Son nom circulait la saison dernière. Un peu moins cette année, même s’il restait dans les radars. Cheikh Tiberghien (24 ans) a finalement goûté au XV de France au moment où on l’attendait le moins, lors de la semaine précédant le dernier test-match contre l’Argentine (37-23). L’arrière de l’Aviron revenait tout juste de blessure. S’il n’a pas encore de sélection, celui qui sera titulaire face au Stade Français, ce dimanche, a posé un premier jalon. Il lui donne des idées pour la suite.
Qu’avez-vous retiré de ces trois jours avec le XV de France ?
J’étais à côté des meilleurs Français, les meilleurs du championnat. Tu ne peux qu’apprendre. Tu sens que ça va vite. Ça m’a permis d’intégrer le groupe France et de voir comment il fonctionne. Maintenant, je sais. J’ai bien échangé avec Fabien (Galthié). Mais ça ne veut pas dire que je vais y retourner. Ce sont mes performances qui dicteront les choix. À moi d’en faire de bonnes. Il n’y a que ça qui va compter.
Est-ce un marqueur dans votre carrière ?
Mon objectif, c’est d’y retourner. Clairement. J’en avais déjà envie avant, alors maintenant… Le fait d’être allé à Marcoussis, ça donne envie d’être sur le terrain et de jouer. Mais c’est le lot de tous les joueurs français. Quand tu arrives dans le rugby, tu t’entraînes avec les pros. Ils t’appellent pour faire le nombre. Après, tu as vite envie de jouer. L’équipe de France, c’est la même chose. J’ai envie de faire des bonnes performances pour mériter ma place. Ça ne dépend que de moi. Il y a le choix du sélectionneur, bien sûr, mais à moi de faire ce qu’il faut pour être vu et appelé.
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Vous y attendiez-vous ?
Sur l’instant T, quand il m’a appelé, non. C’était le dernier match de la tournée. Je m’étais blessé à Lyon (NDLR, déchirure au pectoral lors de la victoire 38-49, le 26 octobre) donc je m’y attendais encore moins. J’allais reprendre au retour des vacances (14 novembre). Finalement, j’ai fait ma reprise avec les Bleus.
Quels ont été les mots du sélectionneur ?
Je l’avais déjà eu au téléphone en début de saison. J’avais également eu Patrick Arlettaz (entraîneur de l’attaque du XV de France) qui m’avait prévenu qu’il me suivait. J’étais dans la liste avec une soixantaine de joueurs. Je devais me tenir prêt à tout moment. C’était avant la tournée. Fabien (Galthié), j‘avais déjà parlé un peu avec lui quand il était venu à Bayonne en mai dernier. À Marcoussis, c’était assez bref. Lui est là pour manager son équipe. Ils avaient un match à préparer contre l’Argentine. Le premier truc qu’il m’a dit, c’est de prendre du plaisir et de profiter du moment. Il était content que je sois là. C’est important parce que je ne savais pas trop où j’allais avec ma blessure. Il m’a demandé de venir quand même, m’a dit que c’était vraiment une opportunité pour moi de voir comment ça se passe, d’emmagasiner au maximum.
« Il m’a dit que c’était une opportunité pour moi de voir comment ça se passe, d’emmagasiner au maximum »
Et sur votre jeu ?
Il m’a dit que j’avais fait de bonnes choses et une belle dernière saison. Après, ses critères de sélection, je ne les connais pas. Il m’a encouragé à continuer à faire ce que je faisais de bien. J’ai encore plein de trucs à améliorer, comme la régularité, par exemple, ou mon jeu au pied. C‘est hyper important au niveau international. Le fait d’être gaucher est un avantage mais si tu as un mauvais pied gauche, ça ne sert à rien. Globalement, il a eu des encouragements assez classiques.
Connaissiez-vous vos partenaires ?
J‘en connaissais beaucoup. Moefana, je suis très proche de lui. On s’est connu tout jeune. J’étais souvent avec lui en chambre dans les sélections.
Cette fois-ci également ?
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Non. J’étais tout seul ! Je devais être avec Temo (Matiu) mais il est arrivé un peu plus tard et j’ai eu la chambre pour moi tout seul finalement.
Le match
En vélo, on parlerait de prendre l’aspiration. L’Aviron a une fin d’année qui semble intéressante en Top 14. En embuscade au classement, le groupe de Grégory Patat reçoit le Stade Français, ce dimanche soir, avant de se rendre à Vannes (21 décembre) et d’accueillir Castres (28 décembre). Le carton plein est envisageable même si le dernier décevant revers à Toulon (39-19) est là pour rappeler que les séries de victoires, comme précédemment (La Rochelle, Racing, Lyon, Toulouse), se construisent avant tout sur le terrain. « On a vu le calendrier, on a une vision sur les matchs à venir, admet Gerard Fraser, l’entraîneur des arrières. Mais dans le rugby, on voit vite que si on n’est pas focus sur un match, il est difficile de l’emporter. » Regarder juste devant reste encore le meilleur moyen d’avancer. Décimé au poste de pilier (Tagi, Tatafu, Bethune et Castillon blessés, Cormenier incertain, Bordelai malade), l’Aviron enregistre de précieux retours comme Tiberghien, Maqala, Carreras et Megdoud.