Posté 24 octobre 2024 - 18:47
France Bleu Pays d'Auvergne : Cette prolongation a nourri d'intenses réflexions ou c'était une évidence ?
Jean-Claude Pats : Non c'était une évidence. Mais les évidences demandent toujours a être étayé par un certain nombre de choses solides. Et donc, depuis la mi-juin, avec Christophe Urios, on a entamé une conversation apaisée sur la possible prolongation de son contrat. Et contrairement à ce que beaucoup de personnes peuvent penser, le sujet essentiel n'était pas la durée, mais plutôt comment se mettre d'accord sur pourquoi prolonger un contrat. Et comment le faire ? Et donc nous avons pris le temps pendant trois mois de discuter tranquillement de ça. Et nous sommes arrivés à un accord il y a quelques jours qui nous réjouit tous.
FBPA : Christophe Urios voulait trois ans, il l'avait dit d'ailleurs, c'était une sorte d'ultimatum. Trois ans ou rien. Vous avez finalement tranché avec deux ans plus une année en option.
Jean-Claude Pats : Alors personnellement, je ne l'ai jamais pris comme un ultimatum. Je résume les choses très simplement. Nous nous étions mis d'accord sur un contrat de trois ans mais la saison étant à peine entamée cela aurait voulu dire prolonger de trois ans et demi. Dans le monde du sport professionnel, c'est un siècle. Et donc il m'a semblé plus pertinent aussi bien pour lui que pour le club d'éclairer l'horizon à deux ans ou deux ans et demi. Et puis la troisième année (en option), j'espère qu'elle viendra bien évidemment. Pour nous, c'est une cible.
FBPA : Cela fait fait 20 mois que Christophe Urios est à la tête de l'équipe avec des résultats quand même décevants. Il n'a pas encore réussi à ramener l'ASM dans le top six.
Jean-Claude Pats : Alors oui, si on regarde les choses sous cet angle là, on peut éventuellement formuler cette appréciation mais le résultat, il est la résultante d'autre chose qui ne se voit pas forcément. Moi ce que je sais, c'est qu'il y avait la nécessité de faire un énorme travail de fond au sein de l'équipe, en termes de cohésion, en termes de discipline, en termes de remise au carré d'un certain nombre de processus. Ce travail a été fait. Depuis le début de l'année, il y a une cohésion dans l'effectif qui n'a rien à voir avec celle que nous avions l'année dernière. Je partage la frustration mais le travail réalisé ne se traduit pas encore concrètement et d'une manière complètement visible sur le terrain. Je suis d'accord avec ça. De là à dire qu'il y a échec, je ne pense pas. On a été dans le top huit l'année dernière.
FBPA : Nous n'avons par parlé d'échec mais de résultat "décevants"...
Jean-Claude Pats : Mais d'autres m'ont parlé d'échec, On est passé du top dix au top huit et cette année nous ambitionnons clairement d'être à minima dans le top six. Et puis il y a aussi un autre indicateur que j'utilise de temps en temps, c'est que je remarque qu'il y a deux ans, nous avons perdu beaucoup de joueurs qui ont pris la décision par eux mêmes de quitter le groupe. Depuis que Christophe est là, il n'y a pas un joueur qui nous a quitté. Ceux qui nous ont quittés, c'est ceux que le club ne souhaitait pas prolonger.
FBPA : L'ASM veut garder ses talents formés au club. On peut penser à Thibaut Lanen, par exemple, qui est convoité, on le sait, par l'Union Bordeaux-Bègles. Est ce que Clermont a encore les moyens de lutter face à ce genre de club aujourd'hui ?
Jean-Claude Pats De quoi parle t'on quand on parle de moyens ? Si on parle de moyens économiques, il est imposé un salary cap par la Ligue Nationale de Rugby. Il peut éventuellement être bonifié lorsque un club a des internationaux, des joueurs français qui jouent en l'équipe de France. Ce n'est plus notre cas aujourd'hui. Donc de fait, par rapport à des clubs qui ont beaucoup d'internationaux, nous avons un désavantage compétitif. Il y a quelques années, on avait sept joueurs en équipe de France ce qui représente 1,4 million d'euros d'autorisation de dépense en plus au titre de la masse salariale. Donc on se bat avec les règles qui s'imposent à tous de la même manière. Mais par rapport à des clubs qui ont beaucoup d'internationaux, on ne se bat pas tout à fait avec les mêmes armes. De l'autre côté, je pense que le club a un beau projet, un entraîneur compétent qui fait preuve de beaucoup de leadership et de beaucoup d'ambition. On a des arguments quand même à mettre sur la table, mais sur la partie purement économique, on ne joue pas exactement dans la même cour.
FBPA : L'avenir de l'ASM, c'est la cité du rugby. Est-ce qu'elle va être livrée dans les temps ?
Jean-Claude Pats On a eu un comité de pilotage ce mercredi soir et, à date, nous visons toujours la pose de la première pierre au cours du premier trimestre 2025 et l'inauguration de cette cité du rugby pour le début de la saison 2026 / 2027.
Pas rassurant sur Lanen
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