Il est vrai que voir émerger des métropoles, n'empêchent en rien certaines villes moyennes de s'enfourailler sérieusement ou de Bien former des jeunes. C'est bien sûr le cas de Pau, de Bayonne et de La Rochelle, qui ont toutes le type de joueurs que nous n'avons pas. Gailleton, Tuilagui, Tatafu, Skeleton, et bientôt La Garrec. Ça ne fait que renforcer un peu plus ce que je disais. Je crois à la densité Baylienne, d'autant plus quand tu vois les deux clubs Franciliens se chier dans les brailles pour la descente jusqu'à la fin.Oui et non. On a toujours le mécanisme d'ascenseur pour les équipes de bas de tableau, sauf qu'on a un peu fermé le TOP14 avec la barrage qui donne une ultime chance au gros de se maintenir. Pour mémoire, avant le barrage, le 1er de Prod D2 montait, une deuxième montée se jouait à l'issue des phases finales. Donc on a un peu verouillé l'entrée en TOP14, notamment pour préserver les gros, et filtrer les "petits" qui pourraient avoir des difficultés à se maintenir.
Sur le coté "bien serré en haut", je suis allé regarder au hasard trois classements de 1 à 8 sur les 15 dernières années. Pour les trois, il y a deux points entre le 6e et le 8e, un point entre 6 et 7. Petit subtilité en 2010-2011, un point sépare le 7e des trois équipes ex aequo et réparties au goal average sur les trois dernière places qualificatives. Plus gros écart entre un 5e et un 8e: 5 points, une victoire bonifiée.
Pour la taille des villes: mis à part Castres présente les trois classements tirés au sort, c'est relativement homogène. Spécifificté de la saison qui vient de s'achever: Bayonne, Pau et La Rochelle dans les 8, soit des aires urbaines entre 200 000 et 300 000 habitants (Bayonne, ça comprend Biarritz), là où auraient pu se trouver Paris, Montpellier et Lyon, des vraies grosses métropoles. Castres, toujours présente, c'est 68 000 pour l'aire urbaine. Si on prend 2013/2014, c'est pas du tout ça (après Castres, les plus petits c'est nous, avec une aire urbaine de près de 500 000 habitants).
Pas de signe évident d'une concurrence plus féroce aujourd'hui qu'en 2010. Peut-être une plus grosse marge pour les deux premiers, mais de 4 à 8, ça a toujours été à l'arrache avec des enjeux jusqu'à la dernière journée. Pour moi, le TOP 14 de plus en plus relevé, c'est surtout un slogan d'Eric Bayle pour vendre rugby+, et l'argument des coachs pour expliquer qu'ils vont peut-être pas y arriver.
Classement 2010-2011:
1
Toulouse 82 26 17 1 8 664 485 +179 12 2
Racing 78 26 16 2 8 674 549 +125 10 3
Castres 76 26 16 1 9 617 487 +130 10 4
Clermont 72 26 15 0 11 600 445 +155 12 5
Biarritz 72 26 15 1 10 647 571 +76 10 6
Montpellier 72 26 15 1 10 602 495 +107 10 7
Bayonne 71 26 16 0 10 569 508 +61 7 8
Toulon 70 26 15 0 11 559 469 +90 10
Classement 2013-2014:
Toulon 77 26 16 1 9 660 466 +194 11 2
Montpellier 76 26 15 1 10 670 525 +145 14 3
Clermont 73 26 15 1 10 659 500 +159 11 4
Toulouse 69 26 13 2 11 548 442 +106 13 5
Racing 69 26 15 2 9 459 448 +11 5 6
Castres 66 26 13 2 11 567 488 +79 10 7
St. Français 65 26 14 1 11 529 496 +33 7 8
Bordeaux Bègles 64 26 13 0 13 629 573 +56 12
Classement 2024-2025:
1
Toulouse 90 26 18 1 7 891 462 +429 16 2
Bordeaux Bègles 78 26 17 0 9 762 609 +153 10 3
Toulon 72 26 15 0 11 680 595 +85 12 4
Bayonne 68 26 15 1 10 632 650 -18 6 5
Clermont 63 26 13 0 13 674 627 +47 11 6
Castres 63 26 13 2 11 626 658 -32 7 7
La Rochelle 62 26 13 1 12 617 635 -18 8 8
Pau 61 26 13 0 13 682 719 -37 9

[STAFF] Christophe URIOS " Entraîneur en chef "
#15571
Posté aujourd'hui, 15:03
#15572
Posté aujourd'hui, 15:16
Il est vrai que voir émerger des métropoles, n'empêchent en rien certaines villes moyennes de s'enfourailler sérieusement ou de Bien former des jeunes. C'est bien sûr le cas de Pau, de Bayonne et de La Rochelle, qui ont toutes le type de joueurs que nous n'avons pas. Gailleton, Tuilagui, Tatafu, Skeleton, et bientôt La Garrec. Ça ne fait que renforcer un peu plus ce que je disais. Je crois à la densité Baylienne, d'autant plus quand tu vois les deux clubs Franciliens se chier dans les brailles pour la descente jusqu'à la fin.
Quand les gens arrêtent de croiver en Dieu, ils ne croivent pas en rien, il croivent en n'importe quoi.
Moi, je croye pas en Bayle qui sait plus quoi inventer pour vendre son truc, mais je croye en CU, qui sait toujours quoi inventer.
- Bad Zé et Buckaroo aiment ceci
#15573
Posté aujourd'hui, 15:16
Je demandais dans le cadre du sport. Et je demande plus particulièrement si un mot est couramment utilisé en français.
Directeur sportif, entraîneur par exemple
#15574
Posté aujourd'hui, 16:03
T'as pas dû l'user trop fort, ta carte de bibliothèque.
Non j ai les moyens d'acheter mes livres
#15575
Posté aujourd'hui, 16:07
avec Parcimonie, j'ai dit
C'est le talon de l'équipe de Lettonie je crois
pas vraiment intelligent , tu me déçois
#15576
Posté aujourd'hui, 16:11
Mauvaise langue : RCV l'utilise tous les jours, pour préparer ses lignes de cocaine sur la Côte d'Azur.
Non, ça se fait avec une carte platine, on a la classe ou pas !
#15577
Posté aujourd'hui, 16:12
pas vraiment intelligent , tu me déçois
Super
- Huile Dulin aime ceci
#15578
Posté aujourd'hui, 16:14
Franchement, je pense que ce genre de formation est très loin d'être suffisant. Et de toute manière, je ne pense que ça va beaucoup l'aider pour son rôle actuel, à savoir chargé du recrutement. Parler décemment anglais pourrait être un bon début, et aiderais bien plus que n'importe quelle formation de manager général (il y a un mot français pour dire "manager" ? J'évite toujours de l'utiliser, mais ne connais pas l'équivalent.
Si tu veux je te prête mas carte de Bibliothèque
- Silhouette et Buckaroo aiment ceci
#15579
Posté aujourd'hui, 16:29
On peut se détacher.
Supporter de loin.
Faire avec ce que l'on a.
On mange nos raviolis en boîte.
C'est ce que j'ai fait depuis 2 ans, mais c'est le propre du supporter, même quand on ne supporte plus les discours tenus, qu'on ne comprend pas la direction prise par le club, que le jeu est pourri etc. et bien... on reste quand même supporter, même si c'est irrationnel.
la routine, koa
Je ne comprends pas le but de 90% de tes interventions, "passif-aggressif" quasi-systématique, souvent sans arguments contre les nombreux posts que tu commentes (ou plutôt les forumeurs que tu viens reprendre), et qui tendent limite à faire passer les autres pour des ânes.
Pourtant des âneries on en lit beaucoup sous d'autres formes ici, je suis le premier à en dire, mais j'avoue que je reste toujours surpris.
- cocotte 63, Toorop, Caplan et 2 autres aiment ceci
#15580
Posté aujourd'hui, 16:41
C'est ce que j'ai fait depuis 2 ans, mais c'est le propre du supporter, même quand on ne supporte plus les discours tenus, qu'on ne comprend pas la direction prise par le club, que le jeu est pourri etc. et bien... on reste quand même supporter, même si c'est irrationnel.
Pareil, mais comme je suis vieux ça passe mieux, plus jeune j aurais pris ça beaucoup plus à cœur.
#15581
Posté aujourd'hui, 18:29
Je ne comprends pas le but de 90% de tes interventions, "passif-aggressif" quasi-systématique, souvent sans arguments contre les nombreux posts que tu commentes (ou plutôt les forumeurs que tu viens reprendre), et qui tendent limite à faire passer les autres pour des ânes.
Pourtant des âneries on en lit beaucoup sous d'autres formes ici, je suis le premier à en dire, mais j'avoue que je reste toujours surpris.
Ce que tu décris dans le post que je me permets de commenter dans mon style "passif-agressif" qui ne trouve pas grâce à tes yeux c'est effectivement quelque chose d'assez routinier et convenu "ici".
#15582
Posté aujourd'hui, 19:15
Vivement les sardines et les mitraillettes en plastique des défis vulcains.
#15583
Posté aujourd'hui, 19:38
Il faut changer de pratiques, je ne vois que ça !Elle va être longue, l'intersaison, avec ces dialogues de sourds.
#15584
Posté aujourd'hui, 19:40
#15585
Posté aujourd'hui, 20:56
je ne serais pas surpris qu'Urios soit ciblé. J'ai beaucoup de craintes pour l'USD après Jeff... mais je trouve cette ITW interessante !

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Joueur comme entraîneur, Vincent Etcheto (56 ans) n’a jamais laissé indifférent. En février dernier, le technicien qui vient de retrouver un poste à l’US Dax (Pro D2) se confiait au magazine « Raffut » sur sa période sans emploi, après une dernière expérience à Montpellier. La faute à sa belle gueule, son franc-parler, son second degré et son amour des festivités ?
Tête à claques, incompris, joueur et entraîneur que le public adore ou déteste… Y a-t-il ici une définition qui vous corresponde ?
Un peu toutes ! Le paroxysme, c’est quand j’étais entraîneur à Bordeaux. Je suis arrivé manager de Bayonne et, à l’époque (2015), j’étais encore un peu sur les réseaux sociaux, où tout est exacerbé. Je voyais dans la rue que je ne laissais pas indifférent. Des gens m’adoraient et venaient me le dire et d’autres me détestaient… et venaient me le dire aussi (sourire).
Est-ce facile à vivre ?
Tu ne comprends pas toujours. Mais, moi, je sais qui je suis vraiment : ni un génie ni un abruti. Après, j’ai entretenu tout ça parce que j’aime bien le second, voire le troisième degré. Mais il y a peu de gens qui ont le package pour comprendre. J’ai été provocateur. Je l’ai toujours été. Depuis tout gamin. Des amis m’ont dit que c’était chiant de faire les Fêtes de Bayonne avec moi parce que des gens avaient envie de me taper. En général, je m’en sors toujours, parfois avec un nez cassé (sourire). C’était jamais très méchant.
Le rugby est souvent associé à l’humour et au « chambrage ». Cela vous aurait desservi ?
Si je suis au chômage actuellement, c’est peut-être un peu à cause de ça. J’ai toujours dit ce que je pensais à tout le monde. Et j’ai une grande fierté, c’est que je ne dois rien à personne. Ma chance, je l’ai provoquée. J’ai dû m’expatrier en Italie [à Brescia, en 2007-2008, NDLR], parce qu’à Bayonne, même si on me disait que j’avais un futur d’entraîneur, je n’avais aucune certitude. Et à l’époque, en Italie, il n’y avait pas Quesada (sourire). C’était encore moins connu que maintenant.
Votre franc-parler vous a-t-il attiré des inimitiés ?
Je me suis engueulé fort avec Francis Salagoïty, quand, joueur, je suis parti de Bayonne (2002). Je suis revenu comme manager et, maintenant, on est amis. J’ai été très proche de Laurent Marti à une époque. On a quand même duré six ans ensemble à l’UBB (2009-2015). Après on s’est engueulés, même par presse interposée. Il m’a sorti de son staff sans aucune raison sportive valable, plus pour des questions d’ego. Et, même si on n’est pas amis maintenant, on a beaucoup de respect l’un pour l’autre. Didier Pitcho, je sais ce qu’on s’est dit à Angoulême (2020-2023). Après, il y a ce qui peut être dit par les gens ou le milieu. Je ne le maîtrise pas. La caricature est parfois vite faite.

Vous avez l’image d’un entraîneur apprécié des joueurs, avec qui vous pouviez parfois sortir…
On te colle une image d’Épinal, de branleur, pas travailleur, qui sort avec les joueurs… J’ai une anecdote avec des clients de ma femme, qui ne savaient pas qui elle était et lui racontent que j’étais en boîte la veille avec des joueurs, torse nu. Le Caveau (boîte de nuit à Biarritz, NDLR) torse nu, je l’ai déjà fait ! Mais là, pas du tout. « Ah non, il était avec moi hier soir. » On est parfois un peu prisonnier de son personnage… qui existe aussi.
Blair Connor, c’était le meilleur tous les dimanches alors que c’est lui qui finissait le plus tard. Il a ouvert un bar à Bordeaux. Il y a un cocktail à mon nom, d’ailleurs. C’est le plus bel hommage qu’il pouvait me rendre
Le côté festif notamment…
À 40 ans, j’étais entraîneur à Bordeaux. C’était ma ville, où j’avais été étudiant, joueur, où j’avais des repères. J’avais une génération – Blair Connor, Félix Le Bourhis, Camille Lopez… – qui jouait plutôt très bien au rugby et gagnait plus de matchs qu’elle n’en perdait. On aimait se retrouver. On faisait les soirées trois-quarts le mardi. On sortait le samedi, comme les joueurs maintenant. Quand Yann Lesgourgues s’est cassé la gueule à scooter il y a deux ans, que je sache, je n’étais plus là depuis longtemps (sourire). J’aimais être avec les joueurs parce que j’aimais prolonger le moment. Il y avait la fête, mais on parlait de rugby. Je ne changerais ça pour rien au monde. On refaisait la stratégie en bougeant les verres et je faisais des câlins à Blair Connor. C’était le meilleur tous les dimanches alors que c’est lui qui finissait le plus tard, avec Met Talebula et moi. Il a fini sa carrière en pleine forme. Il a ouvert un bar à Bordeaux. Il y a un cocktail à mon nom, d’ailleurs. C’est le plus bel hommage qu’il pouvait me rendre.

Il y a quoi dedans ?
Je crois qu’il a mis un truc avec du café. Je n’aime pas, mais ça ne fait rien. C’est de l’Etchetexpresso, ou un truc comme ça (Etcheto Espresso Martini, NDLR). Blair, Félix, Julien Rey… Je ne dis pas que ce sont mes fils, mais on se recroise. Il y a de l’amour. Comme à Bayonne avec Julien Jané, Guillaume Rouet, Jean Monribot, Aretz Iguiniz… J’ai réussi à créer ces liens, et ce n’est pas en leur disant qu’il fallait arriver à 6 h 30 au stade, les crampons cirés.

Est-ce encore possible aujourd’hui ?
C’est une question de contexte. À Angoulême, j’y ai passé trois ans (2020-2023), je n’ai pas fait la fête. Parce que j’avais passé l’âge, j’ai des enfants en bas âge. Je suis passé à autre chose. Je ne suis pas un alcoolique. Je connais des entraîneurs alcooliques qui buvaient de la bière le matin. Je ne citerai pas les noms, mais elle était dans le frigo. Moi, je n’ai jamais bu une bière le matin. En revanche, quand je bois une bière, je n’en bois pas qu’une. J’en bois plusieurs. Et je fais une belle soirée.
Dans l’esprit du grand public, cette image appartient plus au rugby d’un autre temps…
Il y a quelques années, j’ai su que des joueurs se retrouvaient dans des caves pour faire la fête en secret. Il n’y a rien de plus sordide. J’ai connu la troisième mi-temps du passé, où on s’engueulait. Je me souviens de Patrick Espagnet, un ancien talonneur de Grignols (et journaliste de « Sud Ouest »), qui voulait m’expliquer comment jouer à l’ouverture. Un jour, je lui ai mis mon poing sur la gueule. Il était bourré, Patrick. Il lui manquait des dents, mais ce n’est pas moi qui lui ai fait tomber. La semaine d’après, on rediscutait et il venait me prendre dans ses bras. Il y avait ces relations.


Y compris avec les supporters…
Certains m’aimaient, d’autres non, me disaient que je ne plaquais pas… Mais c’était la vie. C’est ça, la vie ! Ce n’est pas vivre dans un cocon. J’adore le foot, mais si c’est pour faire des fêtes privées et prendre l’avion pour aller à Las Vegas, non. Moi, je suis bayonnais. J’encourageais mes joueurs à aller à Bayonne, à se confronter. C’est la vie sociale. Parfois, on recevait des insultes. Je ne trouve pas ça normal, mais on les prend. À l’inverse, quand on a gagné la finale d’accession à Toulouse (en 2016 contre Aurillac), on est montés sur le balcon de la mairie, j’ai eu la chance d’ouvrir les Fêtes de Bayonne, de jeter les clefs… Ça vaut toutes les critiques du monde. On s’en fout du reste.

Même celle d’avoir une étiquette de « branleur » ?
La grande mode dans le rugby, c’est d’arriver à 6 h 30 au stade. J’ai participé à des réunions en tant que simple entraîneur, à 6 h 30, qui duraient à peu près vingt minutes et, après, chacun était sur son ordinateur. Il y en a qui faisaient leur business, il y en a qui géraient leurs appartements, leurs trucs… Moi, je n’avais pas de business, donc je regardais des vidéos de rugby. J’ai dit : quand je serai manager, je ne ferai pas ça. Moi, je bouffe du rugby, dans ma voiture, je pense au rugby, je me réveille la nuit pour noter des idées sur un cahier ou sur mon téléphone… Mais je n’ai pas besoin de me justifier, de dire que je suis arrivé à 6 heures au stade. À 6 heures, je préfère m’amuser avec mes gosses. Tout ça, ce n’est que de l’image. Quand je vois des gars le matin avec le marteau-piqueur, qui sont sur du béton, eux, ils travaillent. Si c’est pour se mettre au bureau à 6 h 30, boire le café et dire à tout le monde qu’on est là pour des journées continues de huit heures avec seulement deux heures de rugby, il faut changer de carrière.
La rigueur, je me l’applique déjà à moi-même. Tous les matins, je fais mon gainage, mes abdos. Je n’ai pas pris un gramme depuis que j’ai 20 ans. Je vois des entraîneurs qui parlent de rigueur et qui ont un bidon de 3 mètres…
Est-ce que cela vous agace d’être parfois catalogué comme peu rigoureux ?
La rigueur, je me l’applique déjà à moi-même. OK, on me voit. Je sors. J’aime faire la fête. Je reste pas au comptoir. J’aime danser. Mais ce qu’il faut se dire aussi, c’est que moi, tous les matins, je fais mon gainage, mes abdos. Je pèse 80 kilos depuis que j’ai 20 ans. Je n’ai pas pris un gramme. Je vois des entraîneurs qui parlent de rigueur et qui ont un bidon de 3 mètres… Je ne suis pas un fan de Fabien Galthié, mais on a du respect, je pense, l’un pour l’autre. Il est venu voir Bernard Laporte l’an dernier à Montpellier. On a discuté, j’ai présenté une vidéo et il est resté avec moi. On a parlé de rugby pendant une demi-heure. Ça, c’est le cœur de notre métier. Arriver tôt, dire qu’un matelas dépasse à droite ou à gauche du terrain, c’est de l’enculage de mouches. Mais il y en a qui font de l’enculage de mouches et qui le vendent très bien. Ils font le petit-déjeuner avec les supporters parce que ça fait bien pour l’image. Les opérations de communication, ça ne fait pas partie de mon métier. Je ne suis pas un chargé de com, je suis un manager de rugby.

Cela vous a traversé l’esprit de changer pour plaire ?
Jamais. Parce que j’aime ma nature. Je dis toujours : « Merci Papa, merci Maman. » Je suis né comme ça et je pense être quelqu’un de gentil. J’ai des amis fidèles depuis plus de quarante-cinq ans. J’arrive au bureau en chantant le matin, de bonne humeur. C’est moi. Pourquoi changer ? Je m’en fous.
Pour trouver du travail, par exemple, si vous estimez que c’est un frein…
J’ai été CPE, j’ai vendu des assurances, j’ai même travaillé pour développer le partenariat de l’Aviron Bayonnais. J’ai fait plusieurs métiers, et celui dans lequel je m’exprime le mieux, c’est celui d’entraîneur. Je le dois beaucoup à mon père, mon modèle. Là aussi, jamais je ne changerai, je ne dérogerai pas à mes principes de jeu, de plaisir. Parce que c’est mon moteur. Ce que les gens savent peut-être moins, c’est que je suis aussi cartésien. J’ai une maîtrise de droit public, je connais la jurisprudence, j’ai fait des études de journalisme… Donc je sais mettre une colonne vertébrale à mes idées. Je sais où je vais, mais je ne changerai pour rien au monde mon côté bohème. On a l’impression que je prends les choses à la légère, avec mon second degré ou ma façon de répondre en conférence de presse, mais tu as vu le film (« Beau joueur ») de Delphine Gleize ? Je suis stressé. Je vis les choses à fond, même si je ne montre rien.
Je défends le beau jeu, mais je l’ai mis en pratique. Beaucoup disent qu’ils aiment le jeu, mais quand on voit leur équipe jouer…
Vous avez souvent mis en avant l’esthétisme, au point que d’autres en ont parfois pris ombrage, comme si vous vous posiez en chantre du beau jeu. Est-ce que cela a pu irriter dans le milieu ?
Je défends le jeu, mais je l’ai mis en pratique. Beaucoup disent qu’ils aiment le jeu, mais quand on voit leur équipe jouer… J’entends des entraîneurs dire qu’ils sont obligés de s’adapter à leurs joueurs. C’est une façon de dire : mes joueurs ne sont pas capables de le faire, donc je ne le fais pas. Moi, mes joueurs, je vais les emmener avec moi. En 2015, quand j’arrive à Bayonne, j’ai une équipe moribonde qui ne jouait pas bien au rugby. Parce qu’il faut le dire, sous l’ère Noriega, ça ne jouait pas bien au rugby. Je ne vais pas vous refaire l’histoire, mais ils sont descendus avec des joueurs comme Spedding, Rokocoko… Quand je suis arrivé, il y avait 14 mecs à l’entraînement, et je leur ai dit : on va se sauver en jouant au rugby. Et on est remontés ! Le premier match, on a mis 40 points à Albi, qui était une grosse équipe de Pro D2, en marquant des essais de 80 mètres. En jouant au rugby. C’est pas du bla-bla, ça a été fait. Tous les joueurs de cette génération vous le diront. D’autres entraîneurs doivent assumer qu’ils n’ont pas envie de faire ce que je fais.
Ce côté assumé, ces certitudes…
(Il coupe.) Je ne dis pas que mon rugby, ou le rugby que j’aime, c’est le rugby total, c’est le rugby qu’il faut. Moi, j’aime regarder jouer les Écossais, même s’ils perdent souvent. Les gens peuvent me dire : t’as pas de résultats. J’assume. Et j’ai plus de remontées que de descentes (trois montées en Top 14, avec l’UBB en 2012, Bayonne en 2015 et en 2019, une en Pro D2 avec Angoulême en 2022 ; une descente en Pro D2 avec Bayonne en 2017, une en Nationale en 2021 avec Angoulême). Il y a des entraîneurs qui sont champions de France et qui n’étaient pas des bons entraîneurs. Ils avaient juste la bonne génération, donc ce n’est pas une référence pour moi.


Doit-on se désintéresser de l’image qu’on renvoie ?
Quand tu juges une carrière d’entraîneur, il y a trois facteurs : l’expérience, la compétence et l’image qu’on a de toi. L’expérience, on ne peut pas me l’enlever. Ma compétence, à un moment donné, elle a été reconnue. L’image, je ne la maîtrise pas. Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? J’ai eu les cheveux très longs, on m’a critiqué. Après, je me suis rasé les cheveux. Là, ils sont moyens. Ma gueule, je ne la changerai pas. Si j’ai envie de taper trois pénalités avant les matchs pour me décontracter et viser la barre, je le fais.
Et vous la touchez ?
Trop souvent (sourire). Je n’ai personne qui s’occupe de mon image. J’ai eu la chance de travailler à Canal+. Les gens me disent : « Pourquoi tu n’es plus consultant, c’était super ce que tu disais. » Donc mon image n’est pas si écorchée que ça. Mais le rugby est un milieu compliqué, où les agents font beaucoup. Quand j’étais bankable, le mien m’appelait tous les jours. Maintenant, il faut que je l’appelle pour avoir des nouvelles. C’est comme ça, mais j’aimerais comprendre pourquoi je n’ai pas d’opportunités dans ce Top 14 ou en Pro D2…

Faut-il être plus politique ?
Je ne peux pas faire semblant. Ma femme me dit de faire des consensus. Je peux, mais avec des gens que j’aime. Tayeb (président de Bayonne), que j’ai croisé une fois avec Vincent Merling (La Rochelle), je ne lui serre plus la main.
Y a-t-il des choses que vous referiez différemment dans votre parcours ?
À chaque fois que je suis parti des clubs, j’ai eu besoin de vider mon sac. Peut-être que je pourrais m’en passer. Je me sentais obligé de dire la vérité. Ma vérité, mais c’était la vérité. Avec Régis (Sonnes), on était pour beaucoup dans les résultats de l’UBB. Régis est resté, moi non. À Bayonne, je pars sur un titre avec Yannick (Bru) en 2019. On ne me garde pas. À chaque fois, j’ai l’impression que je n’étais pas reconnu à ma juste valeur. J’ai eu besoin de le dire.
Mon père a été malmené à l’Aviron Bayonnais à la fin de sa vie. Il en a développé un cancer, j’en suis persuadé. C’est peut-être de la psychologie de comptoir, mais c’est mon ressenti
Pourquoi ?
Mon père a eu une très belle carrière de joueur, d’entraîneur. Il a été malmené à l’Aviron Bayonnais à la fin de sa vie. Il en a développé un cancer, j’en suis persuadé. Il gardait tout pour lui. C’était son éducation chez les Jésuites. Moi, je dis ce que j’ai à dire. Pour ne pas le faire subir à ma femme, à mes enfants, à ma maman, qui était encore là à l’époque. C’est un exutoire. Je ne sais pas si ça m’aidera dans ma carrière de rugby, mais ça m’aidera à prolonger ma vie, à profiter de mes enfants et de ma femme. C’est peut-être de la psychologie de comptoir, mais c’est mon ressenti.

Vous retrouvez-vous dans le profil d’un Matthieu Jalibert, adoré ou détesté ?
Ce n’est pas comparable. Matthieu, c’est un super joueur de rugby, un surdoué. D’après ce que j’en sais, c’est un bosseur. Il a un jeu qui n’est pas neutre et quand on n’est pas neutre… C’est comme les gens qui critiquent Russell parce qu’il se fait intercepter une fois tous les dix matchs. OK, mais il fait dix passes décisives par match.

Comme pour vous, ce n’est pas qu’une question de talent…
Jalibert a claqué la porte de l’équipe de France une fois parce qu’il n’a pas voulu être remplacé. Et après ? Il a fait preuve de personnalité. Il est brillant, il a sa coiffure de hipster, il a ce physique-là, il a cette morgue, il a la classe, quoi. Les gens qui n’aiment pas, tant pis pour eux. C’est comme ceux qui n’aimaient pas Ginola. Moi, j’ai eu la chance de rencontrer David Ginola. Il était beau, il était bon, il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire ! Il avait tout. Et il y a des gens qui n’aimaient pas. Par jalousie.

C’est un délit de belle gueule ?
Moi, je ne suis pas un beau mec, j’ai du charme (rire). Au cinéma, on va voir Brad Pitt, pas parce que c’est un bon acteur mais parce qu’il est beau. Tant mieux. Dupont, il n’est pas forcément élégant, mais il est très fort. Donc on ne se pose pas la question. J’ai vu qu’il commençait à déboiser (sic). Il va être chauve, bientôt, mais on s’en fout. Jalibert, il est toujours bien coiffé.
La clef est là : il faut que Jalibert perde ses cheveux ?
Comme Urdapilleta ! Ça le rendra humain. Les mecs le trouveront super après.
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