Il suffit de revenir aux fondamentaux c'est à dire que l'arbitre ne s'occupe pas de ce qui se passe là dessous et les joueurs font leur propre ménage, ça a fonctionné comme ça pendant des décennies et c'était très bien.
Et la phase de combat sera parfaitement réhabilitée
Bah vas voir n'importe quel match de Régionale, tu verras encore ça
Pour moi, c'est pas du combat, c'est de la tradition. Et le rugby pro a dû prendre la direction actuelle (encore tâtonnante) pour ne pas crever. Comme d'habitude, les tendance d'évolution du rugby pro sont venues de NZ, d'abord parce que c'est le pays de ce sport (celui où il est ancré dans la culture nationale), et donc que me rugby renaît tout le temps et évolue avec les générations + il y a des enjeux économiques qui déterminent son maintien en vie (cf. les difficultés économiques du rugby NZ, qui dure déjà depuis pas mal de temps).
La phase de mêlée poussée est bien essentielle, je suis complètement. Je regarde du rugby à VII aussi, mais c'est une autre discipline, avec ses qualités et ses défauts, et bien distinctes du XV.
Aujourd'hui, la phase de combat du rugby pro a été déplacée dans le jeu, en partie parce que le grand public (celui que veut capter le rugby) n'est pas expert, et veut voir du spectacle. Donc des gestes techniques, des attaques lisibles et des affrontements de gladiateurs. Là-dedans, la mêlée n'intéresse pas grand monde chez les spectateurs, sinon comme phase de lancement de jeu où tu immobilises 5-8 mecs pour laisser de l'espace. Et en effet comment arbitrer ces choses obscures qui s'y passent, les équilibres précaires, les roublardises ? Dur pour l'arbitre, incompréhensible pour le public. Donc on arrive de plus en plus (j'attends de voir la tendance dans cette Coupe du Monde) à demander un équilibre, et au n°9 de vite sortir la balle dès lors qu'elle est dispo.
Mais j'insiste bien, ça ne concerne que le rugby pro. Lors des matchs amateurs que je vais voir souvent, les mêlées durent des heures, les mecs bedonnants restent au sol après mêlée, ça fritte un peu. Mais c'est chiant à voir, et ça ne fait s'exclamer que le maigre public de vieux fidèles et de "spectateurs" annexes venus en ami qui passent le match à la buvette. Malheureusement, le rugby pro ne peut pas se permettre ça. On reste un sport mineur à l'échelle mondiale, et mineur en France aussi (10e fédération en termes de licenciés, derrière le kayak ou le golf, et très loin derrière le foot, le basket et le hand). On est déjà dans un modèle économique plus qu'incertain, avec à mon sens une bulle spéculative auprès du rugby, qui explosera un jour ou l'autre. Le rugby tout court vit en partie des droits TV. Notre fédé est exsangue de dépenses pharaoniques, que ce soit des mauvais choix ou des choix judicieux qui coûtent très cher (par ex. les Coordinateurs techniques déployés partout dans les départements et les régions, qui structurent la formation mais coûtent aussi très cher). La CdM n'est qu'un épiphénomène qui peut faire exploser les licences cette année, mais on perdra les jeunes si on ne propose pas des choses attractives, et pas seulement des starlettes (dont le talent n'est pas à remettre en cause) qu'on expose à la TV et partout comme emblèmes de notre sport.
Au-delà du rugby pro, le rugby joue sa survie au quotidien. Comme les autres sports, il doit se réinventer pour ne pas se faire dévorer et ne pas rester dans un entre-soi et des traditions qui tirent vers le bas.