L’analyse et le cheminement d’une saison se construisent souvent autour de matchs clés. Les trois de l’Aviron contre Clermont cette saison sont à classer dans les dates marquantes. Vendredi (21 heures), Bayonne vivra contre l’ASM le premier barrage, à domicile qui plus est, de son histoire dans l’ère professionnelle. En septembre, Grégory Patat et ses hommes se perdaient sur la pelouse du Michelin (26-10) et pointaient à une inquiétante 13e place. En mars, ils dominaient les Jaunards en costauds à Jean-Dauger (31-18) et consolidaient leur 4e place. Qu’ils n’ont plus quittée depuis.
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Le manager gersois de 50 ans a explosé les objectifs fixés en qualifiant le club basque pour sa première phase finale depuis 1992, 4e place et barrage à domicile en prime. Ce succès est aussi le sien
« Ça serait dommage de se relâcher pour ce barrage. On reçoit Clermont, si je ne dis pas de bêtises, notait Joris Segonds samedi soir, pas encore totalement au courant des résultats sur les autres pelouses. Je me rappelle qu’ici, on a eu énormément de mal à les battre, c’était un match très compliqué. » Prudence aussi du côté de Grégory Patat, lui, sûr de l’identité de l’adversaire en barrage : « On a battu cette équipe de Clermont la dernière fois. Mais il n’y a rien d’écrit, ce sera un autre scénario, il peut y avoir des faits de jeu, mais tout sera un match serré. À nous de bien nous préparer. »
À côté à l’aller
Le manager et son demi d’ouverture ont en mémoire la dernière rencontre. Moins celle à l’extérieur du 22 septembre. L’Aviron y jouait la 3e journée, et n’avait rien, ou si peu à voir avec l’armada qui a assuré son barrage à domicile samedi contre Toulon (18-10). Déjà éparpillée sur la pelouse de Pau une semaine plus tôt, la bande à Cheikh Tiberghien prenait une nouvelle leçon en Auvergne. Une défense aux abois, deux cartons jaunes, dix lancers perdus en touche et comme seul éclaircie un essai de Guillaume Martocq quand la messe était déjà dite.
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Sur le départ à l’issue de la saison, le demi de mêlée, plus de vingt ans au club, a été célébré à l’issue de la victoire contre Toulon. Un match qui aurait pu être son dernier à Jean-Dauger. Alors l’historique l’a couronné d’un essai
« Pour l’instant, on est trop indisciplinés. Prendre deux cartons jaunes… C’est tout le temps difficile de jouer à 14. Mais surtout, en conquête, on n’était pas au niveau. Notamment en touche », soufflait à l’époque Baptiste Heguy. Et Grégory Patat d’enfoncer le clou : « Nos contenus ne sont pas super. Il faut qu’on aille vite chercher ces détails parce que le Top 14 n’attend pas. » Le manager peut être rassuré sur sa touche. L’indiscipline, elle, reste encore aujourd’hui un vrai problème pour Bayonne, pire équipe en la matière.
Attention à la perte d’équilibre vendredi (21 heures) en barrage contre l’ASM.
Emilie Drouinaud/SO
Meilleurs malgré Mori
Reste que plus de cinq mois plus tard, la donne n’était pas du tout la même au moment où l’Aviron, alors 4e, recevait Clermont, 7e et qui venait d’enchaîner quatre défaites de suite. En prime-time, les joueurs de Grégory Patat faisaient rapidement la course en tête. Sans être dans un grand soir et malgré la pression auvergnate en fin de match, ils ne la lâchaient plus. Un essai en fin de rencontre de Baptiste Germain validait leur victoire et repoussait loin les Jaunards au classement. « Les Bayonnais ont cette confiance qui fait que, quoi qu’il se passe, ils se disent qu’ils vont marquer à la fin », soulignait Christophe Urios après la rencontre.
Sur ce retour, les quelques frayeurs bayonnaises ont suivi le carton rouge reçu par Federico Mori. Une expulsion quatre minutes après son entrée en jeu. Vendredi, et en l’absence plus que probable de Manu Tuilagi, touché aux côtes, l’Italien pourrait bien être aligné d’entrée en premier centre. Vous sentez venir la belle histoire ?