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187 réponses à ce sujet

#181 Le Marseillais

Le Marseillais

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Posté 16 avril 2024 - 10:21

 

Oui ! l'ULSTER aussi il n'y a pas si longtemps !  B)

Et l'ASM, on en parle même pas  :crying:


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#182 Arverne03

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Posté 16 avril 2024 - 10:24

Et l'ASM, on en parle même pas  :crying:

 

J'avais pas osé le dire................... :rolleyes:


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#183 Bon Chasseur

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Posté 16 avril 2024 - 11:24

 

Oui ! l'ULSTER aussi il n'y a pas si longtemps !  B)

c'est vrai. Il y a eu des massacres terribles ce dernier weekend.

Prions.



#184 darkminimouf

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Posté hier, 12:27

Lucien MIAS alias Docteur Pack  :

 

https://www.lequipe....st-mort/1467264



#185 Bougnat et Breton

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Posté hier, 14:07

Disparition : Lucien Mias, légende du XV de France, est décédé
 
 

Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 13 mai 2024 à 14h03

 

Deux fois vainqueur du Tournoi avec le XV de France et légende du rugby français pour avoir notamment révolutionné le jeu des avants en y apportant deux innovations majeures lors d'une tournée en Afrique du Sud en 1958 restée célèbre, Lucien Mias, ancien capitaine des Bleus, est décédé ce lundi à l'âge de 93 ans.

 

Le rugby français pleure l'une de ces légendes ce lundi. Lucien Mias est décédé à l'âge de 93 ans. L'ex-deuxième ligne aux 29 sélections (jusqu'en 1959), surnommé "Docteur Pack" pour resté encore à ce jour comme l'un des joueurs les plus marquants de sa génération, a écrit l'histoire du XV de France non seulement pour avoir remporté à deux reprises le Tournoi avec les Bleus, en 1954 et 1959, mais aussi et surtout pour avoir révolutionné le jeu des avants au cours d'une tournée en Afrique du Sud en 1958 lors de laquelle le natif de Saint-Germain-de-Calberte (Lozère) et ses coéquipiers avaient réussi l'exploit de faire chuter (9-5) des Springboks invaincus en test-matchs depuis plus de soixante ans.

 

Aligné lors des deux tests disputés face aux Sud-Africains, Mias avait été qualifié par la presse locale après le deuxième match (NDLR : Les deux équipes avaient fait match nul 3-3 lors du premier des deux rendez-vous) de "meilleur international ayant jamais foulé le sol d'Afrique du Sud". Le futur instituteur de campagne (puis médecin gériatre) élu champions des champions par le journal L'Equipe un an après cette tournée restée mémorable avait décidé seul de tenter deux incroyables coups de poker pour ne pas que la France goûte à une nouvelle humiliation face aux Springboks.

Présent lors du succès historique de 1959

Finie alors la vocation unique des avants d'aller au combat pour conquérir le ballon. Avec "Docteur Pack", qui avait toujours estimé que "tous les membres de l'équipe sont importants, avec chacun leurs qualités et leurs compétences à un niveau différent", le "demi-tour contact" vit le jour, au même titre que la touche en mouvement. Là aussi dans ce même but de franchir le plus rapidement possible la ligne d'avantage. Le deuxième ligne passé par Mazamet après avoir fait ses gammes à Carcassonne puis Narbonne avait également bâti sa légende en 1959 lors du tournoi des Cinq Nations. Les Bleus, qui n'avaient en effet jamais terminé premiers de la compétition sans partager cette première place avant cette édition, avaient réussi un exploit sans précédent. Et venu lui aussi s'ajouter à tous ces faits d'armes dont pouvait encore se vanter l'ancien capitaine des Bleus et de Narbonne avant de tirer définitivement sa révérence ce lundi.

 


#186 el landeno

el landeno

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Posté hier, 16:31

Lucien Mias: « Le rugby, ce n'est pas du tableau noir, c'est vivant » En octobre 1992, nous étions partis à la rencontre de Lucien Mias, ce géant, moitié-médecin moitié-philosophe, pour qui le rugby restait un sport de combat.

 
 
 

Disparu ce lundi, Lucien Mias avait pris le temps, il y a plus de trois décennies, de nous raconter avec sa liberté de ton et son franc-parler, ses souvenirs et sa vision de l'évolution du rugby. Nous vous proposons de relire cet article paru dans nos colonnes le 22 octobre 1992.

 
 

« Les Springboks, si je m'en souviens ? Oh que oui ! À commencer par ceux de 1952. On n'avait pas rigolé... » 1952, c'est une défaite, à Colombes, six essais à rien, un cinglant 25-3 alors même que le XV de France comptait Maurice Prat au centre, « Zézé » (Gérard) Dufau à la mêlée, Jean Prat et Guy Basquet en troisième ligne. Du beau monde. Échec traumatisant face à une équipe athlétique, agressive et organisée, très en avance sur son temps. « Je ne me souviens pas des succès. Quand tu remportes un match, tu gagnes l'événement. En revanche, un échec, ça te fait avancer. Je me rappelle juste qu'en 1958, quand nous sommes allés battre les Springboks chez eux en Afrique du sud, nous avions avant cela passé des saisons de galère. »

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Jean Prat et Lucien Mias dans les vestiaires en marge du match France - Écosse (9-0, le 10 janvier 1959). (L'Équipe)


Deuxième-ligne international, Lucien Mias (29 sélections, 1 essai) a sué et poussé de 1951 à 1959 aux côtés de rudes avants - Henri Fourès, Bernard Chevallier, André Sanac, Paul Tignol, Michel Celaya et Bernard Momméjat - et fut de presque tous les combats d'après-guerre du quinze de France. « On sortait des privations. On avait vécu à bicyclette ou à pied. Il fallait transporter les sacs de charbon ou couper du bois. Personne ne faisait de musculation mais pour sortir vite les ballons des regroupements, nous avions des bras. Les temps changent, c'est un autre type de joueur aujourd'hui, moins costaud des scapulaires. »

Mazamet s'étire au pied des Montagnes Noires. Dans ce Tarn boisé, les sombres flancs montagneux forment une barrière naturelle. C'est ici, en 1958, que ce médecin a failli fêter un titre de champion de France, arrêté par le Lourdes des frères Prat et Labazuy. Pas rancunier, Lucien ! Quatre Lourdais de cette finale perdue (25-8 à Toulouse), à savoir Claude Lacaze, Henri Rancoule, Roger Martine et Jean Barthe, se retrouveront au Cap pour le premier test-match face aux Springboks, deux mois plus tard, pour faire équipe. Et quelle équipe ! Elle mariait l'organisation bigourdane et la rudesse tarnaise. « On avait mis au point un système de jeu entre nous, à Bordeaux, avant le départ, et ensuite, on s'est débrouillé sur place... »

 
 

« Si on veut un beau jeu de passes, il faut aller voir du basket »

 
 
 

La blessure de Michel Celaya propulsa Mias chef de bande, ce qu'il était déjà dans les faits. 3-3 au Cap et 9-5 à Johannesburg : la France, pour sa première tournée dans un pays membre de l'International Board, entrait dans l'histoire. Cerise sur le gâteau, elle devenait la première nation à remporter une série de tests en Afrique du sud, pareille humiliation n'étant pas arrivée aux Springboks depuis 1896. « C'est du passé, tout ça ! Ça ne m'intéresse pas. Hé ! au fait, que voulez-vous que je vous dise ? »

Dans les couloirs aux murs jaunis recouverts d'affiches bariolées, déambulent ses patients, silhouettes marquées qui perdent lentement leurs facultés. Responsable du service de gériatrie, Lucien Mias est un créateur, généreux et passionné. Sa fierté ? Aider ces personnes âgées à mourir debout, le sourire aux lèvres. Récompensé par des prix et des diplômes, il ne puise sa joie que dans l'émotion des autres. Sa stature massive, rassurante et intimidante, comme au temps des combats en crampons, semble être sortie d'un film.

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Lucien Mias à son domicile en 2006. (CARON/L'Équipe)


Sa voix, monotone en prélude, prend du volume, de la profondeur et du contraste au fur et à mesure que nous évoquons l'équipe de France. Les éclats de rire et les coups de gueule claquent dans les couloirs et les patients passent la tête dans l'encadrement de la porte grande ouverte. Lucien Mias a déjà noirci deux feuilles avec des croquis, des mots soulignés. Il n'aime pas la défaite. « On a oublié que le rugby est un jeu collectif de combat. Si on veut un beau jeu de passes, il faut aller voir du basket. »

Mias se lance, bouscule, râle, grogne, rit, se jette en arrière, tape sur la table et s'amuse pour une balle ovale qui n'est plus de son âge. « Le combat des hommes est premier, la circulation de la balle lui est subordonnée. C'est un impératif. » N'aimerait-il pas le jeu des trois-quarts ? Serait-il bloqué à ce point au ras du paquet ? « Non. Mais les trois-quarts sont tributaires de la ligne d'avants. Derrière, ils sont adroits, rapides, pas de problème. Mais quel jeu fait-on ? Le rugby, ce n'est pas du tableau noir, c'est vivant. Il faut se démerder sur le terrain, observer et décider. Il faut savoir garder la balle devant et taper par-dessus dans un premier temps. Imposer une présence physique. Pour gagner le combat des hommes. »

« Le combat, ce n'est pas la destruction, c'est la maîtrise de tes limites »

 
 
 


Du combat, il en parle à tous les coins de phrase. Il n'aime pas le mot « agressivité », pour lui pervers et porteur du mal. Il préfère « combativité », plus noble. « Le combat, ce n'est pas la destruction, c'est la maîtrise de tes limites. Le combat d'homme à homme, c'est valable aussi derrière pour aller chercher les balles à hauteur, dans les intervalles. Il faut défier l'adversaire. Le vrai problème, c'est de montrer que tu es plus fort que ton adversaire. »

Pour lui, seule une ligne imaginaire mérite d'être passée, avant même qu'un ballon s'envole à l'aile. Franchir avant de passer. « C'est le début de tout. Le huit (troisième-ligne centre) et le neuf (demi de mêlée) doivent garder la balle quand les trois-quarts centres adverses montent comme des tambours. Parfois, les avants assassinent leurs trois-quarts en balançant tout derrière au lieu de combattre. »

Son visage prend du relief, du moins ce que peuvent laisser de libre un nez cabossé, un menton volontaire, des oreilles de devoir et une tignasse de chef d'orchestre. Que ferait-il, que dirait-il s'il devait redevenir capitaine, l'espace d'une préparation d'avant-match ? « Le jeu n'appartient plus aux joueurs mais à l'entourage. Médias, sponsors, dirigeants : tous sont intéressés par l'image de marque. » Et de poursuivre son idée : « C'est aux joueurs à prendre le jeu à leur charge puisque ce sont eux qui chargent en cas de défaite. Ils sont sur le front de l'action, ils ont un problème et doivent le résoudre. Les rêves de l'entraîneur ou des dirigeants, c'est autre chose, c'est dans les tribunes, pas sur le terrain. Nous, ces types-là, on les envoyait à la pêche et on jouait comme on l'entendait. On a dit que j'étais un emmerdeur, un con, mais après trois ans de défaites entre le Tournoi 1956 et le Tournoi 1958, on a enfin trouvé notre voie. Il faut laisser aux joueurs la possibilité d'exprimer leur tempérament. Ce sont d'abord les combattants qui doivent régler ça. L'entraîneur n'est qu'un conseil. Aujourd'hui, les joueurs ne savent pas où ils habitent. Ils subissent une double contrainte. On leur dit, faites du jeu mais gagnez. Ils sont entourés d'hommes de communication et de marketing qui vendent de l'image. La vraie question en fait est de savoir qui commande, qui veut avoir le pouvoir et pour en faire quoi ? »

Le soir de la finale de 1958, perdue par Mazamet, Lucien Mias avait apostrophé Jean Prat en lui criant : « Tu es monsieur anti-rugby ». Le capitaine lourdais lui avait répondu : « Et toi, sans ta grande gueule, tu n'es rien ! » Ces deux géants du rugby avaient tort.


Mort de Lucien Mias : la dernière ordonnance du « Docteur Pack » Légende du rugby et du sport français, emblématique deuxième-ligne et capitaine tricolore des années 50, Lucien Mias, surnommé « Docteur Pack », s'est éteint à Mazamet dans la nuit de dimanche à lundi, à l'âge de 93 ans.

 
 
 

La voix faisait l'homme. Lucien Mias savait choisir ses mots. Les muer en coups de gueule qui résonnaient longtemps autant pour ses partenaires que pour les sélectionneurs incités à bien réfléchir avant de changer une équipe qui gagne. Comme il en fut question en 1959 quelques mois après la campagne victorieuse et historique en Afrique du Sud.

 
 

L'homme était aussi fait d'une force d'airain, capable sur le terrain d'un coup de hanche, de renverser n'importe quel défenseur. Lucien Mias était un géant du rugby et, dans la vie, un homme hors du commun. Deuxième-ligne de poids, peu mobile (1,87m, 105 kg), il monta même à 120 kilos et plus à une époque où dépasser le quintal dans un pack était rare. Si ce fils de gendarme n'avait vraiment rien d'un athlète, il était le plus terrible des avants de sa génération.

Né le 28 septembre 1930 à Saint-Germain-de-Calberte, en Lozère, Lucien Mias sera initié au rugby à Narbonne, formé à Carcassonne. International junior, l'enfant du Gévaudan suivit la filière bleue et signa à Mazamet - dont il fit dans son sillage une place forte du Championnat de France en bonifiant les préceptes de son entraîneur, Honoré Laffont - avant d'étrenner sa première sélection en 1951 contre l'Écosse à Colombes (14-12). Ce jour-là, Il entra dans un cénacle restreint, celui de ces joueurs heureux de conjuguer le bonheur d'une première cape à la joie d'un premier essai.

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Lucien Mias y va d'une charge rageuse contre les Écossais en 1959 (9-0). (L'Équipe)
Prat - Mias : duo de pack, rivaux de jeux

Ce Tournoi des 5 Nations fut le temps des premières : les Bleus levaient enfin les bras à Twickenham mettant fin à 41 ans de dépit en terre anglaise (11-3). Mias, en trois sélections, se faisait une place au banquet des costauds, ceux qui tenaient parfois à bout de bras les Français depuis des années, Guy Basquet et Jean Prat.

 
 

C'était aussi le temps des rivalités, des philosophies de jeu différentes et des intrigues. Le jeu du XV de France version Mias reposait sur une plateforme jugée aussi efficace que restrictive qui lui valut, à la fin des années cinquante, de terribles joutes verbales avec son meilleur ennemi, le Lourdais Jean Prat, surnommé « Mister Rugby » et père du jeu de mouvement « à la française ».

Car de ce conservatisme saignait encore une plaie jamais vraiment refermée : l'humiliation des Boks infligée à Colombes - 25-3 - six essais à rien. Les Hennie Muller, Salty Du Rands, qui percevaient le défi frontal comme un sens de l'existence, avaient roulé sur des coqs éperdus.

Lucien Mias apporta ainsi au jeu du XV de France plusieurs innovations techniques, dont la plus marquante fut sans conteste le ''demi-tour contact'', réservée aux seuls avants et qui était directement inspirée de la tactique sud-africaine.

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Clem Thomas, clope au bec et Lucien Mias, balle en main. (L'Équipe)

Aussi, alors que le XV de France avait pris l'habitude, sous le capitanat de Jean Prat, de rechercher le décalage en bout de ligne, Lucien Mias insista pour franchir le plus vite possible la ligne d'avantage sans souci du spectacle, au plus près des avants, et administra des percussions dos tourné pour assurer au partenaire lancé à hauteur une bonne transmission de balle.

On lui doit aussi la touche en mouvement, combinaison d'avants qui sera copiée ensuite par les All Blacks - excusez du peu - et qui permettait elle aussi de percuter rapidement la défense adverse pour la déstabiliser.

Lui, l'instituteur de La Prade Basse qu'il était au début des années cinquante, l'inamovible deuxième-ligne tricolore, décida pourtant d'arrêter le rugby afin de suivre des études de médecine à Toulouse. Des années d'absence mais un doctorat en poche, il deviendra ce médecin gériatre renommé de Mazamet et ce rude avant dont le Stade de la Chevalière, serti de sa cendrée, était le foyer.

Il reprit le chemin des terrains après avoir perdu vingt kilos de mauvaise graisse. C'est ainsi que le 15 décembre 1957 à Bordeaux, il fit irruption dans le vestiaire du XV de France et, sans trop d'égards pour le capitaine du jour Michel Celaya, se dirigea vers ses coéquipiers. Il joua de sa voix de stentor, distribua sans ciller les tâches. Ceux qui découvraient ce grand escogriffe furent immédiatement attirés par son aplomb, sa verve et son caractère. Ce jour-là, la France affrontait la Roumanie et l'emporta, 39-0, en marquant huit essais.

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Le docteur Lucien Mias dans son cabinet. (L'Équipe)
L'Afrique du Sud 1958 : l'An I du rugby français

Devenu « Docteur Pack » pour la postérité, Lucien Mias allait définitivement s'emparer du pouvoir en juillet 1958 à l'occasion de la tournée des Tricolores en Afrique du Sud. Pour la première fois, la France effectuait un voyage dans un pays membre de l'International Board. Les nombreux forfaits d'avant-tournée et les blessures lors des premières rencontres (l'arrière Michel Vannier, le capitaine et troisième-ligne centre Michel Celaya) poussèrent Mias, ermite devenu souverain, sur le devant de la scène, rôle qu'il endossa pour mieux transmettre ses convictions.

François Moncla, Jean Barthe, Jean Carrère, Bernard Momméjat, Alfred Roques, Robert Vigier et Aldo Quaglio formaient à ses côtés un pack tricolore très compact, gardes prétoriens soudés comme un seul homme qui répondaient au cri de ralliement de leur leader : « Le jeu d'avants, c'est une contagion » ! Il aimait rappeler, aussi, que « Le rugby est le seul sport où l'on se rencontre, alors qu'ailleurs on se croise. »

Les Springboks, habitués à concasser leurs adversaires, tombèrent sur aussi forts qu'eux. Pour la première fois depuis 1896, l'Afrique du Sud s'inclina dans une série de tests : 3-3 au Cap - ce qui était déjà un exploit -, puis 9-5 à Johannesburg, dans la fosse aux lions de l'Ellis Park. Cette prouesse fut en quelque sorte l'an I du XV de France sur le plan international.

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L'équipe de France de rugby sur le tarmac sud-africain lors de la tournée de 1958. (L'Équipe)

Passé en deux mois du rang d'équipier à celui de figure emblématique avec 29 sélections obtenues de 1951 à 1959, Lucien Mias fut alors considéré comme l'égal du footballeur Raymond Kopa, des athlètes Michel Jazy et Alain Mimoun, du cycliste Louison Bobet, c'est peu dire. Illustrant sa position dominante, la direction de la rédaction de L'Équipe lui remit le trophée du Champion des Champions 1959...

« Tous ou personne ! » : la force d'une équipe supérieure à l'addition des individus

Cette soudaine notoriété lui servit à imposer ses vues au comité de sélection qui souhaitait réintégrer de grands noms médiatiques en équipe de France, à savoir le centre montois André Boniface et le pilier briviste Amédée Domenech. Mias fut implacable. « Tous ou personne ! » tonna-t-il pour préserver les héros de la tournée sud-africaine.

Il obtint gain de cause et les vainqueurs des Springboks attaquèrent le Tournoi des Cinq Nations 1959 face à l'Écosse. Le tribun de Mazamet avait compris que la force d'une équipe est supérieure à l'addition des individus qui la composent. Et pour lui donner raison, le France termina seule en tête du Tournoi pour la première fois de son histoire.

En seulement onze mois d'intense activité, Lucien Mias, par ses qualités humaines et sa vision d'un jeu tourné vers la victoire, a marqué durablement le rugby français. Alors en pleine gloire, il choisit de se retirer pour se consacrer à ses patients après avoir un temps commenté quelques matches du Tournoi des Cinq Nations.

En phase avec son temps, cet homme à l'esprit ouvert s'était très tôt familiarisé avec le monde informatique, tenu régulièrement au courant des dernières avancées médicales et technologiques. Avec l'âge, ses sorties furent de plus en plus espacées, même s'il ne détestait pas retrouver ses anciens coéquipiers, de moins en moins nombreux. Observateur attentif des rencontres du XV de France devant son écran de télévision, il s'était refusé depuis une quinzaine d'années à s'exprimer médiatiquement, conscient que son regard, naguère incisif, n'était plus digne d'intérêt pour les nouvelles générations. Ce qui en disait beaucoup sur son humilité et sa lucidité.

À sa famille et à ses proches, L'Équipe adresse ses plus sincères condoléances



#187 Le vieux Tullois

Le vieux Tullois

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L'article d "L'Equipe" rappelle que Lucien Mias a été élu Champion des Champions pour l'année 1959 ...

 

Depuis 1946, je crois,  l'Equipe décerne ce titre chaque année ....

Jusqu'en 1975, le titre était décerné uniquement à un Champion des champions français ; depuis 1975 il y a un champion des champions français et un champion des champions mondiaux; enfin depuis 2012 il y a un  champion et une championne dans les deux catégories.

De 1975 à 2012, il n'y avait eu que deux femmes couronnées dans la catégorie mondiale : Rosemarie Achermann en 1977 (1ère femme à 2 mètres en hauteur) et Florence Griffith Joyner en 1988

De 1946 à 2012, il y avait eu 8 championnes des champions français : Marielle Goitschel, Nicole Duclos, Jeannie Longo, Florence Arthaud, MJ Perec, Eunice Barber, C Montillet et L Manaudou.

Pour l'anecdote,  je rappelle qu'il n'y a eu que deux français couronné dans le classement mondial : Zidane en 1998 et Renaud Lavillenie en 2014.

 

Lucien Mias est le seul joueur de rugby à XV  à avoir reçu le titre de champion des champions français (Puig Aubert a été couronné en 1951 mais il jouait au rugby à XIII).  

 

Je sais bien que ce genre de classement n'a que la valeur qu'on veut bien lui donner ... mais tout de même ... Lucien Mias, c'était un sacré champion et un Monsierur dont le rugby français pouvait être fier.



#188 Arverne03

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Posté aujourd'hui, 08:29

L'article d "L'Equipe" rappelle que Lucien Mias a été élu Champion des Champions pour l'année 1959 ...

 

Depuis 1946, je crois,  l'Equipe décerne ce titre chaque année ....

Jusqu'en 1975, le titre était décerné uniquement à un Champion des champions français ; depuis 1975 il y a un champion des champions français et un champion des champions mondiaux; enfin depuis 2012 il y a un  champion et une championne dans les deux catégories.

De 1975 à 2012, il n'y avait eu que deux femmes couronnées dans la catégorie mondiale : Rosemarie Achermann en 1977 (1ère femme à 2 mètres en hauteur) et Florence Griffith Joyner en 1988

De 1946 à 2012, il y avait eu 8 championnes des champions français : Marielle Goitschel, Nicole Duclos, Jeannie Longo, Florence Arthaud, MJ Perec, Eunice Barber, C Montillet et L Manaudou.

Pour l'anecdote,  je rappelle qu'il n'y a eu que deux français couronné dans le classement mondial : Zidane en 1998 et Renaud Lavillenie en 2014.

 

Lucien Mias est le seul joueur de rugby à XV  à avoir reçu le titre de champion des champions français (Puig Aubert a été couronné en 1951 mais il jouait au rugby à XIII).  

 

Je sais bien que ce genre de classement n'a que la valeur qu'on veut bien lui donner ... mais tout de même ... Lucien Mias, c'était un sacré champion et un Monsierur dont le rugby français pouvait être fier.

 

Tout est dit.  






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