Posté 08 décembre 2015 - 07:30
L'équipe du jour :
Fernandez prend date
MAXIME RAULIN
Patricio Fernandez était titulaire pour la première fois avec Clermont à Brive dimanche (26-21).
LE JEUNE ARGENTIN A CONNU SA PREMIÈRE TITULARISATION À BRIVE. AUTEUR D'UN MATCH SOLIDE, IL A TOUT POUR S'IMPOSER À CLERMONT.
Patricio Fernandez avait déjà montré son potentiel face à l'UBB mi-septembre (26-26). Entré à la place de Camille Lopez, l'Argentin avait marqué les esprits. «C'est lui qui fait basculer le match, se rappelle le directeur sportif, Jean-Marc Lhermet. On était mal partis et, en deux actions, il nous remet dans le bon sens pour aller chercher un match nul inespéré.»
Fernandez avait aussi réussi un 100 % au pied. Pour sa première titularisation sous le maillot clermontois à Brive, dimanche (Lopez et James étaient blessés), il a récidivé. Déchargé des tirs au but par Azéma (au profit de Parra), il a parfaitement guidé son équipe vers la victoire (21-26). C'est cette fois sa maturité qui a impressionné le directeur sportif : «Il a semblé imperméable. Il y avait de la pression et de la tension, mais il a évolué avec sérénité. Il n'était pas perturbé par le poids du contexte.» Miguel Fernandez, l'agent mandaté par l'ASM pour le recruter, confirme : « Je l'ai eu la veille du match. Il était très tranquille. Il m'a dit : "Ça va bien se passer." » «C'était un match très dur, mais
je me suis bien senti », confirme Patricio Fernandez. Dix mois après son arrivée à Clermont, l'Argentin est en passe de réussir son pari. Un pari osé. Fin 2014, à vingt ans, quand il choisit de rejoindre Clermont, « Pato » (son surnom) tire un trait sur la sélection argentine. « Il a mis du temps à se décider », confie Miguel Fernandez. La Fédération argentine a fait pression pour le garder et continue à le solliciter. Mais Clermont a trouvé les bons arguments et lui a proposé le meilleur axe de développement sportif.
JUAN MARTIN HERNANDEZ COMME MODÈLE
La belle histoire aurait pourtant pu prendre un autre tournant. Le premier à avoir repéré son talent se nomme Xavier Sadourny, grâce à des montages vidéo. À l'époque, l'ancien ouvreur était entraîneur à Lyon. En 2013, quand il rejoint le staff de Clermont, il se rend à Nantes pour le Championnat du monde des moins de 20 ans. Étincelant durant la compétition, Patricio Fernandez séduit définitivement Sadourny. Une rencontre est organisée avec ses parents, qui ont fait le voyage en France. «Ils ont visité les installations et la ville, raconte Jean-Marc Lhermet. Mais ça n'avait pas pu se faire car l'Argentine voulait garder sa pépite. Ils lui ont promis plein de choses.»
Ce n'est que partie remise. « Les promesses argentines n'ont pas été tenues, détaille le directeur sportif de l'ASM. Patricio était déçu et remonté. Il a donc répondu favorablement à notre sollicitation. On souhaite juste l'amener au potentiel qu'on voit en lui : un titulaire de cette équipe de l'ASM. Il a la panoplie du 10 complet, avec ce facteur X qui peut le rendre hors norme. » Fernandez a débarqué à Clermont en février, accompagné de son frère aîné, Géronimo, et de sa mère, qui restera près d'un mois en Auvergne pour faciliter son adaptation. Il vit désormais seul près du stade Marcel-Michelin et parle couramment français (il a pris des cours au club). « Il est discret et simple à manager, estime JeanMarc Lhermet. Il vit bien dans le groupe. Il est heureux ici.» Patricio Fernandez confirme : « J'ai été très bien accueilli. À mon arrivée, Nick Abendanon m'a beaucoup aidé. » Juan Imhoff,son compatriote qui joue au Racing, lui a également glissé quelques conseils.
Mais l'éloignement avec sa famille, restée à Rosario où il a grandi, reste dur à vivre. « C'est compliqué, avoue l'ouvreur argentin, mais je commence à prendre l'habitude.» Et les visites ponctuelles de sa soeur Agustina en septembre et celle programmée pour les fêtes de fin d'année de ses parents le reboostent.
Son objectif est désormais simple : « Je veux jouer le plus possible et devenir un meilleur joueur.» Pour suivre les traces d'un certain Juan Martin Hernandez, le « Mago » des Pumas. « Pour moi, c'est le meilleur », sourit Patricio Fernandez. Mais surtout devenir le futur chouchou «jaunard».
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