Après La Rochelle et Soyaux-Angoulême : comment Lucas Zamora a fini par rejoindre à l'ASM Clermont
Le déplacement à La Rochelle, samedi (16 h 30), aura forcément une saveur particulière pour Lucas Zamora. Le demi de mêlée de l’ASM Clermont va retrouver son club formateur qui avait décidé de ne pas le prolonger il y a quelques mois.
Les supporters les plus fidèles de l’ASM avaient déjà pu apercevoir ses qualités de dynamiteur au cours des deux matchs de préparation disputés cet été face au CA Brive et au RC Toulon. Deux parties au cours desquelles il était parvenu à planter deux essais.
Dimanche soir, contre le Stade Toulousain et malgré la défaite, Lucas Zamora (21 ans le 29 novembre) a définitivement lancé son aventure sous les couleurs « jaune et bleu » en entrant pour le dernier quart d’heure, après avoir déjà suppléé Baptiste Jauneau pour un protocole commotion en début de seconde mi-temps. Une première sortie en match officiel avec Clermont lors de laquelle il ne s’est pas renié.
« À chaque fois qu’il entre, il est intéressant. Il répond présent dans le profil qu’on attend de lui, présente Frédéric Charrier, l’entraîneur de l’attaque auvergnate. C’est un joueur qui amène de la vitesse, qui est capable de prendre des initiatives, avec une certaine qualité de passe au moment d’éjecter. »
Repéré depuis plusieurs années par Christophe Urios, celui qui a été international U20 offre une nouvelle alternative bienvenue au poste de 9. « C’est confortable d’avoir trois demis de mêlée de bon niveau, confirme Frédéric Charrier. La saison dernière, on n’avait pas eu cette chance en raison des blessures. » Sa présence permet par exemple à Sébastien Bézy de ne pas précipiter son retour à la compétition, lui qui a subi une légère intervention au niveau du genou. L’ex-Toulousain sera d’ailleurs encore un peu juste pour postuler ce week-end, ce qui devrait permettre à Lucas Zamora d’enchaîner une deuxième feuille de match face à La Rochelle, un club qu’il connaît par cœur.
« Un joueur qui a besoin de s’aguerrir et de mûrir »
Natif du sud du département de Charente-Maritime, il a débuté le rugby au RC Saujon-Royan, avant de rejoindre le Stade Rochelais à l’adolescence. Au sein du club maritime, il passe d’ouvreur à demi de mêlée, gravit les échelons saison après saison, jusqu’à goûter à ses premières minutes de Top 14 à l’âge de 19 ans. Finalement, il n’y disputera que sept bouts de match en deux saisons (2022-2023 et 2023-2024). Assez, néanmoins, pour laisser derrière lui une trace plutôt positive.
« Il a fait des entrées en jeu intéressantes, se souvient Benjamin Deudon, journaliste à Sud Ouest qui suit le quotidien du Stade Rochelais. Notamment à Bayonne en mars 2024 où La Rochelle était complètement à la rue, amorphe. Son entrée avait vraiment réveillé tout le monde. » Menés 13-0 au moment de l’arrivée sur le terrain de Zamora, les partenaires de Grégory Alldritt n’avaient finalement échoué qu’à un petit point des Basques (13-12).
« Il a laissé l’image d’un garçon très énergique, dynamiteur, généreux en défense, mais aussi celle d’un joueur qui a besoin de s’aguerrir et de mûrir, poursuit Benjamin Deudon. C’est la raison pour laquelle il avait été prêté à Soyaux-Angoulême (Pro D2) la saison dernière. »
Malheureusement pour lui, tout ne s’est pas passé comme il l’aurait souhaité en Charente. Titulaire à l’occasion des deux premiers matchs de la saison dernière, il ne le sera plus par la suite (seulement neuf entrées en jeu). « Ils étaient quatre demis de mêlée, donc ça faisait beaucoup de monde pour un seul poste, explique Guillaume Laforgue, l’entraîneur des trois-quarts du SAXV. On s’est beaucoup appuyé sur la qualité supérieure du jeu au pied de Manu Saubusse. Puis, quand on a su que Lucas quitterait le club, on a préféré bosser avec ceux qui resteraient. Mais c’est vraiment un joueur d’avenir ! »
Une saison en demi-teinte donc, qui a visiblement fini de convaincre La Rochelle de ne pas le prolonger. Et ce, alors que le club ne dispose que de deux demis de mêlée professionnels cette saison (Thomas Berjon et Nolann Le Garrec). Timide en dehors des terrains, mais culotté sur le pré, nul doute que Lucas Zamora aura à cœur de briller devant son ancien public. Et peut-être aussi de réveiller quelques regrets dans l'esprit des décideurs maritimes.