Christophe Urios était arrivé seul à l’ASM en janvier dernier. Après des premiers mois où il a évolué avec un staff qu’il découvrait, l’entraîneur en chef a fait venir ses hommes de confiance. Ceux avec qui il aime travailler. Du terrain à la salle de muscu, en passant par l’infirmerie, le technicien a retrouvé un fonctionnement et des rouages qu’il connaît par cœur.
La scène est quasi similaire lors de chaque entraînement de l’ASM. Christophe Urios prend du recul et observe scrupuleusement les séances animées par Julien Laïrle et Frédéric Charrier. Les deux anciens joueurs mettent énormément de rythme lors des différentes oppositions. C’est relativement court mais il n’y a pas de répit. Et lorsque quelque chose ne leur plaît pas, les deux techniciens interviennent immédiatement pour rectifier le tir. Chacun dans ses prérogatives : les avants et la défense pour Julien Laïrle, les trois-quarts et l’animation offensive pour Fredéric Charrier.
"Chaque jour nous avons eu deux séances très rythmées, cadrées, avec beaucoup de rigueur dans le timing, décrit le troisième ligne Lucas Dessaigne. Ces séances rugby, qu’ils appellent des mini-matchs, font même penser à des séances de physique. Il n’y a jamais de temps morts."
Ce mode de fonctionnement, les trois hommes le connaissent par cœur et l’apprécient tout particulièrement. Une histoire de confiance et de compréhension qui s’est nouée depuis 2007 et l’époque d’Oyonnax entre Christophe Urios et Frédéric Charrier. L’aventure commune s’est poursuivie à Castres (2015-2019). Puis le duo est devenu trio à Bordeaux (2019) avec l’arrivée de Julien Laïrle.
Des habitudes de travail
Ce n’est donc pas un secret, les trois hommes se respectent énormément. Lorsque Christophe Urios fut nommé entraîneur principal de l’ASM en janvier 2023 quelques semaines seulement après son éviction de l’UBB, il n’a pas mis longtemps à exprimer son souhait de voir ses deux hommes de confiance rejoindre le bateau auvergnat. "Leur arrivée est pour moi quelque chose d’inestimable, avoue sans mal Christophe Urios. Je sais parfaitement de quoi ils sont capables. Je sais que nous sommes fluides dans notre fonctionnement. Ils savent ce que j’attends de leur part et eux me connaissent par cœur. On gagne donc un temps fou. On est content de se retrouver et de travailler à nouveau ensemble", avait livré Christophe Urios lors de la reprise le 10 juillet dernier.
L’entraîneur en chef avait besoin de cela. Retrouver ses habitudes de travail, se délester un peu de l’animation des séances pour mieux diriger ensuite. Et faire ce qu’il apprécie : sentir ses joueurs et son équipe. Le management des hommes en somme.
Pour l’ancien duo bordelais Laïrle-Charrier, c’est l’exact inverse. Après une saison sous tension à l’UBB, qui s’est tout de même terminée en demi-finale, les deux hommes ressentaient probablement le besoin de se focaliser sur le terrain. Dans un contexte qu’ils connaissaient déjà, histoire d’accélérer l’acclimatation. "Nous avons retrouvé très vite nos habitudes et le fonctionnement que l’on avait. Et c’est d’ailleurs ce que nous recherchions. De pouvoir travailler dans un staff qui a des automatismes et qui parle le même langage", explique Frédéric Charrier.
En ce qui concerne la partie performance et le médical, Christophe Urios n’a également pas voulu perdre de temps. Ou plutôt en gagner. Très rapidement, il s’est tourné vers des hommes qu’il connaît sur le bout de doigt. Mourad Abed, responsable de la préparation physique et de la musculation, avait déjà évolué avec le "head coach". À Bourgoin déjà (2005) puis du côté de Bordeaux.
Les bords de la Garonne furent décidément riches en collaborations fructueuses. Christophe Urios a fait également venir Salim Aouiche en Auvergne pour s’occuper de manière continue de la réathlétisation des blessés. Un poste jugé essentiel étant donné les antécédents de l‘infirmerie clermontoise ces dernières saisons. "Entre-temps, il était parti au Stade de Reims au football, indique Christophe Urios. C’est un Clermontois d’origine qui possède vraiment cette spécialité de la réathlétisation. Il est le lien entre la préparation physique et le staff médical. J’avais énormément apprécié travailler avec lui pendant deux ans à Bordeaux." L’A89 a facilité bien des choses cette saison pour l’ASM…
Arnaud Clergue