Avec le succès de Toulon à Bordeaux, une qualification clermontoise relève désormais du miracle. A deux matchs de la fin, Xavier Sadourny, coach des lignes arrière de l'ASM, dresse les premiers constats.
Quels enseignements, avec un peu de recul, tirez-vous de ce succès dans la douleur face au Stade Français ?
« En première période, on a le ballon, on les met dans la difficulté et nos avants sont à la finition. Après, les deux premiers essais parisiens nous font mal, notamment celui de la fin de la première mi-temps ; on défend bien sur leur ballon porté, ils font une longue passe avec un rebond et marquent en coin. Sur leur essai de début de seconde période, après un ballon perdu, on sent le doute arriver. »
Paris passe devant mais vous vous en sortez quand même ?
« À la force de notre caractère. On marque un essai en fin de match après un ballon porté et une séquence de jeu de deux minutes où tout le monde touche le ballon. On aurait pu baisser les bras mais tous les joueurs ont été dans le même sens pour aller chercher la victoire. »
Que faut-il viser pour l’ASM sur cette fin de saison ?
« Il faut gagner nos matchs, après, on verra. Mais on n’est pas dupe par rapport à la qualification. Il y a des places en Champions Cup à aller chercher. Et puis, on construit pour l’avenir, la saison prochaine. Dans un contexte difficile, des jeunes ont émergé. »
« Je pense qu’il y a plein de choses à faire sur cette fin de saison, en termes de contenu, de progression, de caractère. »
Vous parlez des jeunes, Tiberghien est une révélation, non ?
« Cheikh, quand on va le chercher à Bayonne, on connaît ses qualités. Il fallait qu’il joue et surtout qu’il enchaîne. Il a su saisir sa chance. Il nous amène des certitudes dans le jeu aérien, par son gros pied gauche et sa vélocité sur les contre-attaques. On savait que ça allait basculer pour lui. Et le fait de jouer un peu à l’aile lui a enlevé un peu de pression. En tout cas, aujourd'hui, il est plus qu’une option en numéro 15. »
L’heure n’est pas encore tout à fait aux bilans, mais quelles sont vos principales frustrations ?
« Il y en a deux. La première est liée aux blessés. On a moins de soucis musculaires qu’auparavant, mais plus de pépins sur des chocs, des accidents de jeu. La seconde concerne les points laissés en route sur certains matchs à l’extérieur. Quand je pense que l’on menait 21-10 à la mi-temps à Perpignan… On doit gagner aussi à Pau, à Brive et même à Castres, qui n’est jamais rentré dans nos 22 mètres. Pourquoi ces matchs perdus en seconde période ? Par manque de profondeur, un souci mental ? C’est difficile à dire. »
Et quelle est la satisfaction principale ?
« C’est d’être malgré tout encore dans le coup, même à la 9e place. Ça serait tellement facile pour les mecs de lâcher et d’attendre la saison prochaine. Mais non, personne n’a lâché. L’espoir est très maigre, mais on ira à Biarritz pour gagner, rien d’autre. »
Recueilli par Christophe Buron