Qq peut passer les notes de la Montagne ?
Beria (6) : Un bon match de sa part. On l'a beaucoup vu ballon en main et le pilier gauche s'est montré toujours tonique sur ses appuis. Participant à la bonne tenue de la mêlée auvergnate, il a aussi été l'auteur d'un contest (32e). Bibi Biziwu l'a suppléé à la 62e minute.
Fourcade (5) : lui aussi a été très en vue dans le jeu debout. Souvent dans l'avancée, même s'il s'est montré aussi un peu brouillon. Également, un lancer trop haut en touche à son débit (31e). Remplacé par Beheregaray (50e) qui est décisif malgré lui en contrant le dégagement d'Arundell, ce qui amène à l'essai du K.-O. en faveur du Racing (53e). Sans oublier cet en-avant digne de "vidéo gag" (75e) sur un ballon qu'il a voulu jouer vite...
Slimani (4,5) : il n'est pas pour rien dans la bonne tenue de l'édifice auvergnat en première période. Beaucoup plus neutre dans le jeu. Remplacé par Dzmanashvili (50e), qui n'a pas réussi à peser suffisamment, ni en mêlée ni dans le pilonnage en règle de la ligne du Racing qui a suivi son entrée et qui aurait pu ramener l'ASM dans le coup.
Sowakula, adepte du yo-yo
Jedrasiak (4) : un bon début de match où il pèse dans les duels. Mais, à l'image d'une belle occasion à deux mètres de la ligne qu'il caviarde en ne voyant pas Simmons (16e), il a sensiblement baissé de pied par la suite. Lanen l'a suppléé (50e), prenant part à la mauvaise tournure des événements pour l'ASM.
Simmons (5) : pas pour rien dans la domination physique de l'ASM dans ce match, l'Australien a surtout œuvré dans les tâches obscures, même s'il est l'auteur de la dernière passe sur l'essai clermontois (27e). Jedrasiak a fait son retour pour prendre son relais à la 72e.
Tixeront (4) : un match curieux pour le flanker qui, après une bonne entame, a dû céder sa place à Dessaigne (19e), lequel s'est bien proposé pour inscrire le seul essai clermontois (27e). Tixeront a fait son retour à la 50e, clairement pas au meilleur moment dans la dynamique de l'ASM.
Yato (4,5) : quand on a une telle densité physique et de telles aptitudes ballon en main, on est en droit d'attendre mieux du flanker fidjien qui n'a pas tout raté, loin de là. Son relais pour Fall méritait mieux (21e) par exemple. Sur une bonne initiative personnelle, il aurait pu inscrire l'essai de la révolte... mais il lâche le ballon au moment d'aplatir (60e).
Sowakula (4) : l'énigmatique troisième ligne a, comme souvent, connu des montagnes russes durant la rencontre. Très dense physiquement, capable d'avancer et d'effectuer une percée au milieu du terrain qui est à l'origine du premier essai clermontois (25e), le Néo-Zélandais s'est aussi signalé par une faute grossière qui coûte trois points (30e) ou par des ballons bêtement relâchés. Celui de la 58e, juste avant d'aplatir, étant le plus préjudiciable.
Jauneau (5) : le capitaine du jour a été à l'image de son équipe : globalement bon, voire très bon dans l'utilisation du ballon, mais coupable de scories qui ternissent un peu sa prestation. Ses initiatives individuelles ont ainsi été intéressantes, son investissement défensif également à l'image de son retour défensif sur Arundell (48e) mais il coûte par exemple trois points juste avant la pause. Bézy a pris son relais (56e) et signera l'action la plus symbolique du match de son équipe : une passe ratée pour Delguy alors que l'essai était tout fait (75e).
Belleau (5) : pour sa première titularisation depuis deux mois, l'ouvreur a alterné le bon et le moins bon. Il a mal débuté avec une pénalité manquée (7e) ou un ballon direct en touche (14e). Comme ses camarades, il est aussi distrait sur le deuxième essai du Racing. Il est ensuite monté en puissance et a bien alterné le jeu. Dommage qu'il choisisse de tenter une pénalité très compliquée (37e, finalement ratée, pour un 2 sur 4 au pied au final) ou qu'il soit fautif sur un ballon haut. Suppléé par Giral (56e), dont le seul fait d'arme sera un en-avant.
Fall débordé par Natuivi
Fall (4) : abonné aux titularisations chez les "gros" (il l'avait été à Toulouse et à La Rochelle), l'ailier a cette fois encore peu eu l'occasion d'être à la fête. Sevré de ballons, parfois un peu perdu, il n'a pas vraiment été décisif en bout de ligne, ou alors dans le mauvais sens comme sur l'essai ultra-précoce du Racing où il se fait déborder trop facilement par l'ancien Clermontois Naituvi (1re).
Moala (5) : au sortir de sa prestation monumentale contre Pau, on se demandait si le centre allait pouvoir enchaîner. La réponse n'est pas très claire, mais il a quand même été l'un des rares Clermontois à faire peser une menace constante sur l'adversaire, obligé de lui mettre plusieurs joueurs sur le paletot pour l'arrêter. Remplacé par Darricarrère (53e).
Hériteau (3,5) : un ballon échappé en début de match, quelques plaquages ratés et l'impression que, comme plusieurs de ses partenaires, il n'est pas attentif sur le deuxième essai du Racing. Pas transcendant.
Delguy (4) : il a du feu dans les jambes, on le sait. Mais il ne l'a pas forcément utilisé à bon escient sur ce match en dehors d'une bonne relance en travers (34e). Il cafouille par exemple le ballon sur le deuxième essai du Racing. Pas trop en réussite non plus sur les ballons hauts. Et que dire de cet en-avant - sur une mauvaise passe de Bézy il est vrai - alors que l'essai était tout fait (75e).
Rozière (5) : si on peut l'excuser de ne pas avoir su tenir le ballon sur le coup, sa couverture du fond de terrain est plus discutable sur le deuxième essai du Racing (19e). Dommage parce que l'arrière a, par ailleurs, réalisé un bon match avec des initiatives. L'une d'elles aurait dû conduire à un essai (75e).
Tant qu'on y est...
Donnez la feuille de statistiques du match Racing 92 - ASM Clermont sans dire le score à quiconque n'a pas vu la rencontre et il vous donnera à coup sûr le club auvergnat vainqueur. Et pourtant... Malgré une nette domination dans bien des secteurs, les hommes de Christophe Urios sont rentrés bredouilles de leur déplacement à l'Arena La Défense (26-10), ce samedi.
Cette saison, Clermont souffre d'un vilain manque d'efficacité dans la zone de marque. Cela s'est vérifié une fois de plus, ce samedi, dans des proportions encore plus flagrantes tant il a campé dans le camp francilien. C'est bien simple, les "jaune et bleu" ont eu la possession du ballon 61 % du temps et dominé territorialement à 70 % (78 % en première période) pour un seul petit essai marqué contre trois concédés.
Entre la 8e et la 18e minutes, le Racing n'a eu qu'1 % de possession de balle, soit les 12 secondes qu'il lui a fallu pour marquer son deuxième essai après une pénalité jouée rapidement à la main par Tedder depuis ses 40 mètres... Plus vite encore que les 27 premières secondes du match au bout desquelles Arundell plongeait déjà dans l'en-but auvergnat.
Une domination totale
Malgré cette leçon de réalisme, les partenaires de Baptiste Jauneau ne se désunissaient pas. Ils continuaient de s'envoyer. Le secteur de la conquête a notamment été largement à leur avantage : 6/6 en mêlée (contre 6/9 pour le Racing), 88 % de touches gagnées (contre 71 %), 97 % de rucks bien protégés (contre 94 %)... De même que les pénalités concédées : 11 pour Clermont, 14 pour le Racing.
Même chose dans le jeu courant. L'ASM a clairement dominé les débats. Les hommes de Christophe Urios ont avancé ballon en main de 571 mètres contre 416 pour le Racing, soit plus d'un terrain et demi de plus. Dans ce domaine, Thomas Rozière s'est particulièrement distingué avec 128 mètres grappillés à lui seul. Dans ces conditions, 29 défenseurs racingmen ont été battus (contre 18, côté clermontois), 165 courses ballon en main ont été recensées côté ASM (contre 85). Mais une maladresse, un soutien mal assuré ou un dernier retour en catastrophe venaient doucher quasi systématiquement les attaques puydômoises.
Il faut dire que les partenaires de Gaël Fickou se sont montrés particulièrement solidaires en défense. Ils ont réalisé 243 plaquages (contre 111 pour l'ASM !) pour un taux de réussite de 87 % (contre 83 %). Rowlands et Diallo ont ainsi fini la rencontre avec 20 plaquages réussis chacun. Chouzenoux, Joseph (19), Woki et Narisia (15) ont aussi beaucoup usé leurs épaules (des statistiques de matchs internationaux). En comparaison, Lanen (8), entré à la 50e minute, est le meilleur Clermontois dans ce secteur.
Oui, mais... On a eu ce samedi une nouvelle preuve, s'il en fallait, que dominer (statistiquement) n'est pas gagné.