L'équipe du jour :
RUGBY
Clermont monte le son
HAMID IMAKHOUKHENE
L'EXPÉRIENCE ET LA MAÎTRISE DU FINALISTE 2015 ONT EU RAISON DE BORDELAIS NERVEUX ET RÉDUITS À 14 ET MÊME MOMENTANÉMENT À 13 , EN SECONDE PÉRIODE.
BORDEAUX - Il faudra encore attendre une saison de plus au minimum pour voir Clermont s'incliner deux fois de suite en déplacement en Coupe d'Europe. L'affaire n'est pas arrivée depuis la saison 2011-2012 et, hier à Bordeaux, moins d'un mois après sa défaite à Exeter (31-14, le 12 décembre), le finaliste 2013 et 2015 n'a pas laissé l'occasion de faire passer le message. Le patron de la poule, c'est Clermont, leader ce matin et redevenu favori dans la course aux quarts de finale. «On sait que la Champions Cup peut être éliminatoire à la moindre défaite. Il fallait donc gagner ici pour prolonger l'aventure. On s'est mis en bonne position, on a notre destin en main», appréciait l'entraîneur auvergnat Franck Azéma.
Désespérant d'inconstance depuis le mois de septembre, comme en attestait une série de dix matches sans connaître deux succès de suite Top 14 et Champions Cup confondus , le champion de France 2010, une semaine après sa victoire à Agen (33-16), a mis à la fois un terme à la série en question et remis les pendules à l'heure au plan européen, dans le sillage de Jedrasiak et Parra, en forme internationale. D'abord en inscrivant un premier essai par l'intenable Nick Abendanon (18e). Et quand Bordeaux, sonné, eut l'immense mérite d'égaliser grâce à un essai en force du talonneur Clément Maynadier après un premier ballon porté de quarante mètres (10-10, 33e), il fallut à peine cinq minutes à Camille Lopez pour planter une seconde banderille à son ancien club juste avant la mi-temps (10-17, 38e). Malgré tout, on savait que l'affaire n'était pas encore gagnée face à une équipe bordelaise à qui on ne pourra jamais enlever cette farouche volonté d'entreprendre. Malheureusement pour l'UBB, générosité rimait hier soir avec nervosité.
À 13, L'UBB FIT FRONT AVEC PANACHE
Et comme cela avait été le cas à Swansea pour Jean-Baptiste Dubié (carton rouge pour mauvais geste sur Biggar), ce furent cette fois Julien Le Devedec et Francisco Gomez-Kodela qui compliquèrent énormément la tâche de leur équipe. Le premier reçut un carton rouge pour un léger coup de tête sur Paul Jedrasiak (51e). Le second empoigna Parra au sol en dehors du jeu après un plaquage à retardement (56e). À quatorze contre quinze l'affaire était compliquée, elle devenait carrément impossible lors des dix minutes jouées à treize contre quinze (56e-66e). L'UBB fit pourtant front avec panache. Mais ne put empêcher Nakaitaci d'inscrire un troisième essai en coin. À dix minutes de la fin, Clermont se lançait donc à la quête d'un quatrième essai synonyme de bonus offensif. Mais sans succès. «On a manqué de lucidité, de patience dans les vingt dernières minutes mais je suis surtout content d'avoir gagné ici, je n'ai pas de regrets», assurait Azéma. Face à Exeter à Chaban, samedi prochain, l'UBB jouera le rôle d'arbitre dans une poule où le club auvergnat s'est dégagé la voie. À condition de bien négocier le déplacement de la semaine prochaine aux Ospreys.
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Bordeaux-Bègles a écopé de son deuxième carton rouge en quatre matches de Coupe d'Europe.
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Cest de ma faute entièrement, je me suis laissé emporter.Ça nous a coûté la victoire JULIEN LE DEVEDEC (Bordeaux-Bègles), expulsé pour un coup de tête sur Paul Jedrasiak.
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Un carton rouge qui fait causer
A. BO.
BORDEAUX - Julien Le Devedec ne doit pas être loin de détenir un record : entré en jeu à la 50e, le deuxième-ligne bordelais a été expulsé une minute plus tard pour un début de coup de tête sur le Clermontois Paul Jedrasiak. Les Auvergnats avaient déjà fait le trou au score, et Bordeaux ne s'en est jamais remis. Mais plus que l'élimination, pas encore mathématique, Laurent Marti est apparu remonté pour critiquer la décision de M. Fitzgibbon. « Le carton rouge part d'un tirage de maillot d'un Clermontois ! Ce sont les champions du monde pour ça, il faut le dire ! a accusé le président girondin. Les joueurs ont été héroïques à 13 et je suis persuadé que, sans ça, en seconde mi-temps, on aurait pu les inquiéter. » Côté ASM, Franck Azéma reconnaissait que le rouge pouvait être frustrant pour l'UBB : « On ne peut pas dire que ça soit très violent...
Mais c'est ça, la Coupe d'Europe ! » Les gestes de brutalité ne pardonnent pas. D'ailleurs, Raphaël Ibanez, lui, ne niait pas le mouvement de tête de son joueur. Mais le manager de Bordeaux trouvait quand même à y redire : « Ça part d'un accrochage entre deux piliers (Poirot et Chaume), avant la réaction de notre deuxième-ligne. O.K, elle y est, c'est incontestable. Mais je regrette que ça n'ait pas été bien analysé à la vidéo. »
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« On reste en alerte »
Damien Chouly, capitaine de Clermont
AURÉLIEN BOUISSET
« Clermont a enfin réussi à remporter deux matches d'affilée, après de longs mois d'inconstance...
Ça faisait un petit moment qu'on alternait le chaud et le froid. Là, gagner deux matches de rang, même si ce n'est pas la même compétition, ça fait plaisir et ça récompense le travail de tout le groupe. Mais on rejoue vendredi (aux Ospreys), ce n'est qu'une marche de gravie. On est bien placés, mais si on perd les deux prochains matches, ça n'aura servi à rien. On reste en alerte.
Comment avez-vous réussi à gêner cette équipe de Bordeaux ?
Dès qu'on a réussi à tenir le ballon plusieurs temps de jeu, on a trouvé des espaces. La conquête a été bonne, la mêlée solide, on a eu nos ballons en touche et ça nous a permis de lancer le jeu. On ne s'est pas affolés, même si on a eu quelques grains de sable dans notre jeu, puisque le ballon était glissant. On a toujours su retrouver une organisation pour repartir de l'avant. Il faut garder ça pour les Ospreys, puisqu'on risque d'y avoir le même climat, si ce n'est pire !
Regrettez-vous de ne pas avoir décroché le bonus offensif ?
Oui, on aurait pu penser qu'avec le carton rouge, ils allaient s'épuiser et qu'on aurait l'espace pour mettre un essai de plus. On a eu les occasions, mais on ne les a pas finies. On s'est précipités devant la ligne. C'est le point noir de ce soir. Eux ont bien resserré leur défense et ont gratté des ballons dans leurs 22 mètres. S'il y a un petit regret, c'est celui-là. Il aurait fallu qu'on tue le match. »