59 réponses à ce sujet

[Alex chocolatines]

Un mec qui remuait des quartiers de barbaque comme on dit ...  Triste fin de carrière prématurée mais une chance qu'il puisse s'arrêter à temps avant un drame.

Soigne toi bien ! bon rétablissement, et tous mes vœux de réussite dans ta nouvelle vie ! 

[el landeno]

Parti de loin et retraité contraint, comment Kévin Gourdon est devenu une icône de La Rochelle Troisième-ligne atypique, personnalité décalée et appréciée, symbole du Stade Rochelais, Kévin Gourdon a mis mardi un terme à sa carrière ce mardi à 31 ans en raison d'un problème cardiaque.

Il passait une bonne partie de ses matches à esquiver les plaquages, développant un art élégant de l'évitement. Kévin Gourdon n'a pourtant pas pu déjouer cette fin de carrière prématurée. En raison d'un problème cardiaque, le troisième-ligne de 31 ans a appris cette semaine qu'il devrait raccrocher les crampons, lui qui venait de prolonger son contrat jusqu'en 2024.

 

 

Le Stade Rochelais l'a annoncé mardi matin dans un communiqué. « C'est une nouvelle brutale et triste, mais ma santé est prioritaire, y témoigne le joueur, suivi pour son coeur depuis plusieurs années. Malheureusement c'est quelque chose qu'on ne maîtrise pas, je ne suis pas en mesure de faire quoi que ce soit pour que la situation soit différente, je n'ai donc pas de regret. »

Gourdon en aura d'autant moins qu'il n'était pas prédestiné à accomplir une telle carrière. Dans un premier temps, l'enfant de La Voulte (Ardèche) a en effet eu du mal à se faire une place dans le monde pro, passant par le centre de formation de Toulon puis plus longuement par celui de Clermont.

À 22 ans, l'horizon bouché en Auvergne, il décide de tenter le pari de La Rochelle, alors redescendu en Pro D2. « Quand on a commencé, personne n'aurait misé un sou sur lui, lâche son ami Loann Goujon, avec qui il a évolué à Clermont, à La Rochelle et en équipe de France. Puis finalement, il a gravi les échelons, c'est devenu un des piliers de son club. Tu n'arrives pas à 221 matches avec le Stade Rochelais comme ça. »

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En près de dix années sur les bords de l'Atlantique, Gourdon a tout connu, ou presque, puisqu'il n'y a pas soulevé de titre, disputant trois finales (Challenge en 2019, Coupe d'Europe et Top 14 en 2021). Le joueur, qui a disputé son dernier match contre Pau il y a trois semaines, s'adressera d'ailleurs au public de Marcel-Deflandre lundi prochain contre le LOU.

« L'homme qu'il est, sa fidélité au club, son immense talent font de Kévin un joueur emblématique de la culture et de l'identité du Stade Rochelais », a salué le président Vincent Merling. Le troisième-ligne a en effet accompagné la montée en puissance rochelaise, participant à la remontée dans l'élite en 2014 puis à son installation dans le haut du classement. Le tout avec un style atypique et un physique (1,90 m, 103 kg) loin des standards bodybuildés de son époque.

« Je suis sûr qu'il sera content d'attaquer une nouvelle vie »

Loann Goujon, ancien coéquipier de Kévin Gourdon.

 

 

 

Plaqueur efficace, troisième-ligne polyvalent, dynamique, toujours dans l'avancée grâce à son sens de l'anticipation, Gourdon, qui s'était parfois décrit comme un « trois-quarts refoulé », s'est imposé comme un des meilleurs flankers du Championnat. Au point d'être appelé en équipe de France (19 sélections de 2016 à 2018) par Guy Novès.

« Ses qualités correspondaient au projet de jeu qu'on voulait mettre en place, rappelait mardi l'ancien sélectionneur. Ce n'était pas un super gaillard mais c'était un joueur intelligent, mobile, il utilisait ses moyens de manière très qualitative. Je le regardais encore jouer en club, il faisait souvent la différence. Il était vraiment performant avec des qualités inférieures à certains. Cette nouvelle, c'est un coup dur pour lui mais aussi pour son club. »

Avant de revenir à son meilleur niveau la saison dernière, Gourdon avait connu un coup de mou. En 2019, il avait même évoqué un « ras-le-bol » du rugby professionnel. Des paroles franches pour une personnalité qui pouvait trancher dans un milieu parfois aseptisé. « C'est sûr qu'il peut être en décalage avec le monde du rugby pro, avance Goujon. Si tu croises Kéké par hasard - et même s'il s'est engaillardi avec les années - tu ne te diras pas qu'il est rugbyman professionnel, d'autant plus qu'il risque de ne pas te parler de rugby. Il est facile à vivre, à aborder. »

lire aussiLa carrière de Kévin Gourdon, homme d'un club, en images

Une ouverture d'esprit qui risque de lui servir à présent que sa carrière se termine. « Aujourd'hui je dois me tourner vers une nouvelle partie de ma vie, peut-être un peu plus tôt que prévu, mais qui sera, j'en suis convaincu, tout aussi épanouissante », évoque le joueur.

« Que va-t-il faire maintenant, je ne sais pas ? se demande Goujon avant de se marrer. Quand on était jeunes, il avait suivi une formation dans un élevage canin et félin, on en rigolait beaucoup à l'époque. Pour l'instant, il va se poser, prendre du temps pour lui, profiter de sa famille, de ses amis. Je suis triste pour lui que sa fin de carrière arrive maintenant, mais c'est un grand garçon qui sait faire la part des choses, il n'aura pas de mal à rebondir. Et je suis sûr qu'il sera content d'attaquer une nouvelle vie. »

 

[Bon Chasseur]

le titre de cet article: https://www.rugbyram...306/story.shtml

 

"Gourdon, une carrière marquée par une fidélité admirable mais vaine".

 

Il y a un côté très cru, presque brutal, que j'apprécie pas mal, car très honnête. J'aimerais bien que le journalisme sportif ressemble plus à ça. Ce n'est pas un simple compte rendu de faits, que n'importe qui de 8 ans ou plus pourrait faire, il y a un commentaire de fait. Sans que ce soit de la subjectivité décalée non plus.

[Gourine63]

le titre de cet article: https://www.rugbyram...306/story.shtml
 
"Gourdon, une carrière marquée par une fidélité admirable mais vaine".
 
Il y a un côté très cru, presque brutal, que j'apprécie pas mal, car très honnête. J'aimerais bien que le journalisme sportif ressemble plus à ça. Ce n'est pas un simple compte rendu de faits, que n'importe qui de 8 ans ou plus pourrait faire, il y a un commentaire de fait. Sans que ce soit de la subjectivité décalée non plus.

C'est surtout extrêmement réducteur dans la mesure où ça réduit toute la carrière d'un homme à la vitrine à trophée.

Les émotions qu'à pu me faire ressentir Regan King avec ses gestes de toute beauté sur le terrain l'ont mit dans mon top3 des joueurs de l'ASM, alors que ce n'était que le 3 ou 4ème choix au centre et qu'il n'a hélas (Rolland ) rien remporté chez nous.

[Bon Chasseur]

C'est surtout extrêmement réducteur dans la mesure où ça réduit toute la carrière d'un homme à la vitrine à trophée.

Je pense qu'à un moment, on se doit d'examiner de manière vraiment très crue, voire cruelle, le projet qu'on s'est fixé et de se dire: est ce que j'ai réussi ce que j'avais entrepris de faire. De l'extérieur ça paraît être de l'auto flagellation, être beaucoup trop dur avec soi, une prise de tête... mais de l'intérieur c'est vécu comme une délivrance parce que c'est l'honnêteté enfin atteinte. Un joueur, son but à l'origine, ce n'est pas l'argent, ce n'est pas gagner quelques matches. C'est remporter l'objectif fixé sur une saison. En Top 14, c'est le Brennus, ça peut être la Champions Cup. Ce n'est pas autre chose, que ces deux choses objectivement. Il faut avoir un peu de chance sur le chemin, mais savoir bien se placer pour y parvenir. De fait, Gourdon n'a pas atteint ses objectifs à La Rochelle. Sa fidélité lui a donc coûté. Le fait est que le public du Rugby ne se rappellera pas de lui comme un "grand joueur" car il n'y a qu'une manière de s'immortaliser dans le sport.

C'était un de mes joueurs préférés, donc je ne commente pas ici que c'était un talent formidable, je regarde ce que je sais être la vérité du sport professionnel.

[Silhouette]

Je pense qu'à un moment, on se doit d'examiner de manière vraiment très crue, voire cruelle, le projet qu'on s'est fixé et de se dire: est ce que j'ai réussi ce que j'avais entrepris de faire. De l'extérieur ça paraît être de l'auto flagellation, être beaucoup trop dur avec soi, une prise de tête... mais de l'intérieur c'est vécu comme une délivrance parce que c'est l'honnêteté enfin atteinte. Un joueur, son but à l'origine, ce n'est pas l'argent, ce n'est pas gagner quelques matches. C'est remporter l'objectif fixé sur une saison. En Top 14, c'est le Brennus, ça peut être la Champions Cup. Ce n'est pas autre chose, que ces deux choses objectivement. Il faut avoir un peu de chance sur le chemin, mais savoir bien se placer pour y parvenir. De fait, Gourdon n'a pas atteint ses objectifs à La Rochelle. Sa fidélité lui a donc coûté. Le fait est que le public du Rugby ne se rappellera pas de lui comme un "grand joueur" car il n'y a qu'une manière de s'immortaliser dans le sport.

C'était un de mes joueurs préférés, donc je ne commente pas ici que c'était un talent formidable, je regarde ce que je sais être la vérité du sport professionnel.

Ca depend certainement du joueur en vrai. Y'a pleins de pros qui ne mettraient pas en motivation #1 le fait de garnir l'armoire a trophee du club ou ils sont, surtout dans un sport co ou ca ne depend pas que de leur performance.

[Gourine63]

Je pense qu'à un moment, on se doit d'examiner de manière vraiment très crue, voire cruelle, le projet qu'on s'est fixé et de se dire: est ce que j'ai réussi ce que j'avais entrepris de faire. De l'extérieur ça paraît être de l'auto flagellation, être beaucoup trop dur avec soi, une prise de tête... mais de l'intérieur c'est vécu comme une délivrance parce que c'est l'honnêteté enfin atteinte. Un joueur, son but à l'origine, ce n'est pas l'argent, ce n'est pas gagner quelques matches. C'est remporter l'objectif fixé sur une saison. En Top 14, c'est le Brennus, ça peut être la Champions Cup. Ce n'est pas autre chose, que ces deux choses objectivement. Il faut avoir un peu de chance sur le chemin, mais savoir bien se placer pour y parvenir. De fait, Gourdon n'a pas atteint ses objectifs à La Rochelle. Sa fidélité lui a donc coûté. Le fait est que le public du Rugby ne se rappellera pas de lui comme un "grand joueur" car il n'y a qu'une manière de s'immortaliser dans le sport.
C'était un de mes joueurs préférés, donc je ne commente pas ici que c'était un talent formidable, je regarde ce que je sais être la vérité du sport professionnel.

Je ne suis pas d'accord mais je comprends ton point de vue.

Le public du rugby ne s'en souviendra peut-être pas, mais les amoureux du rugby eux je l'espère.

Ne pas oublier qu'il n'y a que trois trophées par an, réparti entre pratiquement 40 clubs au total, et 10 mois de compétition avec tout ce que ça comporte comme aléa pour y parvenir.

Faire un constat "cru" comme tu dis sur la carrière d'un joueur en se focalisant sur son nombre de trophée, c'est oublier ce qui fait l'essence même de ce sport et ce qui nous a tous amener à lui à un moment ou un autre : la solidarité, le partage, les échanges entre hommes une fois le ballon rangé aux vestiaires, le voyage et les compagnons que l'on s'y fait plutôt qu'une utopique destination.

Tout miser sur le titre en juin, c'est comme faire une randonnée de 6h avec ses potes sans s'arrêter pour admirer le paysage, raconter des conneries ou casser la croûte avant d'arriver au bout du chemin, ça n'a aucun intérêt.

Ce n'est que mon point de vue bien sûr mais j'avais besoin de le partager, non à la victoire du matériel face à l'humain ! Un titre est une récompense merveilleuse j'en conviens tout à fait et suis le premier heureux quand l'ASM en remporte un, mais ça ne doit pas nous faire oublier l'essentiel.

[Alex chocolatines]

Je ne suis pas d'accord mais je comprends ton point de vue.

Le public du rugby ne s'en souviendra peut-être pas, mais les amoureux du rugby eux je l'espère.

Ne pas oublier qu'il n'y a que trois trophées par an, réparti entre pratiquement 40 clubs au total, et 10 mois de compétition avec tout ce que ça comporte comme aléa pour y parvenir.

Faire un constat "cru" comme tu dis sur la carrière d'un joueur en se focalisant sur son nombre de trophée, c'est oublier ce qui fait l'essence même de ce sport et ce qui nous a tous amener à lui à un moment ou un autre : la solidarité, le partage, les échanges entre hommes une fois le ballon rangé aux vestiaires, le voyage et les compagnons que l'on s'y fait plutôt qu'une utopique destination.

Tout miser sur le titre en juin, c'est comme faire une randonnée de 6h avec ses potes sans s'arrêter pour admirer le paysage, raconter des conneries ou casser la croûte avant d'arriver au bout du chemin, ça n'a aucun intérêt.

Ce n'est que mon point de vue bien sûr mais j'avais besoin de le partager, non à la victoire du matériel face à l'humain ! Un titre est une récompense merveilleuse j'en conviens tout à fait et suis le premier heureux quand l'ASM en remporte un, mais ça ne doit pas nous faire oublier l'essentiel.

C'est beau ce que tu dis p'tit !    

[Bon Chasseur]

Je ne suis pas d'accord mais je comprends ton point de vue.

Le public du rugby ne s'en souviendra peut-être pas, mais les amoureux du rugby eux je l'espère.

Ne pas oublier qu'il n'y a que trois trophées par an, réparti entre pratiquement 40 clubs au total, et 10 mois de compétition avec tout ce que ça comporte comme aléa pour y parvenir.

Faire un constat "cru" comme tu dis sur la carrière d'un joueur en se focalisant sur son nombre de trophée, c'est oublier ce qui fait l'essence même de ce sport et ce qui nous a tous amener à lui à un moment ou un autre : la solidarité, le partage, les échanges entre hommes une fois le ballon rangé aux vestiaires, le voyage et les compagnons que l'on s'y fait plutôt qu'une utopique destination.

Tout miser sur le titre en juin, c'est comme faire une randonnée de 6h avec ses potes sans s'arrêter pour admirer le paysage, raconter des conneries ou casser la croûte avant d'arriver au bout du chemin, ça n'a aucun intérêt.

Ce n'est que mon point de vue bien sûr mais j'avais besoin de le partager, non à la victoire du matériel face à l'humain ! Un titre est une récompense merveilleuse j'en conviens tout à fait et suis le premier heureux quand l'ASM en remporte un, mais ça ne doit pas nous faire oublier l'essentiel.

d'accord. Mais il s'agit du sport pro, donc l'ex. de la randonnée avec les copains c'est différent. Il y a sans aucun doute le vieil adage qui prime aussi: "ce n'est pas la destination qui compte mais l'aventure elle-même". Mais on ne peut pas oublier qu'un joueur devient joueur pro car il veut gagner, sinon il reste amateur. Il n'est animé que par sa fibre compétitive. Qu'un joueur pro veut gagner le match qu'il joue (et se sent très mal sinon). Qu'on continue linéairement sur ça et qu'on arrive très vite à -> un joueur pro veut gagner un ou des titres(s). Alors à la fin bien sûr tout le monde n'a pas la chance de le faire, mais on ne dira pas dans ce cas: j'ai accompli ce pourquoi je me suis battu dans ma carrière. Car ce serait en fait pas la vérité. On dira plutôt: je n'ai pas réussi mon but final, mais (par exemple) j'ai adoré ma carrière, fait des rencontres géniales, vécu des émotions extraordinaires etc. Mais sans se mentir sur la partie "objectif". C'est tout. La transparence avec soi-même.

[Alex chocolatines]

d'accord. Mais il s'agit du sport pro, donc l'ex. de la randonnée avec les copains c'est différent. Il y a sans aucun doute le vieil adage qui prime aussi: "ce n'est pas la destination qui compte mais l'aventure elle-même". Mais on ne peut pas oublier qu'un joueur devient joueur pro car il veut gagner, sinon il reste amateur. Il n'est animé que par sa fibre compétitive. Qu'un joueur pro veut gagner le match qu'il joue (et se sent très mal sinon). Qu'on continue linéairement sur ça et qu'on arrive très vite à -> un joueur pro veut gagner un ou des titres(s). Alors à la fin bien sûr tout le monde n'a pas la chance de le faire, mais on ne dira pas dans ce cas: j'ai accompli ce pourquoi je me suis battu dans ma carrière. Car ce serait en fait pas la vérité. On dira plutôt: je n'ai pas réussi mon but final, mais (par exemple) j'ai adoré ma carrière, fait des rencontres géniales, vécu des émotions extraordinaires etc. Mais sans se mentir sur la partie "objectif". C'est tout. La transparence avec soi-même.

Bin à coté de ça, on peu voir un "Chabal" gars qui a gagné des titres et pourtant bien moins talentueux et agréable à voir jouer que Gourdon ...

 

Mais pourtant, tu as en partie raison, on se souvient souvent plus de ceux qui ont gagné (ou enfin juste participé sur la feuille de match parfois) que de gars talentueux sans titres. 

Exception : Poulidor ! 

[Alex chocolatines]

Des titres ?

 

Champion d'Angleterre et c'est tout.

 

Et un paquet de cyclistes chialeraient pour avoir le palmarès de Poupou...

Y a pas aussi 2 T 6 nations dont un grand chelem ?  ça compte comme titre il me semble ...

Et Poupou n'a jamais gagné l'épreuve reine du cyclisme Français... 

[zeguest]

La putasserie de Rugbyrama qui résume a une fidélité vaine.
Ah oui il était pas au grand stade toulousain. Paye ton esprit rugby. J aimais bien Gourdon comme joueur et comme mec.

[Buckaroo]

D'accord avec Gourine, et même plus ; je considère que les trophées sont un élément d'une carrière, mais loin d'être le plus important. On peut très bien laisser une empreinte indélébile sur son sport et ses supporters sans avoir jamais gagné le moindre trophée, et à l'inverse, avoir gagné des trophées et tomber dans l'oubli. Des gars comme McKenzie n'ont pas une armoire à trophée pleine, pourtant je fais le pari qu'on se souviendra d'eux. Des équipes ont dominé toute une période en jouant un rugby enthousiasmant dont beaucoup de supporters se souviennent (c'est le cas de l'ASM), sans pourtant forcément gagner de titres. A l'inverse, je ne suis pas certain que les joueurs ayant gagné le Brennus 2018 avec Castres entrent nécessairement dans la légende.

 

Je me permets d'élargir le propos à un sport que je connais bien mieux, la boxe. C'est un exemple assez intéressant, dans la mesure où le Graal suprême de ce sport est l'inclusion dans le Boxing Hall of Fame, sorte de temple des meilleurs boxeurs de tous les temps. Trois boxeurs (retraités depuis au moins cinq ans) y entrent chaque année, désignés par un panel de spécialistes (journalistes spécialisés, d'un bien meilleur niveau que tout ce qui se fait en rugby, et historiens de la boxe). Il y a 18 catégories de poids en boxe, certains boxeurs sont en lice chaque année depuis 30 ans, donc c'est extrêmement sélectif. Les titres mondiaux (les ceintures) ne sont qu'un des critères retenus parmi tant d'autres, et pas du tout le plus important.

Ainsi, Arturo Gatti, introduit en 2012, est une légende du sport, absolument pas pour ses deux titres, mais pour ses combats spectaculaires (quatre "combats de l'année" !), dont sa légendaire trilogie avec Micky Ward, dont aucun des combats n'avait une ceinture à la clé.

 

Il est très fréquent que des titres mondiaux en eux-même n'aient que relativement peu de valeur pour les boxeurs, et qu'ils préfèrent les abandonner afin de combattre tel adversaire, en vue d'essayer de "cimenter leur carrière" pour la postérité, plutôt que de défendre leur(s) titre(s).

Enfin, certains boxeurs n'ont jamais gagné de titre mondial, et vivent à jamais dans la mémoire et le cœur des fans (les fans de boxe sont assez semblables à ceux de jazz, en cela que l'histoire de la disciple occupe pour eux une grande place). De même, certains boxeurs sont de multiples champions du monde, et absolument personne ne songerait à les inclure au Hall of Fame ; ils risquent par ailleurs de devenir autant de notes de bas de page parmi d'autres dans le grand livre de la boxe.

[Bon Chasseur]

le topic Kévin Gourdon va devenir le topic "est ce qu'il n'y a que les titres dans le Rugby pro ?"

 

Je dirais qu'on ne se rappelle pas de TOUS les champions, mais que les joueurs dont on se souvient le plus, sont les champions.

 

Les discussions des meilleurs joueurs à leur poste, XV mondial etc, qu'on peut cautionner ou pas mais le fait est que ce sont des sujets très largement débattus et qui reviennent constamment chez les fans et chez les joueurs eux-mêmes ... le facteur déterminant dans les choix de ces joueurs, c'est le palmarès. Si tu as un No.8 excellent, et ensuite un No.8 excellent avec un titre, ce sera le No.8 excellent avec un titre qui recevra une vaste majorité de votes. Est ce que c'est 100% juste ? Peut-être pas, mais c'est ce que disent le peuple et les experts, et on ne peut pas juste ignorer le verdict de la majorité. L'immortalité s'acquiert avec des titres. Un joueur très influent dans un club restera marquant mais seulement localement la plupart du temps.