Ils ont à peine 19 ans et 18 ans. Cette saison, ils découvrent le Top 14 avec le maillot de l’Union Bordeaux-Bègles, frappé de l’étoile de champion d’Europe. Portés par leur talent, leur insouciance et une maturité étonnante par rapport à leur jeunesse, ils ont mené leur barque lors de leurs premiers matchs sous les couleurs girondines et ont inscrit un essai chacun lors du festival offensif face à Montauban (71-24). En l’absence de Matthieu Jalibert, laissé au repos, Joseph Laharrague connaîtra sa toute première titularisation à l’ouverture lors du déplacement à Toulouse ce dimanche (21 h 05). Valentin Hutteau, qui avait débuté au poste de demi de mêlée au Stade Français, sera sur le banc.
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« Il y a toujours un peu de frilosité quand on est dans un staff, on se rassure souvent par des joueurs un peu expérimentés, par des noms », expliquait il y a quelques semaines Christophe Laussucq, l’entraîneur en charge de la défense girondine. « Mais ça peut être une erreur aussi et souvent, on se rend compte qu’avec ces générations de jeunes qui ont du talent et un peu d’insouciance, c’est bénéfique pour tout le monde ».
Deux gros potentiels
Alors qu’il n’en est qu’au prélude de sa carrière, Joseph Laharrague, lui, a déjà un nom. Celui de son père Julien, l’arrière ex-international français aux 12 sélections entre 2005 et 2007. Formé à Tarbes, le jeune ouvreur a rejoint le centre de formation de l’UBB il y a deux ans et a joué ses trois premiers matchs de Top 14 cette saison. « Ça fait bien longtemps qu’on perçoit ses qualités et sa marge de progression, explique le manager Yannick Bru. C’est un de nos gros potentiels à un poste exigeant ». Joey Carbery n’ayant pas convaincu sur ce début de saison, le staff girondin n’a donc pas hésité à lancer son jeune joueur, champion de France espoirs avec l’UBB l’an dernier après la victoire en finale face à Toulouse. Cette fois, il sera jeté dans le grand bain à Ernest-Wallon. « Il vaut mieux démarrer là que sur le terrain en pente d’Aurillac, sourit Yannick Bru. C’est un bel endroit pour apprendre ».
« Ce sont des gamins qui sont pour la plupart pratiquement pros depuis les cadets »
Valentin Hutteau, lui, a sauté la case espoirs. En l’espace de deux saisons, le numéro 9 est passé directement des Crabos de Massy au groupe pro de l’UBB, avec au passage, un seul match de Nationale au compteur avec le club francilien. « On savait que c’était un fort potentiel, on voulait l’inscrire dans le plan de succession », explique Yannick Bru. Les blessures de Maxime Lucu (fracture du pouce) et Arthur Retière (mollet) ont tout accéléré. Le demi de mêlée aux appuis électriques est promis à un très bel avenir et frappe déjà ses coéquipiers par son assurance au sein du groupe. « Les derniers jeunes que j’ai vu arriver comme lui, c’est Baptiste (Serin) et Matthieu (Jalibert) », confie le pilier Jefferson Poirot.
Suite aux nombreuses blessures, l’UBB n’hésite pas à faire confiance à sa jeune garde sur ce début de saison. « Pour être compétitif, il faut continuer à alimenter notre effectif professionnel par le centre de formation, par nos équipes de jeunes, explique Christophe Laussucq. C’est la volonté du club, mais c’est aussi une volonté générale en France avec les Jiff. Ce sont des gamins qui sont pour la plupart pratiquement pros depuis les cadets ». Maintenant, Laharrague et Hutteau sont dans le grand bain.