La Montagne 3 juin 2024
Fabrice Ribeyrolles après la qualification de l'ASM Romagnat en finale : "J'espère que l'on va faire taire un peu les gens"
L’ASM Romagnat possédait dans ses rangs moins d’internationales françaises que le Stade Toulousain (1 contre 6). Mais ce sont bien les Auvergnates qui joueront la finale face à Bordeaux, samedi (19 h 15 à Bourgoin-Jallieu).
Qu’est-ce qui a fait la différence dans cette demi-finale ?
On a fait un match solide avec une défense hermétique et une occupation intelligente. Nous avons également su piquer quand nous avons eu les opportunités. Le tout sans être flamboyantes. C’est ce que je regrette un peu, car je pense que nous aurions pu mettre plus de vitesse. Mais Toulouse nous a vraiment embêtées dans les rucks.
Un vrai match de phase finale en somme…
On avait bossé tous les scenarii possibles. Nous n’avions pas la possibilité de jouer, donc on a évolué différemment. Avec de l’occupation, une grosse défense et surtout le fait de leur faire mal à chaque opportunité. Ce groupe me fait vibrer encore chaque année. Cela fait neuf ans et là encore aujourd’hui c’est super. On avait l’occasion de marquer l’histoire du club et de nous faire respecter. Aujourd’hui, nous ne sommes pas assez respectés. Et cela me rend malade. Sur les quatre dernières années, nous sommes une fois championnes (2021), demi-finalistes à deux reprises (2022 et 2023) et donc finalistes cette année. J’espère que l’on va faire taire un peu les gens. Et que certains ouvriront un peu les yeux sur les qualités collectives et individuelles que l’on a.
Vous possédez moins d’internationales que les autres formations…
(Il coupe) Tous les week-ends, c’est comme ça ! Quand on voit la richesse que l’on a avec des filles que l’on a formées au club. En troisième ligne, Margaux Franc arrivait de la danse et maintenant, elle parvient à un super niveau. C’est cet amalgame de particularités qui fait que ça fonctionne bien. Aujourd’hui, on a la récompense du travail bien fait par l’ensemble du staff. Mais nous n’avons pas envie de nous arrêter maintenant.
Qu’est-ce qui vous a permis de franchir ce cap des demi-finales après deux échecs consécutifs ?
Cette année, nous avons fait une grosse saison. L’an dernier, on avait balbutié notre rugby dès l’entame. On avait eu du mal à partir. Cette saison, nous arrivons avec des certitudes physiques, rugbystiques et mentales. Nous n’avons jamais eu une équipe aussi complète et performante. Le vécu collectif depuis toutes ces années fait que je sens une réelle sérénité dans le groupe. Et cela aide à préparer ces matchs à enjeu. Pour cette demi-finale, je savais dès le matin que les filles étaient prêtes. Maintenant, nous avons passé deux étapes, il nous en reste une. Mais c’est l’Everest. Le Stade Bordelais, c’est du très très solide. Mais tout est possible sur un match.