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Combinaisons/Skills/Technique


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69 réponses à ce sujet

#61 Arverne03

Arverne03

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Posté 05 mars 2024 - 08:10

C'est un peu circulaire comme raisonnement, mais pour moi c'est justement parce qu'on ne travaille pas assez ou pas assez bien les automatismes. On sait qu'on aura des periodes de match, voir certains matchs complets, ou on sera en difficulte, ca arrive a toutes les equipes. C'est dans ces moments la qu'il faut avoir un nombre limite de structures qui ont ete repetees ad nauseam de telle sorte que les joueurs peuvent les executer les yeux fermes. Et quand ca tangue, on doit pouvoir s'appuyer sur ces structures la pour passer le moment difficile et/ou rebatir un peu de confiance.

 

Non pas que c'est un remede miracle qui marche a chaque fois, mais j'ai l'impression qu'on peut largement s'ameliorer dans ce domaine, et ce depuis des annees, sans doute du aux multiples changements de strategie et vision sur les ~ 4 dernieres saisons.

 

Peut être; mais a t'on les bonnes personnes ? 



#62 Silhouette

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Posté 05 mars 2024 - 15:55

Peut être; mais a t'on les bonnes personnes ? 

Chez les joueurs ? L'idee c'est justement que si tu n'as pas des joueurs "dominants" par rapport aux adversaires, c'est le travail collectif et la repetition a l'entrainement qui te permet de compenser. 



#63 Arverne03

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Posté 06 mars 2024 - 08:11

Chez les joueurs ? L'idee c'est justement que si tu n'as pas des joueurs "dominants" par rapport aux adversaires, c'est le travail collectif et la repetition a l'entrainement qui te permet de compenser. 

 

Faut alors une véritable osmose et que les joueurs s'investissent à fond; mais je ne pense pas que ce soit le cas...................



#64 Lavande50

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Posté 29 mars 2024 - 18:43

Le début d'une série de courtes vidéos "Dans l'oeil du volcan", mise en ligne par l'ASM, voici l'épisode 1 dédié à la mêlée : https://www.instagra...el/C5EFk6Rtk6B/


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#65 el landeno

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Posté 19 avril 2024 - 06:01

Pourquoi la touche les rend cinglés Depuis quelques années, la touche est devenue incontournable, en attaque comme en défense, pour sortir de son camp. Dans toutes les équipes de haut niveau, un voire deux entraîneurs s'occupent de ce secteur où bluff, instinct et vitesse sont indispensables.

« Patrick Tabacco, la touche, il ne pensait qu'à ça ! » se souvient Julien Puricelli, ancien troisième-ligne réputé pour ses contres, aujourd'hui spécialiste de ce secteur dans le staff du LOU. Coéquipiers à Castres, au début des années 2000, ils font partie de ces joueurs ayant développé un vrai savoir-faire en matière de touche, qu'ils essaient de transmettre aujourd'hui.
 
 

Tabacco, surnommé « l'Albatros » pour son envergure dans les airs, aujourd'hui consultant auprès de la sélection belge, résume brièvement : « Quand on a démarré, on n'avait pas le droit aux ascenseurs et il y avait beaucoup de filouteries dans les alignements. Cela a changé en 1997, pour rendre cette phase de jeu plus propre et plus lisible pour les arbitres et le public. Nous sommes des autodidactes, on a tout appris sur le tas : le lift, le contre, tout ça n'existait pas. »

Aujourd'hui, ce sont ces anciens joueurs qu'on retrouve aux manettes de la touche dans les clubs de Top 14 : Julien Puricelli à Lyon, Romain Carmignani à La Rochelle, Jean Bouilhou à Toulouse, Antoine Battut à Montpellier, Sergio Parisse à Toulon, Karim Ghezal au Stade Français (même s'il est entraîneur en chef aujourd'hui), Yannick Caballero à Castres... Il y a aussi d'anciens talonneurs, comme Dimitri Szarzewski au Racing 92 car, dit-il, « c'est un poste où on a développé une compréhension du timing à force de lancer sous pression, on connaît toutes les combinaisons et on est exigeants avec les sauteurs et les lifteurs. »

La touche un boulot à temps plein

S'occuper de la touche, depuis quatre ou cinq ans, est devenu un boulot à plein temps. « Les statistiques montrent que plus de 40 % des essais ont pour origine une touche, constate Julien Puricelli. Avec l'importance prise par le jeu au pied, c'est également devenu un point important en défense. Stratégiquement, les positions des touches ont évolué par rapport à ce fort jeu d'occupation. On fait désormais des sorties de camp en utilisant la touche. Cela génère de plus en plus d'attention sur ce secteur. » Avec le stress et la pression qui vont avec.

Quand ils préparent un match de Top 14, où en moyenne 28 touches vont être disputées (27 en matches internationaux), joueurs, analystes vidéo et entraîneurs concernés donnent l'impression d'être figurants dans un film d'espionnage. Il faut les voir, casque sur la tête, demander le silence autour d'eux car ils ont cru repérer un mot, un geste en rapport avec une combinaison en touche. « C'est comme si on déchiffrait un code, rigole Romain Briatte, un des lifteurs du Stade Français, perturbateur reconnu des touches adverses. En général, ce sont des mots courts, une syllabe pas plus, ou des mouvements imperceptibles : un mec qui se touche un sourcil. Quand on trouve, ça fait plaisir. »

 
 

Mais cela peut aussi se retourner contre ces casseurs de code, comme le raconte Puricelli : « Lors d'un match contre Clermont, on avait décrypté les codes de Rob Simmons (deuxième-ligne). Il se touchait le menton, tendait un bras vers le bas. On avait missionné notre leader de touche pour qu'il s'adapte en fonction de ça. On avait bossé toute la semaine dessus. On a contré le premier ballon mais Simmons s'en est aperçu et s'est adapté. Toute notre stratégie défensive, basée sur ses codes à lui, est tombée à l'eau. »

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Le responsable de la touche du LOU, Julien Puricelli avec ses joueurs. (A. Martin/L'Équipe)
Gérer les sorties et les sorties de secours

Car aujourd'hui, chaque annonce se décompose en plusieurs options. « Avant, on avait une seule sortie (possibilité) par annonce, explique Puricelli. Aujourd'hui, les joueurs doivent avoir deux ou trois sorties par annonce pour pouvoir changer au dernier moment. L'intérêt mis sur ce secteur a complexifié les choses, c'est devenu ultra-compétitif, toutes les équipes s'attachent à contrer l'adversaire. »

« Si j'annonce un milieu de touche, précise Briatte, et qu'en face je vois que l'adversaire a constitué un bloc à cet endroit, je dois être capable de changer en une fraction de seconde. On appelle ça les sorties de secours. C'est beaucoup de répétitions à l'entraînement et ce n'est pas simple pour les talonneurs qui doivent modifier leur lancer. Il y a beaucoup de bluff, on se tourne d'un côté alors qu'on va soutenir de l'autre, on amorce un mouvement des bras vers le haut alors que c'est un autre joueur qui doit capter la balle... »

De l'extérieur, le langage des joueurs de touche semble incompréhensible, amalgame de chiffres, de lettres et de mots. « Il faut trouver un moyen de nommer le sauteur, la zone où on va lancer et quel mouvement on va exécuter, explique Szarzewski. Les mouvements gardent les mêmes noms d'une année sur l'autre mais à l'intérieur, il y a des dizaines de possibilités. »

« À Castres, on utilisait des couleurs, se souvient Puricelli. Les chiffres restent les mêmes, peu importe le mouvement. Si tu as trois gars serrés devant, le premier sera toujours le 1, le deuxième le 2... Le B3, c'est le mouvement B avec le sauteur 3 qui saute. »

Plus que sur la complexité des annonces, la différence se fait aujourd'hui sur la précision et la rapidité d'exécution, pour les touches offensives, et sur l'étude de l'adversaire pour les touches défensives. « Tout est tellement scruté, note Patrick Tabacco, que demain, dans les staffs, il y aura un entraîneur pour les touches offensives et un autre pour les touches défensives. » C'est déjà le cas dans certains clubs, comme à La Rochelle, avec Donnacha Ryan et Romain Carmignani, ou au Racing 92 avec Dimitri Szarzewski et Yannick Nyanga.

Entre alchimie et décryptage de codes

« Selon moi, la défense et la défense en touche sont indissociables, estime Carmignani. Toutes les semaines, on essaie, avec nos leaders de touche défensive (Skelton, Piquette, Haddad), qui ne sont pas les mêmes que ceux de la touche offensive, de trouver des moyens de forcer l'attaque adverse à lancer dans certaines zones. Devant, bien sûr, pour qu'ils aient une plus longue passe à faire mais surtout, on s'attache à brouiller les pistes d'un week-end sur l'autre pour que les adversaires ne sachent pas où lancer. »

Contrairement à La Rochelle, qui ne saute pas pour défendre en touche mais gène l'adversaire en contrant au sol, le Racing 92 est la seule équipe du Top 14 à défendre en miroir, chaque joueur en réaction sur son vis-à-vis, plutôt qu'en bloc (c'est-à-dire en ciblant des zones à l'avance avec des blocs de joueurs). « C'est une question de culture mais aussi d'effectif, analyse Szarzewski. Nous pouvons aligner sept joueurs capables de sauter ou de lifter, des gars au gabarit plus léger (Chouzenoux, Woki, Lauret, Baudonne). C'est plus de travail à mettre en place mais le fait de savoir qu'on défend toutes les touches, cela met les talonneurs adverses sous pression. »

Pour Patrick Tabacco, la touche est une alchimie. « Il faut de très bons sauteurs, c'est-à-dire des gars performants en l'air mais capables de passer au soutien en 1/10e de seconde ; des gars qui lisent très vite une situation en englobant plusieurs paramètres (position des adversaires, attitude, vent, mouvements de leurre), genre Abadie, Macalou, Chouzenoux, Flament.

Et il faut confronter ceux qui ne font pas leur boulot : un pilier qui doit lever un deuxième-ligne, il ne doit se concentrer que là-dessus, s'il regarde ailleurs et essaie lui aussi de voir où va le ballon, il sera en retard pour lifter, c'est mathématique. Il n'y a pas de secret, quand on déclenche le saut au dernier moment, dans une sorte d'urgence qui donne à la structure toute sa vivacité, et que le lancer est précis, les gars en face auront pu décrypter tous les codes, le ballon sera impossible à contrer. »

 
 

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#66 inASMweTrust

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Posté 19 avril 2024 - 07:55

Sacré Rob. Comme quoi ça, sert, l'expérience. 


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#67 Codoràvie

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Posté 19 avril 2024 - 08:04

Sacré Rob. Comme quoi ça, sert, l'expérience. 


J'en connais une qui va rater sa mise en plis ce matin.

#68 el landeno

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Posté 19 avril 2024 - 10:01

Arthur Iturria : « C'est tellement complexe, la touche... »
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Arthur Iturria (à gauche) vole un ballon en touche au Toulonnais David Ribbans. (Scoop Dyga/Icon sport)
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Arthur Iturria, meilleur contreur du Top 14 en 2023 avec Bayonne, détaille la préparation d'un match pour les leaders de touche.
D.I.mis à jour le 19 avril 2024 à 09h26
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« Comment se déroule la semaine d'un leader de touche, comme vous l'êtes à Bayonne ?
Les analystes vidéo et les entraîneurs nous préparent des clips sur l'adversaire, qu'on reçoit le week-end. En général, on étudie leurs quatre matches précédents plus le match aller. Comme je m'occupe de la touche offensive, je ne m'y penche que trois jours avant le match mais un joueur comme Thomas Ceyte, leader sur les touches défensives, ou un de nos analystes, aime bien essayer de trouver leurs codes et y passe beaucoup de temps, du dimanche au jour de match ! Moi, pas trop. J'observe leurs structures et les statistiques pour voir dans quelles zones ils sautent le plus souvent (*). On a plein de chiffres à disposition : les sauteurs prioritaires, les déviations, le pourcentage de ballons portés... Il faut retenir l'essentiel pour que ça revienne vite sur le terrain, quand on est fatigué.

 
 
(*) Dans un alignement on distingue trois zones de saut : le début d'alignement (5 m-8 m), le milieu d'alignement (8 m-12 m), le fond d'alignement (12 m-15 m).

Vous êtes le meilleur contreur du Top 14, avec 13 ballons volés cette saison...
C'est anecdotique comme classement, c'est tellement complexe, la touche. C'est vrai que voler un ballon, ça fait plaisir sur le coup et que je me suis parfois servi des infos dénichées par les copains pour contrer l'adversaire mais c'est vraiment l'exécution qui compte. Si on va assez haut et que le lancer est précis, le contre a forcément un temps de retard. Pour cela, il faut se creuser la tête et trouver comment perturber l'adversaire.

« Il faut se creuser la tête et trouver comment perturber l'adversaire »

 
 
 

C'est-à-dire ?
On fait beaucoup de répétitions à vide et deux séances par semaine sur le terrain, avec des joueurs qui simulent l'alignement adverse. On discute avec l'entraîneur et puis après entre nous, autour d'un café. La touche est devenue un lancement de jeu prioritaire et cela demande d'y passer du temps. Mais nous, les joueurs, on reste en surface finalement. Quand on s'y plonge vraiment, la touche, c'est hyper vaste. Des types comme Julien Puricelli, Antoine Battut, Karim Ghezal, Jono Gibbes, ils aiment profondément ça et ils peuvent aller très, très loin ! »



#69 Lavande50

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Posté 19 avril 2024 - 13:34

J'en connais une qui va rater sa mise en plis ce matin.

 

Je t'avais dit que son job c'est la touche, et qu'il le fait très très bien. :P

C'est son anniversaire aujourd'hui, 35 ans, les plus belles années.



#70 el landeno

el landeno

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Posté 27 avril 2024 - 13:28

je mets ça là parce que finalement c'ets la meilleure palce et c'est ce qui nous manque aussi probablement

 

Poitrenaud et Michalak, copains d'avant et d'aujourd'hui mais rivaux lors de Toulouse-Racing 92 Il y a vingt ans, la complicité entre Clément Poitrenaud et Frédéric Michalak animait le jeu et les coulisses du Stade Toulousain. Quadras assagis, devenus entraîneurs, les voilà aujourd'hui adversaires pour le choc de Top 14 Toulouse-Racing 92, ce samedi (15 heures).

 

Ils tiraient au pistolet à billes plastiques sur les anciens assoupis à l'avant du bus. Excédés, certains se relevaient pour les corriger. « Pelous, quand il te pince, il t'arrache la peau », disait alors Michalak« C'est vrai qu'on est des pénibles, reconnaissait PoitrenaudHeureusement qu'on est là, sinon, c'est la mort. Faut s'amuser ! On met un peu d'ambiance. »

 
 

Ils ne s'arrêtaient jamais. « Genre des doses de moutarde au fond des crampons », se marre Grégory Lamboley, qui barricadait la porte de sa chambre. William Servat et Jean Bouilhou n'ont pas eu cette vigilance. Victimes d'attaques aux bombes à eau, ils durent aller quémander des draps secs au front desk face aux regards circonspects des employés de leur hôtel. « T'inquiète, ils ont ramassé aussi », assure Servat, entraîneur adjoint de l'équipe de France.

Pour se venger, un coéquipier eut un jour l'idée de les scotcher ensemble au sortir de la douche. « Les conneries de Fred et Clem apportaient de la vie dans le groupe, se remémore Servat. Au-delà d'une relation de travail, on était copains. C'est capital en déplacement, ça donne de la force. » Lamboley confirme : « Les mises au vert d'avant match étaient longues, c'était important de rester pétillants. »

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Clément Poitrenaud et Frédéric Michalak entourés de leur coéquipier Nicolas Jeanjean et de l'entraîneur Guy Novès, à Toulouse, en 2001. (N. Luttiau/L'Équipe)

Les deux acolytes (41 ans aujourd'hui) étaient déjà branchés technologie, précurseurs en piratage de messageries vocales. Fabien Pelous, capitaine aux 118 sélections, en a fait les frais : « Ici Peloupeloupelouooooo. Je ne suis pas disponible pour l'instant, on est en train de me raboter le menton. Veuillez rappeler ultérieurement. » Le coach n'a pas été épargné : « Bonjour, vous êtes sur la boîte vocale de Guy Novès, manager, entraîneur, président et principal actionnaire du Stade Toulousain. En cette période d'élection présidentielle... »

 
 

« Leurs conneries boostaient l'ambiance, créaient du lien entre les générations. C'était une saine contamination »

Vincent Clerc, joueur toulousain de 2002 à 2016

 
 
 

Agents d'ambiance tout en intuition, ils ont apporté leur contribution au management du groupe. Leur pétillement jubilatoire fut un ingrédient de l'excellence du Stade Toulousain des années 2003-2005, années des titres européens. « Novès laissait faire, décrypte Lamboley. Il comprenait que c'était important pour le groupe. » Vincent Clerc appuie : « Leurs conneries boostaient l'ambiance, créaient du lien entre les générations. C'était une saine contamination, ça contrebalançait la pression. Et ne les empêchaient pas d'être sérieux à l'entraînement, ils avaient du talent, la science du jeu. »

Peu, à l'époque, imaginaient que ces deux « zouaves » embrasseraient les responsabilités d'entraîneurs. Vingt ans plus tard, quadras assagis, les voilà dans le cockpit de deux grosses écuries du Top 14. « Ils ont bossé dur pour ça, rappelle Lamboley. Ils se sont ouverts sur le rugby moderne. Fred est parti jouer en Afrique du Sud (2008 et 2011-2012), a appris du XIII australien (2021). »

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Nicolas Jeanjean, Clément Poitrenaud et Frédéric Michalak sous le maillot bleu en novembre 2001. (D. Clément/L'Équipe)

Tous deux ont mis fin à leur carrière pro en 2018. Dix ans plus tôt, en 2008, Michalak avait osé quitter la matrice du Stade Toulousain. À Durban, en Afrique du Sud, il avait découvert le Super Rugby avec les Sharks, puis remporté la Currie Cup.

Poitrenaud s'est aussi rendu aux Sharks en 2017. Un temps, il s'est cherché dans la photographie, a envisagé des études de kiné. Le rugby s'est imposé. Il a passé ses diplômes d'entraîneur, a coaché les Espoirs. Il a désormais la charge des trois-quarts du Stade Toulousain « avec le poids et les responsabilités que ça implique ici », note Clerc. Jérôme Cazalbou, le manager du haut niveau, se dit ravi : « Clément répond parfaitement aux attentes du club sur les missions qui lui ont été confiées. Il est en phase avec la "signature" de notre jeu. »

Tous deux sont allés apprendre chez les Sharks, en Afrique du Sud, et les Roosters, en Australie

Michalak a bourlingué, observé et appris. Deux ans à Lyon, conseiller auprès de Yann Roubert le président du LOU. L'ancien ado en échec scolaire a décroché un « Executive MBA » et un DESJEPS de management. « En plus d'être un tacticien, Fred a toujours été attiré par l'innovation et la recherche » note Clerc.

En 2019, Michalak a créé « Sport Unlimitech », un salon qui rassemble chaque année les acteurs de l'innovation dans le sport. Il a aussi vécu un an en Australie, été le coach adjoint des Roosters, en rugby à XIII, ainsi que des Cronulla Sharks. Sa soif d'apprendre l'a aussi conduit en Irlande pour un voyage d'étude au Munster. Revenu en France, il a bossé deux ans pour le RC Toulon, spécialiste des skills.

C'est cet esprit foisonnant que Stuart Lancaster a choisi pour adjoint au Racing 92 l'an passé. Le boss du club francilien a été sélectionneur de l'équipe d'Angleterre (2011-2015) puis l'artisan du renouveau du Leinster (2016-2023). Les hommes fusionnent bien, entre contradiction positive, goût de la proposition et recherche de solutions. « Stuart est super inspirant, confie Michalak. Il est ouvert, continue d'apprendre. Il nous encourage à avoir des mentors, il évoque souvent John Wooden, un coach de basket américain (dix fois vainqueur du Championnat NCAA) ».

Michalak, lui, s'est choisi l'australien Trent Robinson, le boss des Roosters qui est debout chaque matin à 5 heures pour des séances de Chi Qong, gymnastique énergétique chinoise. Michalak est partageur : l'été dernier, Poitrenaud s'est rendu en Australie pour une immersion aux Roosters. « Clément en a ramené des techniques de respiration que les Toulousains font sur le terrain, décrypte Clerc. Fred et lui sont deux passionnés, en quête des détails qui font la différence. »

Michalak bouquine tout ce qu'il trouve sur l'intelligence émotionnelle et la diversité neuronale. Comme des échos de ses intuitions. « Fred a eu très tôt ce sens de l'autre, décrypte Claude Debat, 80 ans, qui fut son coach à Toulouse. Quand il est devenu champion de France UNSS en 1998, alors que ses copains faisaient la fête, lui était allé réconforter un adversaire qui pleurait. Il l'avait pris par le cou. Sa maturité m'avait frappé. Cette distance par rapport à la victoire. »

« Je suis fasciné par leur capacité à avoir si bien basculé vers l'analytique et l'organisationnel

Daniel Boudre, leur ancien prof de lycée à Toulouse

 
 
 

Tant de chemin parcouru. « Clem et moi, on est un peu devenus des profs, sourit Michalak. C'est bon de transmettre, d'aider les autres à rayonner. La victoire, elle est d'abord là. Et puis, enseigner, ça exige de continuer à apprendre pour ne pas être largué. C'est sain ça. »

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Frédéric Michalak (4) et Clément Poitrenaud (5) à 7 ans à l'époque de l'école de rugby du Stade Toulousain.

Daniel Boudre, leur ancien prof du lycée Jolimont, est aujourd'hui un retraité actif. À 72 ans, il revient d'un trek au Népal, marche 15 kilomètres chaque jour. Il y a vingt ans, cet ancien dirigeant du Stade Toulousain avait raconté les frasques du duo dans « Sacrés gamins ! Jouer c'est plus que vivre » (éditions Privat), un livre plein de poésie sur ce binôme hors pair qui, plutôt que plonger le nez dans des cahiers, s'amusait à chiper les pompes des pions en salle de permanence : « Fred et Clément étaient deux mômes intelligents, des joueurs très portés sur l'instinct. Je suis fasciné par leur capacité à avoir si bien basculé vers l'analytique et l'organisationnel, une dimension opposée que nécessite le rôle de coaches. Et ils y excellent. Preuve qu'ils ont bien su compléter une autre partie d'eux-mêmes. »

 
 

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