Posté 20 mars 2009 - 11:36
AVANT-PAPIER Rugby/France - "Un match à la con et dangereux" :
par Jean-Paul Couret
PARIS, 19 mars (Reuters) - Avec la peur au ventre et la rage de se racheter, le XV de France affronte l'Italie, samedi, à Rome, dans un match que son entraîneur-adjoint Didier Retière qualifie de "con et dangereux".
"Les matches du Tournoi sont souvent soit des matches très durs, soit des matches à la con et dangereux. L'Italie se place dans cette catégorie un peu comme l'Ecosse il y a un mois", dit-il.
"C'est un match à la con parce que si on gagne ce sera normal, si on perd ce sera une catastrophe", précise-t-il.
Certains penseront que l'expression "match à la con" n'est qu'une variante de Bourguignon du trop souvent seriné "match piège".
Pas Imanol Harinordoquy qui considère que "le match piège était celui de Twickenham" et qui sait de quoi il parle. Il avait été un des rares à tirer la sonnette d'alarme sur de coupables relâchements avant le déplacement en Angleterre.
Ce match de Twickenham, avec "son énorme gifle", expression de l'entraîneur Marc Lièvremont, à 34 points et cinq essais, le premier concédé à la 67e seconde, le dernier à la 42e minute, a pourri l'arrivée du printemps sur le Centre national du rugby de Marcoussis.
Triomphants deux semaines plus tôt après leur victoire sur les tenants du titre gallois, joueurs et entraîneurs français se sont retrouvés sur la défensive, contraints de prononcer et digérer des mots tels que "honte", "rage" et "ridicule".
"EQUIPE DE REACTION"
Pour ressortir la tête de l'eau après le naufrage, l'entraîneur Marc Lièvremont a misé sur la générosité en redonnant une chance aux touchés-coulés de Twickenham.
Il a misé aussi sur un de ces sursauts d'orgueil qui jalonnent l'histoire du XV de France et en ont fait ce qu'il appelle "une équipe de réaction", à son grand déplaisir parce qu'il vise plus haut vers la continuité des victoires.
"Pour l'instant, c'est le cas, donc acceptons d'être qualifiés comme ça", a concédé l'ailier Cédric Heymans.
La mansuétude, mâtinée de lassitude de Marc Lièvremont - "cette semaine, j'en ai vraiment marre. Cette semaine pour la première fois, j'aimerais être ailleurs qu'avec mes joueurs", a-t-il dit - est source de doutes.
Certains ne comprennent pas pourquoi Sébastien Chabal est toujours là, pourquoi la charnière Morgan Parra-François Trinh-Duc a été reconduite, pourquoi Frédéric Michalak a été rappelé pour être laissé sur le banc.
"Parce que nous avons essayé d'être honnêtes et droits avec les joueurs", a répondu Didier Retière.
"Parce qu'il me répugne de...", s'est borné à dire Marc Lièvremont.
Reste que l'Italie, qui n'a jamais battu la France depuis que son arrivée a fait passer le Tournoi de cinq à six nations en l'an 2000, n'entend pas jouer les faire-valoir.
Tout aussi dos au mur que les Français, les Azzurri vont se battre pour éviter une cinquième défaite en cinq matches pour la première fois depuis quatre ans.
"Ils sont certainement remontés, énervés. Ils jouent la France, ils n'ont pas gagné un match, ils savent qu'on est en difficulté," dit Heymans.
"Ils vont nous défier. C'est bien. On verra vite si on y est ou pas parce que face au défi, si on ne répond pas par du défi, c'est qu'on s'échappe."
C'est certainement ce que les joueurs du XV de France se diront aussi dans leur montée en tension d'avant-match. (Edité par Chrystel Boulet-Euchin) Service Sports. Tél: 01 49 49 53 70. paris.sport@reuters.com. Reuters Messaging: jean-paul.couret.reuters.com@reuters.net))
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