Forcément, c'est triste de voir que Thierry Gilardi est mort et que Thierry Roland est toujours vivant, mais l'écho qui est donné à cette disparition est tellement disproportionné que ça enlève une bonne dose de crédibilité à tout ce qui peut être dit sur un bonhomme qui n'a quand même pas révolutionné le commentaire sportif et qui, comme la quasi totalité des journalistes sportifs, était un champion du copinage et de la brosse à reluire. Dans l'expression "journaliste sportif", il y a le mot "journaliste", avec tout ce que cela implique de recul, de distance, voire de défiance avec son sujet. Or, les journalistes sportifs se comportent le plus souvent en interview comme des groupies cocaïnées, et Thierry Gilardi ne faisait pas exception. Ce qui m'embête le plus dans cette histoire, c'est que sa mort a complètement éclipsé une autre disparition, moins glamour, certes: celle d'un jeune coureur kényan qui demandait l'asile politique à la France et qui, désespéré par les refus, s'est suicidé. Il n'avait pas 49 ans, un salaire de ministre et des artères gavées de mauvais cholestérol, il n'a pas fait chialer Denisot ou Gérard Houiller, les joueurs du Stade français ne porteront pas de brassard noir en sa mémoire à Bayonne et il n'a pas fait taire le Stade de France. Ca fait peut-être un peu Sophie Marceau, ma réflexion, mais j'en ai ras le sebum cranien de ces compassions de masse aussi exagérées que déplacées.
Ton raisonnement est absurde; dans ce cas, on n'a qu'à faire une minute de silence tout les jours avant d'aller se coucher pour tout les innocents morts de faim ou sous des les balles de leurs bourreaux.
La différence entre une vedette et ces victimes là, c'est qu'on connait leurs visages, leurs voix, on les voit ou les entend très régulièrement, ça peut saouler certains mais c'est comme ça.
Quant à la différence entre l'hommage rendu et les critiques essuyées pendant la coupe, je vois pas où est l'incompatibilité. On peut juger moyen la qualité d'un commentaire sans dénigrer l'homme. On a le droit d'avoir une pensée pour son épouse et ses enfants encore bien jeune sans être taxé d'hypocrisie.