D'accord, mais ça je m'en fous, pour moi l'important c'est tout ce qui va autour des phases finales , c'est vraiment l'ADN de notre sport.
Franchement je suis beaucoup plus sensible au fait de démontrer tous les ans qu'il est possible de faire cohabiter dans la même ville 4 groupes de supporters différents sans aucun autre incident que des gueules de bois partagées, que de savoir si ça rapporte du pognon ou pas.
Tout à fait ! Le plus beau dans un match, ce n'est pas le match par lui-même, c'est les moments partagés avant, pendant et après entre supporters.
Un supporter parisien qui travaille au 3 brasseurs de Nîmes, juste en face du stade des costières, là où on a ou plutôt avait nos habitudes avant les matchs (foutu covid !) m'a dit quand j'avais 19-20 ans "c'est pas toi qui attaque ? C'est pas toi qui défend non plus je crois ? Donc pourquoi s'énerver pour quelque chose sur laquelle tu n'as aucune influence ni emprise ?"
À l'époque je pouvais rester énervé 3-4 jours facile après une défaite frustrante de Nîmes où de l'ASM, et ça se voyait sur ma figure car j'arrive pas à cacher mes émotions. C'est en partie grâce à lui que j'ai commencé à prendre du recul sur le sport en général, je suis là pour supporter et ressentir de la joie autour d'une passion qui me tient à coeur, si cela commence à devenir une souffrance plus qu'un plaisir un jour, et bien j'arrêterai tout de suite de regarder les matchs et venir aux news car souffrir pour quatre pelos qui courent après un ballon très peu pour moi.
C'est en changeant de mentalité de cette façon que j'ai fini par être plus impatient à l'idée de boire un verre avec les autres supporters nîmois (le foot est pas assez hospitalier pour que les supporters adverses viennent se mêler à nous hélas) pour échanger des idées et des émotions plutôt qu'à l'idée de voir le match par lui-même.
Moralité : avant j'avais une journée d'impatience, 2h de ressenti inégal face aux joueurs, et soit une bonne soirée soit une soirée merdique où plus personne ne pouvait m'approcher tellement j'avais la gueule qui traînait par terre.
Maintenant j'ai une journée d'impatience, une bière pour taper la discute et refaire des actions, 2h de match toujours aussi émotionnellement inégal
et soit 5 minutes d'agacement en cas de défaite avant que je ne passe à autre chose, soit une super soirée dans la bonne humeur avec mes copains.
Tout ça pour dire que c'est aussi en cela que je pense qu'il faut maintenir les phases finales, c'est un moment de communion rare entre des personnes qui ne vont pas se côtoyer d'ordinaire. Déjà que les gens sont de plus en plus auto-centré sur leur personne, si on commence à fêter un titre de champion de France en vase clos entre supporters qui se côtoient déjà toute l'année sans s'ouvrir aux autres, ça n'a plus aucun sens pour moi !
Le sport doit être un facteur de réunion, pas d'éloignement.