Je pense que la clé du match sera la capacité des deux équipes à ouvrir le jeu.
Qu'on ne se trompe pas, le rugby restrictif du Racing contre Toulouse a réussi avec une grande part de réussite/chance. On a vu contre les Saracens que notre pack n'était pas si dominateur que ça dans les rucks (où nous avons été détruits) et encore moins en mêlée (nous avons été en difficulté toute la saison).
Il est pour moi impossible que le Racing gagne ce match si nous pratiquons un rugby étriqué, laissant la décision se jouer sur un coup de dés. Les Clermontois sont supérieurs dans l'animation offensive, en mêlée et feront jeu égal en touche.
Si nous vous laissons la balle et ne créons rien, on ne s'en sortira pas. La victoire à domicile contre vous est à mon sens anecdotique. Ce jour là, vous avez alterné entre beaux mouvements offensifs et moments de "je m'en foutisme" qui nous ont permis de coller au score (avant la connerie de Jonathan Davies).
Je préfère retenir notre victoire à Michelin, au cours de laquelle nous avions envoyé du jeu et marqué des essais.
J'ai lu et apprécié l'article de Lièvremont ce matin, critiquant le jeu pratiqué en phase finale du TOP 14. Le Racing n'est plus (en saison régulière) cette équipe monolithique construite autour d'une dimension uniquement physique : gros pack, grosse conquête, occupation. Nos forces et nos faiblesses ont évolué.
Nous avons une ligne de 3/4 très intéressante (Dulin, Imhoff, Goosen, Rococoko...Chavancy et sa puissance, Carter...) et à l'inverse, un paquet d'avant plus mobile, mais moins puissant : Ben Arous en pilier coureur gratteur, Nyanga, Le Roux en 2ème ligne, Carizza, Lauret... (surtout suite aux blessures).
En bataille de tranchées, je suis convaincu que nous perdrons face à une équipe de Clermont reposée et sans blessure notable (à part Kayzer).
De votre côté, vous inscrire dans un rugby de tranchées serait aller à l'encontre des principes ayant animé votre saison. Chaque fois que vous le faites, vous ne passez pas loin d'une défaite et vous trahissez, quelque part, la bonne image que renvoie votre club.
D'un côté comme de l'autre, une victoire sans jeu vendredi soir serait une vraie défaite, une de plus, pour le rugby français.