"Ça me rend dingue", "pas au niveau", "mentalité de merde" : au-delà du buzz, quelle portée ont les propos d'Urios à l'ASM ?
Les déclarations de Christophe Urios après la victoire contre le Stade Français (55-20) ont fait le buzz. Ce n’est pas la première fois que le coach clermontois sort la grosse artillerie verbale en conférence de presse. Pas toujours avec les effets escomptés.
Samedi dernier, après la victoire contre le Stade Français, Christophe Urios a livré sans frein, ni retenue, ses états d’âme au sujet de la prestation de son équipe et plus particulièrement, sa première période.
Une sortie devant les micros, haute en couleur, où sa colère et son exaspération ont transpiré au sens propre comme au figuré. « C’est la flamme que l’on va mettre qui va nous faire gagner ce match », avait prévenu le coach clermontois vendredi matin. Samedi de 14 h 30 à 15 h 15, l’encéphalogramme de son équipe était effectivement désespérément plat.
A la mi-temps, les murs du vestiaire de l’ASM ont tremblé et ce que Christophe Urios a dit à ses joueurs n’en est pas sorti. Mais en conférence de presse, le coach clermontois est revenu à la charge avec un verbe et une faconde dont les supporters sont friands. Morceaux choisis :
« Ça me rend dingue… Quand tu fais une saison ici, ça en vaut deux ailleurs. Depuis que je suis ici, je suis fatigué de ces comportements… Qu’est-ce que j’ai dit dans le vestiaire ? S’ils ne se foutaient pas de ma gueule ! »
Des déclarations tonitruantes qui font le bonheur des réseaux sociaux, bien dans la lignée du personnage qui n’était sûrement pas dans le calcul ou une stratégie de communication au moment où il s’est présenté devant les micros. Mais on peut s’interroger sur la pertinence de ces propos et cette sortie médiatique, et sur leur portée auprès de son groupe et ses joueurs après une victoire à cinq points qui a permis à son équipe de rester en course pour le top 6, et à une semaine d’un dernier match de la saison à Montpellier où la qualification sera en jeu.
Ce n’est pas la première fois, que des déclarations d’après-match de Christophe Urios font le buzz dans le Landernau. Petit retour en arrière sur deux conférences de presse particulièrement gratinées.
4 mars 2023 (Montpellier 34 - ASM 6) : « On n’est pas au niveau »
Ce jour-là, la qualification passait déjà par un résultat positif au GGL Stadium. La lourde défaite essuyée dans l’Hérault avait pratiquement sonné le glas des espoirs clermontois de se qualifier. Pour ses premières semaines à Clermont, Christophe Urios vivait ses premières déceptions et ses premiers gros échecs dans un club où il n’avait peut-être pas mesuré l’immensité du chantier qui l’attendait. « Soit je ne parle pas assez fort, soit je ne parle pas bien, soit ils ne veulent pas m’écouter, soit ils ne me comprennent pas », avait pesté le coach. Et d’ajouter :
« On n’est pas une grande équipe. Il manque plein de choses : l’engagement, aimer souffrir, l’intelligence, la rigueur : tout ce qui fait une grande équipe. On n’est pas au niveau ».
Lors de la journée suivante, l’ASM avait corrigé son voisin du CAB (38-10) mais avait terminé le championnat à la 10 place (56 pts).
3 mars 2024 (La Rochelle 42 - ASM 3) : « Une mentalité de merde »
Un an après, presque jour pour jour, Clermont prenait une nouvelle raclée à La Rochelle. Ce soir-là, Christophe Urios n’avait pas non plus mâché ses mots en évoquant « une mentalité de merde sur le terrain ». Des propos qui avaient été moyennement appréciés au sein du club.
« Ce soir, il y a de l’incompréhension, de la déception et de la colère », avait ajouté le coach qui était plongé encore dans un océan de perplexité. « Je ne comprends pas comment on en est arrivé là ». Lors de la journée suivante, son équipe avait essuyé un nul catastrophique au Michelin contre Oyonnax (15-15). Un nul que l’ASM allait traîner comme un boulet toute la fin de saison.
Voilà que la Pravda se rebiffe ??? 