Posted 10 October 2007 - 05:58 AM
en relisant les posts je me, dis mais c'est quoi ce bordel.
Je crois qu'on ne se comprend pas..... mais j'ai pas le temps, alors faites ce que vous voulez des propos des personnes déçus du jeu proposé par l'EDF, depuis x temps, pour d'autres comme moi, depuis le match d'ouverture, et le jet aux orties de ceux qui y ont participé.
Mais surtout, pour ma part, de ce qui se passe à sa tête, avec se qui passe en coulisse et à la télé.
Je crains vraiment le pire pour le rugby, en France.
ps: on en a eu un exemple lors de la finale du top 14.
et en voici un qui exprime le tout, merci totowski d'avoir rapporté ceci.
Ce n’est pas mon rugby
Qui s’intéresse un peu au rugby saisit rapidement l’importance émotionnelle du coup d’envoi. Moment furtif et évanescent qui vous fait pourtant ressentir un frisson jusqu’à l’échine. Rumeur d’un public passionné qui devient soudain bruit assourdissant, le temps que le ballon suspende son vol, avant le début du combat.
De la main courante des stades Sauclière ou Sabathé aux grandes arènes du rugby mondial, ce «Allez!» collectif m’a élevé au rugby comme il a formé des générations d’amateurs de jeu ovale à son universalité et à tout ce que ce sport comprend de respect de l’autre et de désintéressement partisan. Un cri d’amour collectif pour un jeu dont la troisième mi-temps compte autant que les deux premières.
Dimanche, 20h59, coup d’envoi d’Argentine-Ecosse. Alors que Pumas et Chardons vont entamer un inédit combat, entre opposition de styles et proximité de valeurs (les mal-aimés contre les désargentés du rugby mondial), l’insensé se produit. Mon moment de bonheur, ce râle initial n’aura pas lieu. L’assistance du Stade de France lui a préféré… la Marseillaise.
Que l’on se rende au stade tels des Footix de 1998, tout de tricolore peinturluré, alors que s’affrontent deux équipes non françaises, passe encore.
Que l’on ne puisse pas boire de bière dans les gradins, c’est malheureux, mais dans l’ordre des choses.
Que les Blacks jouent en gris, c’est le pouvoir naturel des sponsors.
Qu’Angleterre-Tonga soit entouré d’un dispositif policier égal à celui du PSG autour du Parc des Princes, c’est Vigipirate et ça peut se comprendre.
Qu’Enrico Macias, Didier Barbelivien ou Christian Clavier se retrouvent dans les vestiaires du XV de France, ce n’est que la conséquence d’un phénomène courtisan. Qu’un DJ ponctue les points marqués d’énervantes musiques, transformant la partie en match de NBA, c’est la rançon de la gloire.
Qu’il faille être abonné à Eurosport pour pouvoir suivre des équipes aussi passionnantes que le Portugal, les Tonga, la Géorgie ou le Japon, c’est inadmissible mais c’est le pouvoir de la télé.
Que Sébastien Chabal soit instrumentalisé par les médias et le public, c’est regrettable (d’ailleurs, il le regrette) mais il faut bien donner un Zidane au rugby (sauf que Zidane était vraiment bon, alors que Chabal a une barbe, même s’il a progressé durant le Mondial).
Tout ce passage du rugby d’antan au rugby marketé m’irrite de façon croissante, mais cela n’a jamais vraiment dénaturé le jeu que nous avons tous connu. Mais qu’on chante la Marseillaise au coup d’envoi d’un Argentine-Ecosse, c’est déplacé, insultant et méprisant.
Entourés de journalistes argentins abasourdis en tribune de presse, j’avoue avoir eu honte de ce nouveau rugby et d’un public qui a franchi la limite huant celui qui n’est pas Français. Devant ces comportements qui évoluent doucement mais sûrement du chauvinisme bon teint au nationalisme repoussant je me sens comme un expatrié dans un pays qui aurait inventé un nouveau sport (d’où la présence de ce billet dans le blog des expat’). Car ce ne sont pas les valeurs du rugby que mon grand-père m’a tant et tant enseignées, appuyé sur les mains courantes des stades de Sauclière ou Sabathé. Désormais je n’ai qu’une hâte: que cette Coupe du monde se termine et que le soufflet médiatico-patriotique retombe. Vite.
Stéphane Alliès,
Journaliste à 20minutes.fr,