e neurochirurgien Jean Chazal a largement été sollicité par les médias suite aux décès tragique du jeune joueur d’Aurillac, Louis Fajfrowski.
Interrogé via l’AFP, le spécialiste tient à préciser que de nombreux accidents ont lieu chaque saison et que rien ne bouge. Par exemple, il affirme avoir déjà opéré un joueur pour une hémorragie cérébrale à la suite d’un match de rugby.
Il regrette que tout cela soit caché au grand public. Extrait:
“On parle de ces deux gamins qui sont morts et d’Ezeala qui a failli y laisser la peau mais il y a aussi des gamins qui ont été opéré d’une hémorragie cérébrale. Il y a eu d’autres drames, que l’on a un peu sous le tapis et dont on a moins parlé. On a mis la poussière sous le tapis mais c’est déjà arrivé. Quand j’ai dit que les commotions chez les Espoirs avaient été multiplié par 2, par 3, on m’a dit : “oui mais ça, ça va effrayer les papas, les mamans”. C’est la réalité. J’ai demandé un discours de vérité, objectif. Je n’ai pas été très suivi, je crois.”
Jean Chazal souhaite que tout le monde travaille ensemble pour faire diminuer les risques. Il pointe d’ailleurs du doigt Paul Goze et Bernard Laporte, les deux dirigeants du rugby Français. Extrait:
“Il est temps de revoir toutes ces analyses vidéo, les raisons des violences et de prendre des mesures préventives. Il faut qu’on travaille tous ensemble: entraîneurs, préparateurs physiques, médecins, représentants des joueurs, présidents. Au Grenelle de la santé, je n’ai jamais vu ni Laporte (président de la Fédération) ni Goze (président de la Ligue) à aucune de nos réunions. Et puis après, je n’ai plus eu de nouvelles. On m’a dit que ce que je disais était trop dur, presque politiquement incorrect. Les affaires ont été pliées ainsi.”
Jean Chazal : "On peut très bien calibrer les joueurs"
Par AFP
" C'est l'éthique du jeu même qu'il faut revoir"
Concrètement, quelle solution viable serait envisageable pour diminuer le nombre de commotions ?
J.C. : Il faut absolument se pencher sur le problème de la biologie et de la physiologie des sportifs. Est-ce qu'il faut autoriser un joueur qui mesure 2 m et qui pèse 130, 135 kilos jouer trois-quarts aile ou centre? Je n'en suis pas sûr. On peut très bien calibrer les joueurs. On a calibré les voitures en course automobile, il n'y a pratiquement plus de mort. En boxe, on ne fait pas jouer des poids lourds contre des poids plume. Alors que dans le rugby, on voit de tout: 130 kg contre 80, par exemple. Il faut peut-être interdire les joueurs de 100 kg dans les lignes arrières. Ensuite, il y a l'éducation. Il faut mettre en place un système dès l'école de rugby. Le nombre de télescopages entre joueurs sans ballon et par derrière, il y en a des dizaines par week-end et ils ne sont pas assez sanctionnés. C'est l'éthique du jeu même qu'il faut revoir. Il y a trop d'iniquité dans les sanctions prises.
Pas con comme idée !!