Jono en colère...
Jono Gibbes n’a pas voulu parler de ses trois années passées à La Rochelle, ce jeudi, en conférence de presse, deux jours avant son retour à Marcel-Deflandre, ce samedi (21 h 05). Le coach de l’ASM est, en revanche, longuement revenu sur la défaite essuyée samedi à Brive (27-20). La quatrième en quatre déplacements en Top 14, après celles subies avec des scénarios similaires à Perpignan le 27 novembre (26-24), au Racing le 8 janvier (33-28) et à Pau le 29 janvier (28-20).
Ce dernier revers en Corrèze, qui compromet les chances de qualification pour les phases finales, est resté en travers de la gorge du technicien auvergnat. Et quand on lui a demandé si le rendez-vous à La Rochelle était celui de la dernière chance, Jono Gibbes a éludé. Comme si une éventuelle qualification ne pouvait plus être actuellement le sujet principal pour son équipe.
« Avant de parler classement, ambition, victoire à l’extérieur, stratégie ou tactique, il faut d’abord que l’on respecte les fondamentaux et les standards du rugby. Et ce pendant 80 minutes et non pendant 40 seulement, comme cela a été le cas lors de ces matchs. »
Lundi, à la reprise de l’entraînement, le coach a imposé une longue séance vidéo pour mettre ses joueurs devant leurs responsabilités. « Les images sont plus fortes que les paroles. »
Certes, à Brive, l’ASM s’est présentée sans dix-neuf joueurs. « Oui, le nombre d’absences peut être une excuse, mais il faut d’abord savoir éliminer des choses inacceptables », a lâché le technicien qui a évoqué deux actions caricaturales des manques de son équipe samedi dernier. « Quand sur une pénalité, on tourne le dos à l’adversaire, on n’a pas le droit de parler d’ambitions. C’est inexcusable. Quand je joue avec mon fils dans le jardin, il ne me tourne pas le dos. C’est une des bases du rugby. On peut commettre une faute technique sous pression. On peut perdre un match parce que la dernière passe n’a pas pu être assurée. Ça, c’est le rugby. Mais pas concéder un essai quand tu tournes le dos ».
« Autre exemple, sur une action le long de la touche, l’arbitre a levé le drapeau pour signaler un passage en touche, avant de le rabaisser. Mais on s’est arrêté de jouer. La base, c'est aussi de jouer au sifflet de l’arbitre », évoque le coach clermontois, lassé de voir et revoir les mêmes maux avoir les mêmes conséquences.
« Oui, je suis inquiet de constater que l’on fait encore ce genre d’erreurs », avoue l'entraîneur qui affirme aussi vouloir changer de méthodes et de discours. « Lors des premières semaines de la saison, on peut se dire que le chemin est encore long. Mais on est maintenant en février. »
Effectivement, et il ne reste que dix matchs et quatre déplacements pour rectifier le tir. Reste à savoir, s’il n’est pas trop tard. Et si le coup de gueule de Jono Gibbes sera suivi d’effet, ce samedi, en Charente-Maritime.
Didier Cros (La Montagne - 18/02/2022)