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EDF de Galthié


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#8026 Le Marseillais

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Posted 03 September 2023 - 20:36 PM

Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on ressorte ça à 8j de la CdM, alors que le mec est sélectionné depuis 2/3 ans...

C'est d'ailleurs ce que disait Dusotoir.


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#8027 guyom24

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Posted 03 September 2023 - 20:38 PM

Je ne comprends pas que le staff ou quiconque se justifie sur la sélection de Chalureau. Ce n'est pas à un député de choisir qui a droit ou non de jouer en EDF. C'est une ingérence inadmissible qui ne mérite que le mépris.

Un indice chez vous : dans équipe de France, il y a France.

ça doit jouer...

Pas pour dire qui doit porter le maillot, mais plutôt pour savoir qui ne devrait pas le faire ...


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#8028 Very Good Eshvili

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Posted 03 September 2023 - 20:39 PM



Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on ressorte ça à 8j de la CdM, alors que le mec est sélectionné depuis 2/3 ans...

C'est d'ailleurs ce que disait Dusotoir.

 Si tu avais été à l’école avec lui tu saurais écrire son nom



#8029 Le Marseillais

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Posted 03 September 2023 - 20:39 PM

 Si tu avais été à l’école avec lui tu saurais écrire son nom

Ah oui, zut  :D



#8030 Oscar

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Posted 03 September 2023 - 20:40 PM

Au premier degré on ne peut que penser à Chalureau 


Je ne connais ni l'homme ni le joueur. Ses coéquipiers connaissent les deux, et personnellement ça me suffit.

#8031 guyom24

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Posted 03 September 2023 - 20:41 PM

Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on ressorte ça à 8j de la CdM, alors que le mec est sélectionné depuis 2/3 ans...

C'est d'ailleurs ce que disait Dusotoir.

Perso ça fait longtemps que ça me fait réagir, mais on peut se dire qu'avec la CdM et sa possible sélection, le cas Chalureau fait régair un peu plus loin que le microcosme rugbystique...


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#8032 Very Good Eshvili

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Posted 03 September 2023 - 20:41 PM

Je ne connais ni l'homme ni le joueur. Ses coéquipiers connaissent les deux, et personnellement ça me suffit.

Le ST l’a viré, et pourtant ils en ont couvert des trucs



#8033 gregouarrrr

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Posted 03 September 2023 - 20:42 PM

Bien sûr, et Chalureau fait appel précisément parce qu'il ne veut pas avoir l'étiquette de raciste sur le front.

Un rétropédalage serait un très mauvais signal, car l'enquête est en cours.
Il n'y a pas d'alternative.

Le type a participé à la prépa, donc pas de retour en arrière possible. C'est à Galthié de trancher, et Galthié à tranché il y a un an: Chalureau, aujourd'hui, n'est pas plus raciste que toi. Tu as le droit de ne pas le croire, mais c'est comme ça.
Galthié est un type qui réfléchit: il a cru bon de faire confiance à Haouas, il s'est trompé.
Il fait confiance à Chalureau depuis un an, et ce dernier n'a jusqu'à preuve du contraire pas fait de connerie...

tu en sais des choses toi :)

 

en attendant, il a été comdamné pour ça, appel en cours ....


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#8034 Le Marseillais

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Posted 03 September 2023 - 20:44 PM

Il a déjà joué plusieurs fois avec l'EdF.

Et d'autre part, le studio de Canal, c'est pas vraiment l'assemblée nationale.

Non, là, il y a un truc qui m'échappe.



#8035 Oscar

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Posted 03 September 2023 - 20:45 PM

tu en sais des choses toi :)
 
en attendant, il a été comdamné pour ça, appel en cours ....


Bah moi j'en sais rien, je sais juste que Galthié s'est entretenu avec Chalureau avant de l'appeler et qu'il a jugé qu'il n'étais pas l'immondice que vous décrivez.

#8036 Very Good Eshvili

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Posted 03 September 2023 - 20:46 PM

Bah moi j'en sais rien, je sais juste que Galthié s'est entretenu avec Chalureau avant de l'appeler et qu'il a jugé qu'il n'étais pas l'immondice que vous décrivez.

Un mec qui va casser la gueule à des mecs en leur disant « ça va les bougnoules? » c’est pas une mauviette, c’est tout



#8037 el landeno

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Posted 03 September 2023 - 20:49 PM

Une enfance choyée dans le Lot, une jeunesse heureuse et festive à Colomiers, et puis le départ vers l'Afrique du Sud. Autant d'expériences qui ont forgé l'homme et le coach Galthié, qui espère mener le rugby français à un premier sacre mondial.

Une centaine de mètres après le panneau Montgesty, une petite rue descend vers le vallon où Fabien Galthié aime faire son footing. À droite, dans la ruelle, on distingue un modeste portail qui s'ouvre sur une maison de pierre blanche du Quercy. C'est ici, derrière les murs épais d'un pigeonnier du XVIe siècle et d'un vieux chai qui accueillait naguère un vin noir et puissant, que s'est écrit le destin du patron du rugby français. Dans cette bâtisse vivaient les grands-parents paternels de Fabien Galthié, l'entraîneur qui a fait du quinze de France l'une des équipes favorites de la Coupe du monde 2023.

 
 

Au-delà de la petite maison des Galthié s'étalaient autrefois des vignes. Du malbec, le cépage endémique de la région. « Mais ce n'étaient pas des vignes dressées sur leurs pieds comme aujourd'hui, précise Viviane, la mère du sélectionneur. Elles traînaient par terre. » Les Galthié faisaient un vin prisé bien au-delà du Lot. Mais voilà, le phylloxéra a décimé le vignoble français, poussant nombre de viticulteurs à la ruine. Beaucoup, dont les ancêtres de Galthié, se sont reconvertis dans l'élevage. Le jeune Fabien vit ainsi une enfance paysanne, avec ce grand-père maquignon qu'il accompagne sur les foires aux bestiaux. On s'y tape dans la main pour s'accorder sur le prix d'un veau, les journées s'achèvent souvent par des repas de grand partage. « Mais dans les années 1970, la machine à éliminer les petits paysans s'est mise en route, raconte Patrice Vidieu, de la Confédération paysanne locale. Les primes distribuées par Bruxelles vont aux grosses structures et dans les régions défavorisées comme le Lot, la course est inégale. »

Les grands-parents de Fabien Galthié doivent vendre leur ferme. Disparaît alors, pour ce dernier, l'écrin de l'enfance et des jours heureux. « Nous sommes allés vivre à Tournefeuille (dans la banlieue de Toulouse). Fabien est resté à Montgesty quelques mois avant de nous rejoindre », se souvient Viviane Galthié (prévenu de notre enquête, le coach des Bleus n'a pas participé à celle-ci mais n'a entravé aucun témoignage). Le village occupe une telle place dans la carte du coeur du technicien qu'il l'a choisi pour présenter son staff et lancer la campagne du Mondial devant la presse, le 13 novembre 2019. « La salle de la mairie était comble », se souvient Jean-Noël Galthié, père de Fabien et maire de la commune.

La salle du conseil de l'hôtel de ville est toujours décorée d'un tableau offert par l'ex-international dans la foulée du Mondial 2003 - son dernier en tant que joueur - et signé par tous les capitaines des équipes engagées. La dernière fois qu'autant de monde était venu à Montgesty, c'était pour la canonisation de l'autre star du village, Jean-Gabriel Perboyre, jeune prêtre parti évangéliser en Chine, où il sera exécuté en 1840. On espère qu'il arrivera meilleur sort au patron des Bleus si l'équipe de France ne devient pas championne du monde, le 28 octobre prochain.

 
 

« L'été, on faisait des courses de billes. Fabien était gagneur, râleur... »

Laurent Carrère, son voisin d'enfance

 
 
 

 

Montgesty compte un bar, naguère tenu par des membres de la famille de Galthié et désormais géré par un jeune couple. « Vous auriez dû venir la semaine dernière, Fabien était là », confie un habitué. Le sélectionneur revient en effet sur ses terres aussi souvent qu'il le peut. Côté maternel, la famille, les Civil, d'origine catalane, vivait à Cahors, à moins de 25 km de Montgesty. Le grand-père, boxeur et républicain, avait fui le régime de Franco pour s'installer en tant que carrossier dans le quartier Saint-Georges de la cité occitane. « Il allait s'entraîner à la salle de boxe à côté du stade de rugby », se souvient Francis Bessière, 89 ans, l'ancien boucher du quartier et voisin du grand-père. Aujourd'hui, l'atelier de la route du Puech est occupé par un luthier fabricant de guitares.

À 8 ans, Fabien part donc vivre à Tournefeuille. À l'époque, la commune compte 5 000 habitants. « On n'avait ni PlayStation ni téléphone portable, se souvient Laurent Carrère, président du club de rugby local et autrefois voisin du jeune Fabien. Alors on jouait dans la rue, au tennis, au foot, au rugby, à tout. L'été, au moment du Tour de France, on faisait des courses de billes, chacune avait le nom d'un coureur. Fabien était gagneur, râleur... Le mercredi, on allait au rugby, en poussins puis en benjamins. »

L'école de rugby de Tournefeuille a été fondée par Jean-Noël Galthié. « On était une quarantaine de gamins. Le père de Fabien, qui jouait troisième-ligne en équipe première, emmenait à chaque fin de saison les enfants en voyage en bus. On faisait un match et ensuite on visitait le gouffre de Padirac. On a repris le concept, mais aujourd'hui on y va avec... sept bus ! » Car entre-temps, Tournefeuille est devenu l'un des plus grands clubs de France en nombre de licenciés : 868 ! « Après les benjamins, on n'avait plus assez de joueurs, alors Fabien est parti à Colomiers. » Pas au Stade Toulousain.

« Colomiers se passait beaucoup la balle, j'aimais bien », expliquera Galthié. L'école de rugby columérine a été fondée par l'ancien troisième-ligne Jean-Claude Skrela, vainqueur du Grand Chelem 1977, coach du Stade Toulousain puis sélectionneur du quinze de France, de 1995 à 1999. « J'étais prof de sport à la mairie de Colomiers et j'avais signé au Stade Toulousain, raconte l'intéressé. J'intervenais dans les écoles et en fonction des attitudes des gamins, je les faisais venir au club de Colomiers. Fabien y est arrivé en minimes en 1979. Il s'est intégré facilement, il y avait déjà un demi de mêlée alors il a joué au centre, à l'ouverture, un peu partout... C'était un très bon joueur et un super gamin. »

 

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Galthié est arrivé à Colomiers en minimes, en 1979. Treize ans plus tard dans les cuisines du club, avec Jean-Luc Sadourny (à g.) et Laurent Mazas (à dr.). (Nicolas Luttiau/L'Équipe)

Galthié connaît ses premières sélections régionales chez les jeunes. « Je l'avais pris en cadets », se souvient Pierre Berbizier depuis sa maison de Tournefeuille. « Il était au-dessus du lot, rembobine Gauthier Nolte, alors capitaine de cette équipe de jeunes. Pourtant, les sélectionneurs ne tranchaient pas entre lui et Jérôme Cazalbou, ils jouaient une mi-temps chacun. Je venais de Revel, comme Laurent Labit. C'était un bonheur de jouer avec des mecs comme ça. Il y avait aussi Émile Ntamack. Avec Fabien, on a fait toutes les sélections ensemble, des minimes aux juniors. On a vécu de belles années. Une fois, on était parti deux jours en stage. À notre retour, sa mère lui a mis une claque devant toute l'équipe.. Il ne l'avait pas prévenue qu'il partait en stage. » Viviane Galthié travaille dans une banque, où elle gravit tous les échelons. « Je suis allé mettre mes comptes chez elle, sourit Skrela. C'était une famille avec des valeurs, Fabien a eu une bonne éducation. »

Galthié est surclassé et s'impose vite en équipe première. Parallèlement, son bac en poche, il intègre l'IUT gestion de l'Université Paul Sabatier-Toulouse III. Ses parents ne vivent qu'à 16 km de là, mais le jeune homme souhaite son indépendance. « Avec Éric Janin, talonneur au Stade Toulousain, on cherchait un appartement, se souvient Philippe Castillan. Moi, je jouais à Lavaur. C'est alors qu'on a rencontré Fabien, il nous a proposé de se joindre à notre colocation et nous a dit que le club de Colomiers l'aiderait. Et effectivement, notre dossier s'est retrouvé en haut de la pile. C'est comme ça qu'on a intégré un F4 allée du Roussillon, à côté de la mairie de Colomiers. On a tiré au sort les chambres car il y en avait une plus grande que les autres. Et c'est Fabien qui a gagné. À la pendaison de crémaillère, on avait fait des pâtes, des gars ont tout balancé par la fenêtre... Les voisins ont appelé la police. Quand on a ouvert et qu'ils ont vu Fabien, c'est tout juste s'ils ne sont pas venus boire un coup avec nous ! On est allés nettoyer ensuite... Il nous a sauvés plusieurs fois comme ça, quand on rentrait fatigués de boîte... Les gendarmes nous disaient : "Soyez prudents et bon match dimanche." »

Commencent les années qui, aujourd'hui encore, comptent parmi les plus belles de sa vie. « On était étudiants, sans beaucoup de contraintes, et on jouait juste pour le jeu », résume le sélectionneur. « Ce n'était que du plaisir, confirme Dominique Dal Pos, arrivé au club en 1984. On était dans l'ombre du Stade Toulousain, on essayait de se faire une petite place avec le jeu à la columérine. Notre force, c'était les trois-quarts. Jean-Luc (Sadourny) relançait tous les ballons, Fabien était le maître à jouer... Ça galopait derrière, on s'éclatait, on ne se posait pas de questions. Les Toulousains avaient la pression du résultat, pas nous, le petit club. Si on gagnait c'était bien, si on perdait c'était logique. Alors le dimanche, on s'amusait. Depuis le coup d'envoi à 15 heures jusqu'au petit matin, le lundi. En boîte, on décidait si on allait à la récup à la piscine, ou bien... au ski. On rentrait, on se douchait, on dormait deux heures et hop, on sautait en combinaison dans la Golf GTI et on montait à Ax-les-Thermes pour skier toute la journée ! Fallait pas se blesser, ça aurait été compliqué d'expliquer qu'on s'était fait les croisés à la piscine... »

« On ne faisait que jouer au rugby, faire la fête, et on suivait un peu les cours »

Son coéquipier à Colomiers, Benat Daguerre

 
 
 

Les mardis et mercredis soir, Galthié s'entraîne au CREPS sous la supervision de Robert Bru, puis de Fred Artigot. « Le mercredi était notre seule vraie séance d'entraînement tous ensemble avec Colomiers », explique Dal Pos. En effet, le jeudi, Galthié et nombre de joueurs de tous les grands clubs de la région jouaient en universitaire. « On avait une équipe de dingues, raconte Philippe Castillan. Fabien Galthié-Laurent Mazas à la charnière, Christian Coeurveillé, Pierre Bondouy, Benat Daguerre au centre, Stéphane Ougier et Émile Ntamack à l'arrière ou aux ailes... » « On jouait le jeudi et on s'affrontait en club le dimanche, poursuit Benat Daguerre depuis la maison de retraite qu'il dirige dans le Pays basque. On avait des aménagements avec l'IUT. Le directeur des études nous permettait de rattraper les cours. »

« C'était un dispositif pour les sportifs de haut niveau, mais je ne souhaite pas évoquer la scolarité de ces rugbymen », confirme l'intéressé, Jean Mainville. Ainsi, les Daguerre, Galthié, Castillan, Jamin n'auraient pas suivi une scolarité assidue ? « On arrivait comme on pouvait en cours le lundi, se marre Daguerre. La contrepartie de cette tolérance consistait à jouer pour l'université Paul-Sabatier. On jouait le jeudi après-midi, on rentrait à 5 ou 6 heures du matin le vendredi... et l'après-midi il y avait la mise en place avec notre club. » Daguerre filait à Biarritz, Éric Jamin au Sept Deniers et Galthié à Colomiers. « En fait, on ne faisait que jouer au rugby, faire la fête, et on suivait un peu les cours, sourit Daguerre. On a eu une belle jeunesse. »

Faite d'amitié, d'insouciance, de légèreté, de celles qui tissent des liens éternels et puissants entre les êtres. Les trois amis sont bientôt rejoints dans l'appartement par Dominique Dal Pos, qui dort sur le canapé. Ce dernier se souvient : « Quand Fabien est devenu champion de France avec le Stade Français (le 7 juin 2003, en battant le Stade Toulousain), à la fin du match il a été interviewé et a dit tout de suite : "Je pense à mes copains de Colomiers Dal Pos, [Stéphane] Peysson..."» « Au mariage de Fabien, il y avait essentiellement les gens de cette époque, les gars de l'IUT et les joueurs de Colomiers, raconte Daguerre. Longtemps, on a passé les réveillons ensemble. » « Quand ma mère est décédée, raconte Philippe Castillan, Fabien m'a aussitôt appelé. Dernièrement, il est retourné à l'IUT et m'a envoyé un message pour me dire que rien n'avait changé. »

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Fabien Galthié et Jean-Luc Sadourny débarquent au stade du Sélery, fin janvier 1999. (Didier Fèvre/L'Équipe)

 

Le sélectionneur du quinze de France 2.0 aux lunettes design reste profondément marqué par cette période. Plus de trente ans après, l'esprit de l'allée du Roussillon demeure. Si l'un des colocataires a un problème, les autres accourent. C'est là, du reste, que Galthié a appris sa première sélection en équipe de France, en juin 1991, pour affronter la Roumanie. « On était à l'appartement, raconte Philippe Castillan, et le président de Colomiers, Michel Bendichou, est venu annoncer la nouvelle à Fabien. » À l'époque, il n'y avait ni portable ni internet. La Fédération appelait le président du club du joueur sélectionné et c'était à lui d'annoncer la sélection.

Cette première cape marque pour Galthié le départ de l'aventure avec les Bleus, qui comptera 64 sélections, quatre participations en Coupe du monde (1991, 1995, 1999 - la France perdra cette année-là en finale contre l'Australie - et 2003) et trois Grands Chelems (1997, 1998, 2002, année où le demi de mêlée sera élu meilleur joueur du monde), avant son accession à la tête du quinze de France en 2019. De 1986 à 2001, à l'exception de l'année 1995, le joueur fait aussi les grandes heures de Colomiers avec ses coéquipiers Jean-Luc Sadourny, Stéphane Peysson, Stéphane Graou, Patrick Tabacco.

Mais un jour lui vient l'envie d'arracher l'ancre qui retient son navire. Lui et ses copains sont encore amateurs, sans contrat pro. Ils jouent pour le plaisir et se laissent vivre au fil de la Garonne. Aussi, quand, en 1994, le frère de Benat Daguerre rejoint le club sud-africain de False Bay, au Cap, bientôt suivi par Benat, la possibilité d'une expérience à l'étranger commence à faire son chemin dans l'esprit de Fabien Galthié. Lui qui vient d'un petit village du Quercy, il lui faut découvrir le vaste monde. Sa qualité de jeu devient un passeport pour le grand large.

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Juin 1999, le quinze bleu, réuni autour d'Émile Ntamack, débute sa tournée dans le Pacifique. Lors du retour vers Paris, Galthié quittera ses équipiers pour passer quelques semaines en pays kanak. (Denys Clement/L'Équipe)

 

En 1995, l'Afrique du Sud s'entrouvre, tout juste libérée de quarante-six ans d'apartheid. Fabien Galthié obtient un congé sans solde de son employeur, l'Aérospatiale, et débarque au Cap. Depuis la côte, on aperçoit l'île de Robben Island, cette prison où Nelson Mandela fut détenu durant dix-huit ans. « Les Noirs étaient néanmoins toujours séparés des Blancs, raconte Daguerre. C'était particulier à vivre. » À 26 ans, le gamin de Montgesty jusqu'ici choyé par les siens, sa famille et son club, découvre une autre réalité. « On vivait dans le même appartement, poursuit Daguerre, au bord de la plage. Le club de False Bay, alors entraîné par Nick Mallet, nous avait donné une voiture. Côté rugby, c'était rude. Très rude. Notre copain Hervé Couffignal (décédé en 2017) nous avait raconté la tournée en Afrique du Sud avec l'équipe de France en 1993. La veille d'un match de province, il avait accompagné Olivier Roumat pour discuter avec le capitaine adverse. Un colosse. En revenant, "Couffi" avait dit à Roumat : "Dis donc, tu vas avoir un sacré client demain." "Ah non, lui avait répondu Roumat, il n'est pas deuxième-ligne, il est centre, c'est ton client !" »

Avec son 1,80 m, Galthié est plus grand mais guère plus baraqué que Couffignal, avec qui il a joué presque dix ans à Colomiers. Sur les terrains sud-africains, le demi de mêlée va donc apprendre à défendre, se montrer âpre sur l'homme, lui qui a jusque-là surtout développé son sens de l'attaque. Même dans ce registre, il progresse en Afrique du Sud, jouant de manière plus directe. Cette expérience d'une saison va changer sa conception du rugby. Pour lors, il en profite, noue de nouvelles amitiés. Son talent le rattrape vite. « Il n'a pas joué beaucoup de matches avec nous, raconte Daguerre, il a vite été sélectionné pour la Western Province. »

Galthié va en effet jouer pour cette province sud-africaine au printemps 1995, avant d'être appelé par Pierre Berbizier en plein Mondial sud-africain, pour remplacer Guy Accoceberry, blessé. Lors de sa première Coupe du monde, en 1991, le demi de mêlée avait pris la place de Pierre Berbizier, évincé. Ironie de l'histoire, quatre ans plus tard, Berbizier, devenu sélectionneur, n'avait pas retenu Galthié dans sa liste des Bleus. « Au début de mon mandat, nous raconte l'ancien coach du quinze de France, je voulais installer la charnière Galthié-Penaud, mais cela n'a pas fonctionné. Fabien était une belle individualité mais ne traduisait pas son talent dans le collectif. J'ai trouvé en "Acco" (Guy Accoceberry) un demi de mêlée qui était beaucoup plus dans la dimension collective, qui fluidifiait le jeu. Pour composer ma liste, je voulais une hiérarchie claire de mes demis de mêlée, avec un numéro un et un numéro 2. C'est pour ça que je n'ai pas pris Fabien, afin qu'Acco joue libéré. Mais lorsqu'il s'est blessé, j'ai appelé Galthié car je sentais qu'il fallait un électrochoc. »

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Avec le maillot bleu, le demi de mêlée totalise 64 sélections, trois Grands Chelems et quatre participations en Coupe du monde, ici en 1995, en demi-finales face à l'Afrique du Sud au Kings Park Stadium de Durban (19-15). (Didier Fèvre/L'Équipe)

 

Galthié, rancunier, hésite alors à rejoindre les Bleus. Son pote Daguerre le convainc et c'est ainsi qu'il dispute la mythique demi-finale perdue (19-15) contre l'Afrique du Sud, dans le Kings Park Stadium de Durban. Le joueur ignore que l'histoire se répétera quatre ans plus tard. Non sélectionné par Pierre Villepreux et son ancien éducateur Jean-Claude Skrela pour le Mondial disputé au Royaume-Uni, il intégrera la compétition en cours, après les blessures des titulaires Philippe Carbonneau et Pierre Mignoni, et livrera un match homérique en finale contre l'Australie (défaite des Bleus 35-12).

Entre Galthié et le quinze de France, l'histoire est décousue. De 1991, année de sa première sélection, jusqu'à l'ère Laporte, au début des années 2000, le joueur, victime de blessures, ne s'impose d'ailleurs pas chez les Bleus. Lors de la tournée qui précède le Mondial 1999, on peut même dire qu'il ne fait pas le maximum pour être de l'aventure. En juin, il est capitaine lors de la défaite marquante du quinze de France face aux îles Tonga. Pire, au cours de cette même tournée, il quitte ses coéquipiers lors du retour vers Paris. Alors que les Bleus font étape en Nouvelle-Calédonie, le futur meilleur joueur du monde (2002) ne remonte pas dans l'avion, préférant aller se perdre en pays kanak, dans un village situé au nord de l'île.

Il se réfugie pour quelques semaines dans une petite cahute au bord du Pacifique, pêche, partage des moments de vie avec les populations locales. Chaque mercredi, quelques gars travaillant dans le coin, des profs, des infirmiers, disputent un petit rugby « à toucher » à la nuit tombante. C'est ainsi qu'un soir, le groupe voit débarquer le demi de mêlée du quinze de France, lequel leur demande s'il peut se joindre à eux. Parmi les joueurs, l'un est encore plus halluciné que les autres. C'est Gauthier Nolte, l'ancien camarade de Galthié chez les jeunes. « J'étais alors infirmier dans la région nord, raconte-t-il. C'était incroyable de tomber sur Fabien dans ce coin perdu et de jouer avec lui comme au bon vieux temps. »

L'épisode raconte beaucoup de la singularité de Galthié, personnalité un peu à part dans le monde du rugby. Alors que le quinze de France s'apprête à disputer une Coupe du monde, lui joue pieds nus sous les feuillages des araucarias et des agathis. « Fabien est un être complexe, fidèle, écorché vif », reconnaît Gauthier Nolte. Au parcours torturé. Profondément marqué par sa jeunesse en Occitanie, fidèle à tous ceux qui l'ont traversée à ses côtés. Et puis, en 2001, l'homme a quitté Colomiers, Tournefeuille, les bars de la place Saint-Pierre pour « monter à Paris ». S'y dessinent un autre monde, une autre carrière, d'autres relations. Et donc un autre Galthié. Mais c'est déjà une autre histoire.

 
 

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Posted 03 September 2023 - 20:53 PM

Bah moi j'en sais rien, je sais juste que Galthié s'est entretenu avec Chalureau avant de l'appeler et qu'il a jugé qu'il n'étais pas l'immondice que vous décrivez.

tu en sais rien, mais tu te permets de dire ce que  j ai cité .... ca manque de coherence .....

 

donc Galthié est meilleur et au dessus de la justice ???

 

bref 


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Posted 03 September 2023 - 21:02 PM

Bien sûr, et Chalureau fait appel précisément parce qu'il ne veut pas avoir l'étiquette de raciste sur le front.

Un rétropédalage serait un très mauvais signal, car l'enquête est en cours.
Il n'y a pas d'alternative.

Le type a participé à la prépa, donc pas de retour en arrière possible. C'est à Galthié de trancher, et Galthié à tranché il y a un an: Chalureau, aujourd'hui, n'est pas plus raciste que toi. Tu as le droit de ne pas le croire, mais c'est comme ça.
Galthié est un type qui réfléchit: il a cru bon de faire confiance à Haouas, il s'est trompé.
Il fait confiance à Chalureau depuis un an, et ce dernier n'a jusqu'à preuve du contraire pas fait de connerie...

Alors si, les opinions de Chalureau ne sont une surprise pour personne, et si certains avaient des doutes

 

 

Chalureau n'a pas (encore) ete (totalement) condamne pour aggression a caractere raciste, c'est le seul truc derriere lequel l'edf et Galthie peut se retrancher. Mais c'est pathetique, a moins de croire que le milieu du rugby francais n'a, en fait, pas tant de probleme que ca avec ces opinions (et vu les reactions sous le tweet que j'ai mis en lien plus haut, on peut se poser la question..). 



#8040 Very Good Eshvili

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Posted 03 September 2023 - 21:08 PM

Alors si, les opinions de Chalureau ne sont une surprise pour personne, et si certains avaient des doutes

 

 

Chalureau n'a pas (encore) ete (totalement) condamne pour aggression a caractere raciste, c'est le seul truc derriere lequel l'edf et Galthie peut se retrancher. Mais c'est pathetique, a moins de croire que le milieu du rugby francais n'a, en fait, pas tant de probleme que ca avec ces opinions (et vu les reactions sous le tweet que j'ai mis en lien plus haut, on peut se poser la question..). 

 

Attention, il a le droit de suivre et de liker qui il veut

 

Le problème c’est l’agression à caractère raciste. 

 

L’appel il a le droit, et heureusement. Reste qu’il assumait plus son racisme en sortie de boite avec les potes qu’au tribunal






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