Après les sud Af ont été champion du monde avec 2 piliers qu'on a pas vu dans le jeu de tout le match, mais qui ont assuré les fondamentaux du poste, dont mettre la misère aux piliers Anglais face à eux.
Steven Kitshoff fut pour moi le meilleur pilier gauche de l'année. Très fort en mêlée fermée et particulièrement actif dans le jeu où il a remporté presque systématiquement ses un contre un. Même lors de la défaite contre les Blacks, il a du gagner une cinquantaine de mètres balle en main en plaquant à tour de bras. Il est également très bon au grattage. S'il a terminé sur le banc, ce fut en raison de la stratégie d'Erasmus d'y placer ses meilleurs avants pour éteindre l'adversaire en fin de rencontre.
A droite, Franz Malherbe est moins visible mais pèse énormément sur toutes les phases de jeu constituant les fondamentaux de son poste (mêlée, mauls, rucks...). Ses placages sont également très rudes et usent l'adversaire. En attaque, il porte tout de même le ballon et pèse au contact. On n'est pas au niveau de Furlong mais c'est un très gros du poste.
Mtawarira est également très bon. Sa légende s'est d'ailleurs davantage construite sur ses aptitudes dans le jeu qu'en mêlée fermée où il demeure une valeur sûre. Il est mobile et agressif et correspond exactement aux attentes du pilier moderne.
Enfin, Vincent Koch est pour moi sous-estimé. On en parle peu mais ce joueur est pourtant un condensé de ce qui se fait de mieux. En mêlée fermée, il tient son côté et est capable de mettre de l'avancé si besoin. Mais c'est dans le jeu où il m'impressionne le plus. Il a une activité de troisième ligne où il plaque à tour de bras tout en grattant pas mal de ballons. Chez les Saracens, il est également souvent utilisé à la conclusion des actions, parfois même en position d'ailier dans les séquences mi-rapides ! Il aurait clairement pu être titulaire à la place de Malherbe même si Erasmus a préféré mettre les meilleurs sur le banc (Kitshoff, Marx, Louw...).
D'ailleurs, cette stratégie est intéressante mais m'a paru risqué. C'est le summum du rugby tactique qui était je pense adapté à la coupe du monde (jeu maîtrisé en début milieu de rencontre, avec peu de différences et ensuite on lâche les chevaux au dernier moment). Pas sûr que cela aurait fonctionné dans une compétition plus ouverte comme le Rugby Championship.