Merci Silhouette pour tes éclaircissements
Autre question : la stratégie "no covid" mise en oeuvre en Asie et en Océanie (en gros, on ne vit pas avec le virus, on l'éradique) te semble-t-elle duplicable/réalisable en France ?
Difficilement (malheureusement), pour deux raisons principales: il y a une question de culture en terme de libertes individuelles (Chine / Vietnam), et/ou il faut partir d'un nombre de cas faibles sans transmission generalisee et latente (Australie / Nouvelle-Zelande).
Une fois la vaccination generalisee et la grande majorite des gens vaccines, alors je pense qu'on peut envisager ce type de strategie avec des tests et isolements immediats des cas positifs + confinement (tres) localises au besoin.
L'épidémie existe, il faudra encore des mois (années?) pour recommencer à vivre normalement, certainement en passant par des vaccins successifs, pour autant j'en ai ras le bol de ces discours de fin du monde. Pas plus tard qu'au moment de l'annonce du maintien du couvre-feu au détriment du confinement, on a vu les blouses blanches crier au fou et nous annoncer "le tsunami arrive et on choisit de rester sur la plage", "dans 15 jours on a 1500 morts par jour!", on a passé les 15 jours pour rappel...
On en a appelé à la responsabilité et j'ai quand même l'impression que les Français, globalement, jouent le jeu. J'ai constaté que certains médecins (certes encore en minorité), experts, ou appelés comme tels, que l'on voit sur les plateaux tv, commencent aussi à se détacher de cet espèce de consensus du pire que l'on nous rabâche à longueur de journée sur toutes les chaînes !
C'est un paradoxe connu en Sante publique: tu annonces que tu es inquiet, ton message passe et les gens changent leur comportement, du coup ton scenario "inquiet" ne se realise pas, et la conclusion est "bah c'etait pas la peine d'etre aussi alarmiste". On a des dizaines d'annees d'experience qui montrent que c'est un probleme recurrent, mais le "moins pire" des problemes: en gros les experts en epidemio et sante publique savent qu'il est preferable pour eux d'etre tres clair sur les risques encourus, quitte a etre taxes d'alarmiste, plutot que de prendre le risque que leur discours ne soit pas assez impactant dans la population et au final le "scenario du pire" se materialise.
Ce n'est pas pour dire qu'il n'y en a pas qui exagerent, ou que tous les experts sont parfaits ni rien. Mais juste qu'il faut garder en tete la distinction qui existe entre leur opinion et leur communication, cette derniere etant aussi guidee par tout un champs de recherche qui analyse specifiquement comment atteindre et faire reagir des populations.