Comment vont les Fidjiens qui affronteront les Bleus, samedi ? Plutôt bien même s'ils ont perdu samedi contre les Anglais de Steve Borthwick (38-18) qu'ils avaient battu en 2023, à Twickenham. Sur cette même pelouse, ils ont à nouveau montré qu'ils pouvaient rivaliser avec les meilleures nations du monde, même si pour l'instant, et c'est leur problème depuis pas mal de temps, ils ne parviennent pas à tenir cette comparaison durant quatre-vingts minutes. Face au XV de la Rose de Steve Borthwick, les Fidjiens ont résisté une heure.
Mick Byrne, leur sélectionneur, l'a d'ailleurs déploré à l'issue de cette rencontre perdue avec 20 points d'écart : « Nous allons apprendre beaucoup de cette défaite, et nous savons ce qui nous manque pour être performant quatre-vingts minutes. Ce sont les progrès que nous devons réaliser pour être compétitifs en 2027. »
Pendant très longtemps, les fondamentaux de cette nation étaient moqués : ils peinaient en touche, en mêlée, en défense, sur les ballons portés. Les Fidjiens ne font plus rire dans ces secteurs capitaux. Ils ont progressé, gagné en stabilité. Cinq des huit titulaires du pack évoluent sous les couleurs des Fijian Drua, la franchise qui dispute le Super Rugby et qu'a dirigée Mick Byrne avant de prendre la tête de la sélection, lui qui durant sa carrière, a rempli de nombreuses missions, en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Simi Kuruvoli, le demi de mêlée, évolue aussi chez les Fijian Drua. Il fut l'un des meilleurs de son équipe. En seconde période, alors que les Anglais menaient 26-18, il a vu son essai refuser, l'arbitre expliquant qu'il avait perdu le contrôle du ballon avant d'aplatir. « J'aurais aimé qu'il soit accordé, a regretté Mick Byrne, je ne dis pas qu'on aurait gagné mais on était dans une excellente période, en pleine confiance. »
Solides sur les bases, ils ont été plutôt à l'aise sous les chandelles anglaises : « C'était l'une des clés du match, et on s'est plutôt pas mal débrouillés dans ce secteur », reconnaissait le manager. Il leur faudrait être désormais encore plus disciplinés car quand ils dépassent les bornes, ils ne font pas semblant. Dans la banlieue de Londres, ils ont encore pris deux jaunes, le tout avec le sourire, ne semblant pas toujours comprendre les raisons de leur punition.
Ils devront aussi, pour espérer s'offrir mieux qu'un quart de finale de Coupe du Monde, se montrer plus adroits au pied. Caleb Muntz qui évolue à Aix en Pro D2 est un magnifique ouvreur mais il serait encore plus fort s'il ne laissait pas autant de points devant les perches. Il a raté les trois transformations. Caleb Muntz était l'un des "Français" titulaires avec Pita-Gus Sowakula, le troisième ligne de Clermont, auteur d'une fantastique prestation, avec Jiuta Wainiqolo, l'ailier de Lyon, Josua Tuisova, le centre du Racing, Selestino Ravutaumada qui joue avec Tuisova, et Salesi Rayasi, le polyvalent arrière de Bordeaux. Sireli Maqala, le Bayonnais, lui était sur le banc. Seront-ils de la partie contre les Bleus ? Mick Byrne semblerait avoir envie de ne pas changer une équipe qui ne gagne pas mais progresse.








