Parce que les médias ne disent pas que du mal de l'ASM (si si) et même Lièvremont taxé d'anti ASM primaire ne tarit pas d'éloges sur l'équipe
« En surclassant le champion de France en titre pendant 70 minutes avant de lever le pied, les Clermontois ont montré qu’ils avaient les arguments pour refaire le coup de 2010.
Une régularité dans les performances
Depuis ces dernières années, Clermont est la formation la plus régulière dans ses performances. Deuxième derrière La Rochelle cette saison, elle avait terminé première lors de l’exercice 2015-2016, de nouveau deuxième l’année précédente encore : « C’est l’équipe la plus consistante du Top 14 », concédait vendredi Laurent Travers, le coentraîneur du Racing 92. Si sa régularité ne lui garantit pas de soulever des trophées au bout du compte, la constance auvergnate est devenue une valeur sûre.
Une maîtrise qui fait référence
La capacité des Clermontois à imposer leur jeu, leur rythme, est un élément clé de leur succès. S’ils sont tombés sur plus forts qu’eux en finale de la Coupe d’Europe début mai face aux Anglais des Saracens (28-17), ils ont montré samedi face au Racing 92 qu’ils possèdent une marge importante sur leurs principaux rivaux au sein du championnat de France. « On a mûri », confessait l’entraîneur Franck Azema au sortir de la demi-finale. « On ne s’affole pas dans nos temps faibles, on ne tombe pas dans l’euphorie quand tout se passe bien. »
Un groupe élargi et cohérent
En alignant samedi trois jeunes joueurs tels que Penaud (20 ans), Raka (22 ans) et Cancoriet (21 ans), l’ASM a montré que son réservoir était de qualité. Les éléments peuvent changer, la qualité du jeu clermontois ne bouge pas d’un iota. Pas moins de 51 joueurs ont été utilisés cette saison et tous connaissent sur le bout des doigts la trame du jeu prôné par Azema. « On se fond dans le collectif, on fait ce que l’on attend de nous. Avec la présence des joueurs cadres autour de nous, notre rôle est facilité », expliquait modestement le troisième ligne Cancoriet après une prestation solide face aux Franciliens.
Un mental bâti sur la frustration
Clermont disputera sa 13e finale dimanche au Stade de France. Sa série d’échecs qui a été élevée au rang de légende tenace a gonflé la frustration de joueurs dont le talent n’est pas à la hauteur de leur palmarès (Rougerie, Parra). « On n’a encore rien gagné, commentait posément le pilier droit Zirakashvili après la demi-finale. On ne va pas s’enflammer. On va garder les pieds sur terre et continuer à travailler. » Après leur échec en finale de la Coupe d’Europe, on n’imagine pas Chouly et les siens passer de nouveau à côté de l’événement.
CLERMONT COMME LE RACING ? Clermont et Toulon se sont affrontés à trois reprises cette saison. Si chacune des deux équipes l’a emporté à domicile en Top 14 (23-21 à Mayol et 30-6 à Marcel-Michelin), les Auvergnats ont écarté les Varois en quarts de finale de la Coupe d’Europe (29-9). C’est justement ce qu’avait fait aussi le Racing 92 la saison passée avant d’être sacré face à ces mêmes Toulonnais en finale du championnat à Barcelone (29-21). »
Lièvremont : « Clermont, quel tempo ! »
« Méconnaissable après sa performance à Montpellier en match de barrage, le Racing a subi la loi d’un Clermont autrement plus entreprenant et agressif qu’il y a deux semaines en finale de la Coupe d’Europe.
De son poste de consultant pour le diffuseur du Top 14, Marc Lièvremont a naturellement eu tout le loisir de décortiquer cette demi-finale alerte et spectaculaire entre Clermont et le Racing. Il cible pour La Montagne les moments et les hommes forts de cette rencontre et évoque aussi la finale de dimanche prochain.
1 Le secteur clé. « Pour moi, c'est le tempo et l'intensité qu'a su mettre Clermont dès l'entame du match. Il fallait ça pour passer à autre chose suite à son échec à Édimbourg, par rapport justement au rythme et à l'intensité qu'il avait subis face aux Saracens. À Marseille, ce samedi, ce tempo dicté par l'ASM a été servi par de la justesse, la qualité des soutiens et des libérations de balles ainsi que les bons choix d'une charnière qui a joué à son meilleur niveau.
Dans un match débridé, qui contrastait énormément avec celui de la veille entre Toulon et La Rochelle, les Clermontois ont su trouver des espaces et prendre des risques. Certaines fois, j'ai eu peur qu'ils surjouent notamment avec des ballons dans leurs vingt mètres, mais ça était sans conséquence ».
2 Le joueur clé. « C'est la charnière… et plus particulièrement Camille Lopez. Il y a deux tournants dans cette rencontre : le premier est le carton rouge de Van der Merwe suivi d'un gros flou côté Clermont avec deux fautes et 6 points du Racing ; le second peu de temps finalement après est l'essai de Lopez, une initiative personnelle qui s'est avérée décisive. Marquer à ce moment-là du match, dans le contexte que l'on sait, était énorme et a fait mal au Racing ».
3 Le pari jeune. « Ce match a validé les choix de Franck Azéma. Dans une rencontre à fort enjeu, oui, aligner autant de jeunes était un pari, une audace. Mais j'y ai vu aussi une forme de continuité par rapport aux intentions de Clermont cette saison.
Je pense qu'Azéma a été déçu, au-delà de la défaite, d'avoir autant subi face aux Saracens, de n'avoir jamais pu les contrecarrer, en se recroquevillant aussi. On a senti un peu de fébrilité. Il aurait fallu que les Clermontois provoquent beaucoup plus. Je suis intimement convaincu que l'ASM n'a pas pu bousculer cette équipe anglaise car il n'y a pas eu de prise de risque, alors qu'ils sont habitués et qu'ils maîtrisent ce rugby. C'est même leur ADN. Il y avait donc, concernant les jeunes, une forme de pari psychologique mais il était important de réussir l'entame en affichant ses ambitions. Ce qu'a su faire Clermont ».
4 Iturria, joueur moderne. « Une deuxième ligne est une question de complémentarité et Iturria est un joueur moderne, très actif avec un gros abattage qui porte le ballon en étant toujours bien placé. On l'a vu adroit, con aussi, dans le bon sens du terme et en restant discipliné.
Tout ce qu'il fait est juste et sa performance, notamment en première période, est simplement exceptionnelle ».
5 Finale : Clermont - Toulon. « Ce sera une opposition de styles, c'est une évidence. Pour Clermont, il va être important de garder un peu de cette folie et se souvenir que le Racing, en une semaine, est passé de flamboyant à une équipe dépassée. La finale sera une autre histoire face à un Toulon qui s'est retrouvé dans le combat et l'agressivité, avec aussi beaucoup d'expérience. Halfppenny va manquer à Toulon, une équipe qui a cette capacité à faire déjouer ses adversaires.
Mais à Clermont, j'ai surtout vu ce samedi une grande qualité des soutiens au porteur, notamment sur les mêlées spontanées, ce qui a étouffé totalement le Racing. »