17 matchs sans défaite avant de recevoir l'ASM Clermont : pourquoi l'Aviron Bayonnais ne perd plus à domicile
Voilà 17 matchs que Bayonne n’a pas mordu la poussière à Jean-Dauger. Habités par une confiance à toute épreuve, les Basques s’appuient aussi sur l’énergie dégagée par leurs supporters.
Par Arnaud Clergue (La Montagne)
Publié le 17 octobre 2025 à 07h00
Un an, quatre mois et dix jours. Telle sera la durée de la période d’invincibilité de l’Aviron Bayonnais à domicile lorsque les Basques pénétreront sur la pelouse de Jean-Dauger, ce samedi, face à l’ASM Clermont. La dernière fois que les hommes de Grégory Patat ont mordu la poussière dans leur antre, c’était le 8 juin 2024, face à Castres. Depuis, ils ont enchaîné 17 succès consécutifs. Voilà pour les chiffres.
Des données impressionnantes, témoignant de la farouche volonté de cette équipe à garder sa forteresse inviolée. Plusieurs fois pourtant, on a cru à la fin de cette série. Il y a tout juste trois semaines, le RC Toulon est passé tout près de l’exploit. Mais l’Aviron Bayonnais a, une nouvelle fois, trouvé ce supplément d’âme pour arracher la victoire sur un drop de Joris Segonds dans les ultimes instants de la partie.
Un scénario classique pour une équipe traversant une telle période vertueuse. Confiance accrue, sentiment de toute-puissance, public en transe apportant cette dose d’énergie supplémentaire… Les raisons sont multiples pour expliquer un tel phénomène. Grégory Patat y voit, lui, une explication identitaire. Des joueurs en communion avec leurs supporters pour défendre leur territoire.
L’ancien Clermontois Julien Bonnaire a connu une période d’invincibilité encore plus impressionnante sous le maillot de l’ASM : 77 matchs consécutifs sans défaite au Michelin, de 2009 à 2014. L’ex-troisième ligne partage l’avis de l’entraîneur basque : le public joue un rôle central dans le maintien d’une telle série, surtout dans les moments chauds.
« C’est l’envie de bien figurer sur ce terrain et de communier avec notre public qui nous porte. On est un club très identitaire, avec beaucoup de fierté et d’engagement. Et c’est vrai qu’on se retrouve très bien dans cette atmosphère-là. Il y a beaucoup d’énergie autour de nous. On s’en inspire, et c’est plus facile de performer », a confié le manager bayonnais à Sud Ouest.
L’ASM sans complexe
« On ressent forcément plus de confiance. Quand on enchaîne les victoires à la maison, il y a cette motivation de rester invaincu. On n’en parlait pas forcément avant les matchs, mais, au fond de nous, on voulait tous que cette série continue. Et quand ça devenait chaud et compliqué, on avait l’appui du public pour nous transcender. Les supporters ont une part très importante dans une série. Ce sont eux qui poussent dans les dix dernières minutes. Les joueurs sur le terrain ressentent cette énergie qui vient des tribunes. Quand elle n’est pas là, on se sent plus fatigué. C’est un savant mélange de confiance et de ferveur. »
À l’époque, les équipes se rendant au Michelin faisaient souvent tourner, ce qui avait parfois facilité la tâche des Clermontois dans la construction de leur série. Aujourd’hui, c’est nettement moins le cas en Top 14. Le championnat est devenu tellement disputé que le moindre pécule acquis à l’extérieur peut s’avérer décisif au moment de faire les comptes. L’ASM ne va clairement pas galvauder ce déplacement à Bayonne, consciente que tout point pris à Jean-Dauger sera forcément du bonus par rapport à la concurrence.