article de l'equipe ce matin sur la violence du combat d'hier :
Jeu de massacre
La rencontre entre Toulonnais et Racingmen a été d’une rare intensité. Et les deux équipes y ont laissé des plumes. Un problème pour les deux clubs en quête de titre ces prochaines semaines. Vous avez déjà observé des auto-tamponneuses folles, un soir de bringue, pilotées par des cinglés ? Ça cogne très fort. Eh bien, on a regardé un formidable rentre-dedans – sans les boudins de protection qu’ont les autos de fête foraine – pendant quatre-vingts minutes, sur la pelouse de Colombes. « Le match le plus engagé de la saison », assure Maxime Machenaud, demi de mêlée du Racing. Le genre de truc où « on préfère être derrière la barrière que sur le terrain », confie Bernard Laporte. « Bernie » adore ce rugby frontal, mais ce quart de finale a atteint des sommets. « Par moments, on était occis », remarque Machenaud. Laporte abandonne quelques secondes le survêt du RCT. « Je suis content que vous me fassiez remarquer que les joueurs sont marqués. Ça, c’est un match de haut niveau et on voudrait en jouer pendant dix mois ? Jeudi (à Bègles), vous aurez de bonnes propositions de quelqu’un qui veut devenir président de la FFR », glisse malicieusement le manager toulonnais et candidat à la présidence de la Fédération.
Laporte raconte qu’il a dîné avec Jean-Marc Mormeck, lundi dernier, à Paris. Le boxeur, ancien champion du monde des lourds-légers, lui a confié sa surprise de voir le rugby passer du combat à un sport de collision, exclusivement.
À ce jeu, Toulon est presque toujours le plus fort. Encore hier, en première mi-temps, après avoir été mené 10-0 (3e), le RCT a dézingué du ciel et blanc à chaque impact. On se souvient d’une charge de Juanne Smith, relayée par une plus forte encore de Duane Vermeulen, appuyée d’un rush puissant de Ma’a Nonu.
Le génie du Racing ? Oh, pas Carter hier, mais juste le fait de ne pas avoir craqué sous le feu adverse. Pourtant des soldats ont chuté en route : Dumoulin (nez fendu, 11e), Szarzewski (genou droit, 23e). Dan Carter, qui a mis un genou à terre peu avant la pause, s’est accroché.
En face, collection de petit bois aussi. À la mi-temps, Ollivon (épaule gauche touchée à la 35e) et Smith rentrent au vestiaire, mâchés. « Mais Juanne est un tel guerrier, qu’il aurait fallu que sa jambe tombe pour qu’il arrête de jouer. Il ne pouvait pas mais y est retourné. » Ollivon, non : « C’est mon épaule opérée (en avril 2013), j’espère que ce n’est pas grave mais je ne pouvais pas continuer. » Laporte a envisagé de faire entrer… Mathieu Bastaraud en troisième ligne. Florian Fresia y a laissé une épaule (43e), James O’Connor a terminé malgré une douleur au pectoral droit. Lourd bilan d’un affrontement maximal, qui, c’est une certitude, ne peut exister chaque semaine.