Quand je vous lis, j'ai l'impression de lire ce qu'on disait à Bordeaux il y a 2 ans. La situation est assez similaire.
Urios a été un grand manager, qui a su faire beaucoup avec peu. Mais son heure me semble passée, et le ressort est cassé. Urios peut performer mais il lui faut un environnement spécifique, avec notamment un groupe totalement dévoué qui le suit corps et âme, et un club qui se met tout entier à sa disposition. Ca n'a pas longtemps été le cas à Bordeaux, et pour le moment ça ne semble pas l'être le cas chez vous.
C'est un mec clivant, qui a des méthodes bien à lui, qui ne tolère pas ou peu la contradiction, et qui n'arrive pas à se remettre en question, quoiqu'il en dise. On l'a vu à l'oeuvre chez nous. Ca a été super la première année (celle amputée par le covid) car c'était le bon mec au bon endroit au bon moment (et on l'en remercie), mais après, dès qu'il n'a plus réussi à relancer la machine, qu'il a compris qu'il avait loupé le coche, il est revenu à ses fondamentaux, retombé dans ses travers, et devant un groupe en désaccord qui ne le suivait plus (car il avait oublié ses promesses), il est parti en vrille. Il n'a plus écouté, s'est refermé, s'est entêté, et s'est engagé dans une fuite en avant qui a failli faire exploser le club. Des joueurs sont partis à cause de lui ou ont carrément été poussés dehors (Seuteni, Woki, Paiva...), et d'autres (Cazeaux, Moefana, Jalibert...) étaient sur le point de se barrer ou y réfléchissait lorsque Marti a décidé d'arrêter les frais.
En plus de son management clivant pour ne pas dire destructeur (il ne lance pas/peu les jeunes car ne leur fait pas confiance, il observe peu de rotations, il privilégie "ses" fidèles), il nous a gratifié de quelques errements sur le plan du recrutement. Par exemple il ne voulait pas de Maxime Lucu ou Tom Willis (imposés par Marti) car ne croyait pas en eux et n'aimait pas leur profil, mais a insisté pour recruter des mecs comme Ma'ama Vaipulu ou Caleb Timu (entre autres), qui se sont révélés être des flops. Il a cherché à reformer une équipe de guerriers ne sachant jouer qu'un rugby restrictif basé sur le combat, et ça n'a pas marché, Bordeaux n'étant pas Oyo ou Castres.
Bref, à Bordeaux, on le remerciera toujours pour ce qu'il a amené à l'UBB les 2 premières années, et pour avoir cassé ce (premier) plafond de verre des phases finales, mais la parenthèse a été de courte durée. Derrière, on est passé du rêve au cauchemar, et il a failli tout faire péter au club. Après coup, quand on regarde derrière, on se dit qu'Urios est un mec de "coups", capables sur 1, 2 ou 3 an(s) de performer, mais dans le temps, il est usant voire néfaste. Ce fut le cas à Oyonnax, où malgré les résultats il ne part pas dans de bonnes conditions. Ce fut le cas à Castres, où il part dans une situation très pénible et tendue pour tous. Et ce fut le cas à Bordeaux, où il finit carrément viré après avoir perdu puis fait exploser son vestiaire.
Je ne vous souhaite pas de subir le même sort, et il est encore tôt pour juger. Mais on remarque des signes avant-coureurs qu'on a déjà vu par le passé. Espérons que cette fois, il ait appris de ses erreurs, et sache se remettre en question.
Reste que le genre de sortie médiatique faite ce WE, et qui succède à d'autres récentes également, me fait beaucoup penser à ce qu'il balançait les derniers mois à l'UBB, flinguant ses joueurs sans jamais se remettre lui en question, et faisant monter la pression au sein du groupe. Votre groupe étant différent du notre à l'époque, on verra comment il réagit. Peut-être que chez vous, ça piquera les joueurs dans le bon sens et que ça produira l'effet attendu. Ce fut l'inverse chez nous. Je vous souhaite que ça se passe mieux ici.
En attendant la conclusion de tout çà, bonne fin de saison !