Commotions. Rapport inquiétant : "400 rugbymen sont morts prématurément ces 10 dernières années"
Le cabinet d'avocats Rylands Garth, qui représente 260 rugbymen ayant assigné en justice les instances du rugby mondial, a publié des observations vraiment très préoccupantes.
À l’image de l’ailier de l’UBB Madosh Tambwe, les joueurs de Top 14 ne sont pas épargnés par les commotions cérébrales. (©Icon Sport)
Par Simon Galinier Publié le 11 Avr 23 à 17:21
C’est LE fléau du rugby moderne : la multiplication des commotions cérébrales, en particulier à haut niveau. Un sujet qui fait énormément parler et ce n’est pas le dernier rapport du cabinet d’avocats Rylands Garth, particulièrement préoccupant, qui va apaiser les débats.
En effet, ce cabinet, qui représente 260 joueurs ayant intenté une action en justice contre les fédérations anglaise et galloise ainsi que World Rugby, se montre très inquiet quant aux tendances suicidaires des joueurs retraités et actuels, auprès du média Rugby Paper.
« Un grand nombre des joueurs sont dépressifs ou suicidaires »
40 nouveaux joueurs ont récemment décidé de rejoindre ce groupe de rugbymen qui a intenté une action en justice contre les fédérations anglaise et galloise, et World Rugby. Aujourd’hui, ce sont donc 260 joueurs qui poursuivent les instances dirigeantes du rugby pour avoir négligé la santé des joueurs, particulièrement à cause des commotions cérébrales à répétition, et sont représentés par le cabinet d’avocats Rylands Garth.
Cet organisme a d’ailleurs confié que plusieurs joueurs ont des tendances suicidaires : « Un grand nombre des joueurs sont dépressifs et dans certains cas inquiétants, ils ont des pensées suicidaires», a ainsi expliqué Richard Boardman, à la tête de cette action en justice.
"Malheureusement, un joueur de rugby à XIII que nous représentons s'est ôté la vie il y a quelques mois. Il y en a bien d'autres qui ont franchi le pas, des joueurs qui luttaient contre la dépression et l'anxiété. Nous sommes convaincus que cela est lié avec les blessures au cerveau causées par le rugby."
Richard Boardman
Représentant du cabinet d'avocats Rylands Garth
« Près de la moitié des joueurs pros pourraient finir avec un problème neurologique »
Face à cette situation désastreuse, Richard Boardman est particulièrement inquiet et ses observations sont alarmantes : « Notre crainte est que près de la moitié des joueurs professionnels finissent avec un problème neurologique ».
Cela fait froid dans le dos, d’autant que le rugby à XV est encore plus touché que la NFL (football américain) ou la NRL (rugby à XIII) par les commotions cérébrales, selon le cabinet Ryland Garth : « Nos recherches démontrent que 400 joueurs sont morts de façon prématurée ces 10 dernières années, et c’était dû à des dommages au cerveau. »
« On n’exige pas simplement une compensation financière… »
Parmi les 260 joueurs prenant part à cette action en justice contre les instances du rugby mondial, la moitié d’entre eux ont joué au niveau international senior ou junior, 102 viennent du rugby à XIII et 15 du football. Environ 50 plaignants, dont l’ex-champion du monde Steve Thompson atteint de démence, se sont exprimés publiquement. « On n’exige pas simplement une compensation financière », assure le cabinet, qui se dit en faveur d’un rugby plus sûr. « Notre but est de faire reconnaître aux instances qu’il y a un lien entre les chocs répétés à la tête et les blessures neurologiques permanentes. »
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Un vaste projet, d’autant qu’après ces révélations terrifiantes sur les commotions cérébrales dans le rugby, l’instance mondiale World Rugby s’est fendu d’un bref communiqué. « Tous les membres de la famille du rugby nous tiennent à cœur. Nous sommes profondément attristés par les cas d’anciens joueurs qui luttent avec des problèmes de santé. Nous voulons leur rappeler que nous sommes à l’écoute et nous ferons toujours en sorte de faire évoluer le rugby pour le bien-être des joueurs. »
