On est plutôt très satisfaits de ce premier bloc. Il n’avait pas bien commencé sur les matchs à l’extérieur mais il s’est très bien terminé (victoire à Castres, 26-28). Comme on l’avait dit, on s’attendait avec Yannick (Bru, le manager) à vivre un passage compliqué dans la saison. Quand arriverait-il et combien de temps durerait-il ? On n’en savait rien. Il est quasiment arrivé tout de suite avec de mauvais résultats en déplacements. Ça s’expliquait aussi par le grand nombre de blessés. À un moment, on en a eu 17. On a bien redressé la barre mais ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne connaîtra pas d’autre coup de mou. On va d’abord recevoir Pau et il va falloir digérer cette trêve internationale qui va nous obliger à remettre des joueurs au repos sur la série Montpellier – Bulls – Scarlets.
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Au-delà des nombreuses absences qui ont pesé sur les résultats, l’UBB n’a-t-elle pas eu du mal à digérer son titre en Champions Cup ?
À part le Stade Toulousain qui est capable d’enchaîner les titres, toutes les autres équipes qui ont décroché quelque chose ont eu des passages compliqués dans les mois qui ont suivi. C’est un peu dans la nature humaine. Pourtant, Yannick (Bru) a tout fait pour que ça n’arrive pas. Les joueurs eux-mêmes ont aussi mis tout en œuvre pour éviter ça. Mais il y a eu un relâchement dans l’inconscient. C’est contre ça qu’il faut lutter.
Au regard de l’ampleur du score, les trois défaites au Racing 92 (44-32), au Stade Français (28-7) et à Toulouse (56-13) vous ont-elles inquiété ?
Non, vraiment pas. Je savais que ça bossait, qu’il y avait de la qualité, que les joueurs n’étaient pas du genre à s’arrêter parce qu’ils avaient décroché ce titre en Champions Cup. J’ai relativisé pour les raisons que j’expliquais : le relâchement naturel et le grand nombre de blessés. On peut dire ce qu’on veut, tant qu’on ne peut pas remettre de concurrence et de rotations dans un groupe, forcément, les résultats en pâtissent. Et d’autre part, on peut tous constater que ce Top 14 est encore plus dense. On le voit bien pour tout le monde depuis le début de la saison, dès que tu te relâches un tout petit peu à l’extérieur, tu en prends 40.
Avec ce statut de champion d’Europe, vous sentez que les adversaires attendent encore plus l’UBB ?
Ils s’en servent de levier de motivation supplémentaire. Ils savent très bien que même si on a gagné la Champions Cup, nous ne sommes pas le Stade Toulousain. Enfin, ils peuvent toujours se motiver avec ça mais nous, on ne se prend pas pour d’autres. Dans notre attitude, je n’ai pas vu de suffisance. Et ça m’embêterait s’il y en avait car un titre ne le permet pas. Après, on n’est plus champions d’Europe, on l’était l’année dernière.
« Si on avait perdu à Castres, on aurait fait un bloc moyen. En gagnant là-bas, on fait un très bon bloc »
Malgré les absences, la victoire à Castres (26-28), juste avant la trêve, vous a rassuré ?
Elle est magnifique car elle nous permet de très bien terminer ce premier bloc, d’être premiers au classement britannique (+ 11) qui est hyper important à mes yeux. Si on avait perdu à Castres, on aurait fait un bloc moyen. En gagnant là-bas, on fait un très bon bloc.
L’UBB reste sur une victoire face à Castres (26-28).
VALENTINE CHAPUIS / AFP
Vous avez malgré tout un titre à défendre en Champions Cup. Se déplacer en Afrique du Sud dès la 1re journée (chez les Bulls) interdit-il de rêver ?
La dernière campagne a été fabuleuse et cette finale de Cardiff est ancrée en moi à vie. Aujourd’hui, on rêve de gagner le Brennus. Mais un an après, je ne choisirais pas. Je serais aussi heureux de regagner la Champions Cup. J’ai envie qu’on la joue à fond, sans rien lâcher. On sait que le classement de la phase de poule a beaucoup d’importance. On va malheureusement se déplacer en Afrique du Sud pour la troisième fois en quatre ans. Toulouse n’est est allé qu’une fois en quatre ans. Pourtant, ils s’en sont beaucoup plaints. Aller chez les Bulls, quand on voit la suprématie des Sud- Af’actuellement, et recevoir Northampton, ça sera compliqué. Mais on va jeter toutes nos forces pour défendre ce titre.
Concernant le recrutement pour la saison prochaine, vous visiez des joueurs de niveau mondial pour densifier votre pack. Au final, vous prolongez des joueurs en fin de contrat…
Sur le cinq de devant, trouver des joueurs de très haut niveau, c’est plus compliqué que sur tous les autres postes. La concurrence est mondiale. Et de toute façon, avec le salary cap, on ne peut pas se permettre de recruter tous ceux qu’on voudrait.
La presse irlandaise parlait malgré tout du dossier Jean Kleyn (deuxième ligne international sud-africain du Munster) la semaine dernière…
C’est totalement faux. Si demain, le salary cap nous permet de nous mettre sur ce dossier, je n’en sais rien. Mais là, on n’en a jamais parlé en interne, il n’y a aucun contact.
Après les signatures de Hugo Reus et Tom Willis, vous cherchez encore à recruter ?
On n’a plus rien, on n’a plus de marge. C’est terminé. Maintenant, tout va dépendre de la liste de l’équipe de France qui nous donnera ou non du mou. On est totalement à l’arrêt sur le salary-cap, on ne peut plus recruter. Mis à part le prêt de jeunes joueurs qui ne vont pas chercher de sommes importantes, le recrutement est terminé. En quantité, l’effectif sera donc affaibli par rapport à cette année. Certains joueurs sur le départ ne pourront être remplacés. Il faudra faire avec nos jeunes joueurs.
Laurent Marti et Yannick Bru.
Emilie Drouinaud / Sud Ouest
C’est un coup de frein dans le projet de l’UBB ?
Il faudra que nos jeunes confirment pour compenser les départs de certains joueurs, sans compter qu’il y a déjà eu Bastien Vergnes.
Ce dernier occupait pourtant une grande place dans le groupe des leaders…
Ça fait partie des moments les plus pénibles pour un président et un manager. Et sur ce cas, c’était d’autant plus pénible qu’il sortait de sa meilleure saison. C’est un garçon humble, travailleur, intelligent. Lui annoncer qu’on ne peut pas lui faire d’offre, ce n’était pas agréable et aussi un peu injuste. Mais on l’assume.
« Je n’ai eu aucun contact avec Thibault (Giroud), il ne m’a informé de rien »
Vous avez prolongé votre manager Yannick Bru jusqu’en 2029. Thibault Giroud, le directeur de la performance, ne prolongera pas. Que s’est-il passé avec lui ? Et qu’en est-il du reste du staff ?
Je n’ai eu aucun contact avec Thibault, il ne m’a informé de rien. Il sait depuis le mois de septembre que dans mon agenda et mon organisation, j’ai prévu de voir tout le staff, au moins une douzaine de personnes, qui seront en fin de contrat en juin 2027. Voir son staff 19 mois avant l’échéance, ça me paraît tout à fait respectable et entendable. Là (dimanche dernier), je pars en voyage d’affaires au Bangladesh. Je vais certainement commencer à les voir la semaine prochaine. Peut-être qu’à ce moment-là, Thibault m’informera de sa décision. Moi, je reste sur mon agenda. Ça demande beaucoup d’énergie de prolonger douze personnes qui ont des conseils, des velléités… Ça demande de l’organisation. On ne peut pas tout faire en même temps.
Le départ de Thibault Giroud vous a surpris ?