Depuis le mois de septembre dernier, les nuits et peut-être les jours de Camille Lopez ont été parfois agités. Entre son désir de quitter l’ASM en juin prochain (un an avant la fin de son contrat) annoncé il y a trois mois, la signature la semaine dernière à Bayonne, en passant par les réserves (au début) du président Guillon, l’ire aussi de celui de Biarritz, où il avait signé un précontrat, le numéro 10 de Clermont a nourri l’actualité, parfois malgré lui.
L'ouvreur clermontois a accepté pour La Montagne de parler de ce départ, de ce qui a motivé sa décision.
Votre signature à Bayonne officialisée, êtes-vous soulagé et avez-vous eu des doutes sur l’issue de ce dossier ?
« Oui, je me sens libéré. Il y a eu un peu de doutes car je voyais que ça prenait du temps. Je comprenais le club (ndlr?: ASM) aussi, il fallait qu’il trouve des solutions pour me remplacer avant de me libérer. Je remercie d’ailleurs le président (Guillon) et Jono (Gibbes) pour leur honnêteté et franchise dès le début. Ils ont toujours été réglo avec moi. Du coup, oui, je suis soulagé que mon choix se réalise. »
Quelle est la raison exacte de votre choix de partir ?
« Il est familial, c’est ce que j’ai dit au président et à Jono quand j’ai été les voir en septembre. Ce n’est pas un choix sportif, car je ne sais pas si Bayonne évoluera en Top 14 la saison prochaine. Ce n’est pas un choix financier car tout le monde comprend bien qu’au niveau des contrats, sans manquer de respect à l’Aviron, ce club ne joue pas dans la même cour que l’ASM. »
Ce fut un choix difficile ?
« Cela me travaillait depuis un moment. Le retour de la Coupe du monde (2019) a été très compliqué pour moi et j’ai eu des passages difficiles sur les deux ou trois dernières saisons. Tout cela m’a fait basculer vers la décision de partir avant 2023. Enfin, d’essayer de partir. Après, avec ma femme, on s’est toujours dit que ça serait dur de partir de Clermont. Il y a huit ans, on est arrivés à deux, on repart à cinq (trois enfants)… Ce n’est pas rien. »
Que pouvez-vous nous dire de l’affaire avec Biarritz où vous aviez signé un précontrat et avez-vous été affecté par les propos de son président ?
« Cela m’a travaillé bien sûr. Quand tu lis dans la presse certaines choses, ça ne fait pas plaisir. Je comprends aussi sa réaction, il défend son club. Mais je n’ai pas envie de relancer la polémique. »
Certes, mais comment expliquez-vous ce changement de direction ?
« À certains moments, il y a eu des malentendus. J’étais dans l’urgence aussi car il fallait avertir l’ASM le plus vite possible. Je ne pouvais pas me permettre d’attendre janvier, Clermont m’aurait tenu un autre discours, ce que je comprends. Il y a eu, je le répète, des malentendus avec certaines personnes et j’ai pris une décision rapidement. Voilà, je regrette cet épisode malheureux avec le BO. »
Avez-vous eu d’autres contacts quand vous vous êtes mis sur le marché, à Pau ou à Bordeaux ?
« L’UBB, je n’ai pas eu de contacts directs. Il y aurait eu quelques touches, mais il y a contact et contact. Là, c’était plutôt oui, ça pourrait nous intéresser. La Section, c’est à côté de chez moi (Mauléon), mais le club ne s’est pas vraiment positionné. Du moins, ce fut non au début, oui peut-être ensuite… Mon but était de revenir près de chez moi, et au final, Bayonne est un très bon choix. »
Recueillis par Christophe Buron (LM - 14/01/2022)