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RCToulon


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30240 réponses à ce sujet

#27001 Néophyte

Néophyte

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Posté 26 septembre 2020 - 21:02

Vu son âge, je dirais de Daniel Herrero.
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#27002 le nougatier

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Posté 26 septembre 2020 - 21:08

Plutot comme joueur supplémentaire je crois.

 

Ou joker médical de Belleau ou Heriteau.

 

C'est quoi un joueur supplémentaire? Ca rentre dans quel cadre juridique?



#27003 Le Marseillais

Le Marseillais

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Posté 26 septembre 2020 - 21:10

Non joker médical je pense de Belleau.

https://www.lequipe....-toulon/1176397


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#27004 George Abitbol

George Abitbol

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Posté 27 septembre 2020 - 00:45

 

Ou joker médical de Belleau ou Heriteau.

 

C'est quoi un joueur supplémentaire? Ca rentre dans quel cadre juridique?

 

Article 33 du règlement LNR.

 

Un effectif est fixe pour une saison mais possibilité de recruter (avant le 31 janvier) :

 - 2 joueurs supplémentaires (3 pour les promus)

 - 1 joueur additionnel par joueur sur la liste FFR/LNR

 - 1 joueur additionnel par joueur ayant 2 feuilles de match en test match

 - 2 JM max (sauf 1ere ligne) si joueurs blessés > 3 mois (avant mi-mars).



#27005 pakora

pakora

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Posté 30 octobre 2020 - 16:46

Bon, Nonu vient d'arriver sur la rade.

Il n'a pas minci.



#27006 Lima

Lima

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Posté 30 octobre 2020 - 18:11

Bon, Nonu vient d'arriver sur la rade.

Il n'a pas minci.

103 sélections avec les All Blacks ça prend de la place



#27007 frednirom

frednirom

    le Var est dans le fruit.

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Posté 30 octobre 2020 - 18:29

Il va jouer en 8 ?

#27008 Gourine63

Gourine63

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Posté 30 octobre 2020 - 18:52

Il va mettre des coups d'épaules en finale de top 14 sans être pénalisé ?
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#27009 Silhouette

Silhouette

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Posté 30 octobre 2020 - 18:55

Il va mettre des coups d'épaules en finale de top 14 sans être pénalisé ?

#ThisIsNotSoccer...  :innocent:


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#27010 el landeno

el landeno

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Posté 03 novembre 2020 - 21:50

Bernard Lemaître : « La rage ça vous tient debout » Le discret président du RC Toulon, Bernard Lemaître, s'exprime pour la première fois sur sa jeunesse, sa famille de pieds-noirs ruinée et la souffrance qu'il porte après avoir combattu lors de la guerre d'Algérie.

TOULON - Lors d'un reportage sur la nouvelle génération de joueurs du RC Toulon, un échange de regards, furtif, avec le président du club avait attisé notre curiosité. Une lueur dans son oeil, une insistance aussi. Cet octogénaire discret prenait le temps de bien observer ses interlocuteurs. De peser chacun de ses mots. Il en connaît le poids. Bernard Lemaître porte en lui les silences de ceux qui ont connu le tumulte. On souhaitait l'interroger sur sa carrière d'entrepreneur et de président de club.

 

Mais, plutôt que de dérouler la « success story » de sa réussite internationale dans les biotechnologies, il va se livrer à une confession d'une autre dimension. Dernier né d'une fratrie de quatre enfants, Bernard Lemaître a vu sa famille de cultivateurs bouleversée par ce que les historiens ont appelé « la guerre sans nom ». Anéantie par le conflit sanglant et fratricide que va livrer la France dans un de ses départements : l'Algérie. En 1960, Bernard Lemaître a 22 ans. Jeune officier, il va servir son pays dans un commando de chasse. Deux ans de fureur et de désolation. Sur cette jeunesse sacrifiée, Bernard Lemaître ne s'était jamais exprimé, depuis presque soixante ans. Pas même devant ses proches. Il a hésité, a failli renoncer. On le comprend.

En Bref
81 ans. Président du RC Toulon depuis février 2020.
1970-1977 : président du club de Mérignac.
1978 : crée Stedim, entreprise de biotechnologie revendue en 2003 à une entreprise allemande, mais dont il reste actionnaire et administrateur.
2020 : candidat malheureux au comité directeur de la Ligue nationale de rugby.

Avec courage et pudeur, il a finalement accepté de parler. Peut-être pour se délivrer d'une certaine part de douleur. Sûrement, aussi, parce qu'une étincelle en lui a perçu combien son témoignage est précieux pour notre République, pour les générations actuelles et futures.

« Il paraît que vous êtes né en Tunisie. Que faisaient vos parents là-bas ?
Mon père y avait fondé une exploitation agricole. Ma mère, elle, était originaire du Constantinois, en Algérie. En 1843, après la chute d'Abdelkader, le gouvernement français avait offert des prêts de 500 francs or, un lopin de terre et une paire de boeufs pour faire fructifier la terre en Algérie. Ma famille était originaire de l'Ardèche, où l'on crevait de faim. Un de ses ancêtres est venu tenter l'aventure algérienne en 1844. Je suis de la sixième génération.

« On a tout perdu en 24 heures. En Tunisie j'ai laissé mes amitiés, mes souvenirs et mon enfance »

Bernard Lemaître

 
 
 

Votre père était agriculteur ?
Il a commencé les mains dans la terre, puis il est devenu un important exploitant. Il cultivait du blé en culture sèche sur les hauts plateaux, à Sakiet Sidi Youssef. Le 8 février 1958, l'armée française a bombardé les environs de notre village, car cette région de la Tunisie était une base arrière du FLN. En représailles, le président Tunisien Habib Bourguiba a expulsé tous ceux qui se trouvaient dans cette zone frontalière. On a eu vingt-quatre heures pour partir.

La famille a été ruinée ?
On a tout perdu en vingt-quatre heures. En Tunisie, j'ai laissé mes amitiés, mes souvenirs et mon enfance. Mon père, c'est différent : il avait 58 ans et a perdu le fruit de tout ce qu'il avait créé ex nihilo. Il a nourri l'espoir d'être indemnisé. En vain. Mes parents se sont installés cahin-caha dans le bordelais. Ils ont fini leur vie misérablement. Le gouvernement offrait des possibilités de recommencer en défrichant la forêt landaise pour y semer du maïs. Mais avec juste des prêts, c'est très difficile. Moi, j'ai poursuivi des études d'ingénieur agronome. Ils n'avaient pas un sou. Alors je vendais de l'essence le dimanche, pour bouffer. Et je servais dans les restaurants, le soir, pour payer mes études. J'ai décroché mon diplôme d'ingénieur en 1960.

Cette année-là, vous êtes appelé à servir en Algérie, cette funeste "guerre sans nom" ?
J'étais lieutenant dans un commando de chasse rattaché au 512e régiment du train. Je gérais une section composée de 25 à 28 hommes. La moitié était des harkis (des Français musulmans engagés au sein de l'armée française), l'autre moitié des appelés du contingent. Pas simple à diriger à cause de la langue et de motivations différentes. En opérations, je ne portais pas mes galons, nous étions camouflés avec des gandouras (tenue traditionnelle du Maghreb) sur nos uniformes. Par petits groupes de cinq, on partait à la recherche de renseignements en exploration profonde, dans des zones définies par le haut commandement.

« On n'a pas su faire (avec l'Algérie) une opération de réconciliation à la sud-africaine, une forme de cohabitation sur, au moins, deux générations »

Bernard Lemaître

 
 
 

Vous aviez 22 ans. Votre jeunesse, c'est une souffrance ?
C'est une expérience, intense, avec beaucoup de traumatismes... Vous arrivez dans une mechta (un hameau) où il n'y a personne. À l'odeur, vous avez compris... Vous ôtez les planches, découvrez les cadavres... Il y a certaines odeurs qu'on n'oublie jamais... (il marque une pause) J'ai vécu d'autres drames : ce fermier du coin qui arrive affolé et en larmes. On fonce vers sa ferme. On y découvre son fils égorgé. Et toujours cette odeur... Les bruits. Les hurlements...

« En août 1962, j'ai reçu l'ordre de livrer 17 harkis de ma section au FLN. Voilà : vous avez compris... J'ai refusé »

Bernard Lemaître

 
 
 

On peut guérir de ça ? 
Je pense... Ça ne m'a pas empêché de me développer mais ce sont des souvenirs qui vous restent à vie. C'est pourquoi je n'ai jamais voulu faire partie d'une association d'anciens combattants, de pieds-noirs ou de tout ce que vous voulez. Jamais.

Portez-vous dans le coeur la souffrance des pieds-noirs et des harkis ?
En grande partie, oui. Vous savez... (il souffle) En août 1962, j'ai reçu l'ordre de livrer 17 harkis de ma section au FLN. Voilà : vous avez compris... J'ai refusé. J'avais une décoration sur mon uniforme poitrine (la Croix de la valeur militaire), je l'ai enlevée et laissé tomber à terre devant les yeux de la personne qui m'a donné cet ordre. Pour ça, j'ai fait de la taule. J'ai refusé cet ordre. Je savais ce qui arriverait à ces hommes.

L'armée française vous a ordonné de livrer ses propres soldats ?
Oui. C'était un ordre. Bien sûr.

Que leur est-il arrivé ?
Ils ont tous été égorgés.

Combien de temps avez-vous été incarcéré ?
Quarante-cinq jours.

Qu'est-ce qui vous a tenu debout en prison ? 
J'avais la rage. La rage, ça vous tient debout, non ?

« J'ai toujours refusé de parler de tout ça. C'est la première fois depuis presque soixante ans »

Bernard Lemaître

 
 
 

Elle peut aussi nous abîmer, la rage... 
Elle est toujours là, cette rage. Vous savez, j'ai toujours refusé de parler de tout ça. C'est la première fois depuis presque soixante ans.

Vous étiez antigaulliste ?
Je suis bivalent sur ce plan-là : profondément antigaulliste parce qu'un tel mensonge, c'est gravissime ; mais très admiratif de l'homme qui a été un très grand chef d'État. Quand on voit la très petite envergure de tous ceux qui lui ont succédé... De Gaulle avait une haute image de la France mais, sur le drame algérien, je lui en veux mortellement.

Qu'est-ce que la France a raté avec l'Algérie ? 
On n'a pas su faire une opération de réconciliation à la sud-africaine, une forme de cohabitation sur, au moins, deux générations. Ni respecter les gens qui avaient servi la France avec fidélité depuis 14-18. Les Français d'Afrique du Nord se sont battus pour la République. C'est le cas de mes cinq oncles, dont l'un est mort au combat en 1944. En Algérie, la France a manqué de vision. Et puis caricaturer les pieds-noirs en grands propriétaires, c'est réducteur. Ils n'étaient pas si nombreux. Beaucoup étaient issus du peuple : petits commerçants, fonctionnaires ou agriculteurs qui cohabitaient avec les Arabes, mangeaient les mêmes plats.

Comment s'est passé votre retour de la guerre ?
J'ai enchaîné des petits métiers. D'abord délégué médical. Puis je suis devenu cadre et j'ai proposé des idées de développement à mon laboratoire. Comme ils tardaient à se décider, je me suis dit : je vais le faire moi-même. J'ai fondé ma boîte qui est devenue ensuite un petit empire.

Vous êtes retourné en Tunisie ?
Oui. J'y ai même créé une entreprise pharmaceutique qui fonctionne très bien et emploie près de 150 personnes, entre Tunis et Zagouhan.

« Quand j'ai fondé ma boîte, pour mes premiers capitaux, j'ai vendu mon appartement, ma voiture et celle de ma femme »

Bernard Lemaître

 
 
 

C'est une forme de revanche ?
Non, c'est une opportunité. J'en ai nourri une grande fierté. J'ai eu plusieurs usines aux États-Unis, en France, au Japon, en Chine, mais le site tunisien de Mohammedia était premier en termes de qualité. On y produisait des poches plastiques destinées aux laboratoires de biopharmacie. Au sein du personnel, j'ai trouvé une motivation que je n'ai jamais trouvée ailleurs. C'était une aventure humaine extraordinaire.

Vous parlez à l'imparfait...
J'ai vendu mon groupe à des Allemands il y a treize ans. Une bonne alliance, car ils faisaient des produits complémentaires. Ce groupe s'appelle Sartorius Stedim biotech - Stedim, c'était le nom de ma boîte. La capitalisation boursière vaut désormais deux fois plus que celle de la Société générale, plus que Renault et Peugeot réunis.

Ça fait du bien ça ?
Oui, ça compense la rage (il rit).

Vous n'avez pas l'air en rage, là ?
Non, parce que je suis heureux au RCT (il rit de plus belle).

Qu'est-ce qui vous anime aujourd'hui ?
Une chose fondamentale qui animait mon père : entreprendre. C'est dans les gènes. Quand vous héritez d'un bout de terrain, que vous le défrichez pour en faire quelque chose de productif mais aussi de beau, il faut avoir cet état d'esprit, parce que les difficultés sont colossales. Quand j'ai fondé ma boîte, pour mes premiers capitaux, j'ai vendu mon appartement, ma voiture et celle de ma femme.

Entreprendre s'apparente à une forme de folie ?
Oui. J'avais 40 ans, mes enfants étaient déjà assez grands. Dans la prise de risque maximale de l'entrepreneur, il y a une forme d'inconscience. À l'époque, je n'y connaissais rien en comptabilité ou en gestion. Je n'avais que des idées de produits dans ma tête. Elles ont fait leur chemin puisque, aujourd'hui, c'est un produit (la poche plastique qui remplace le verre ou l'inox) de taille mondiale qui est une vedette de la Bourse de Paris et de Francfort, première valeur de croissance du marché.

Quelle était l'idée de base ? 
J'ai appliqué le concept de l'usage unique à la fabrication des médicaments. Avec des poches de nutrition artificielle pour des patients qui ne peuvent se nourrir que par voie veineuse. Lorsque les voies digestives sont dysfonctionnelles suite à un cancer, par exemple. Le succès a été énorme et immédiat. On m'a appelé en Californie. Je n'avais pas d'argent. J'ai dû me faire payer le voyage. Pas à pas, nous nous sommes développés, d'abord à Los Angeles puis dans la baie de San Francisco.

« Ce qui m'intéresse aujourd'hui, ce sont les relations humaines au RCT »

Bernard Lemaître

 
 
 

Qu'est-ce qui vous exalte le plus : avoir l'idée ou l'exploiter en gestionnaire ? 
Ce qui m'intéresse aujourd'hui, ce sont les relations humaines au RCT. J'ai été ce chef d'entreprise qui était comme accroché au volant d'un poids lourd dans une descente, avec la peur de déraper. Vous commencez à trois puis vous êtes dix, trente. Et un beau jour vous êtes 600. Il y a treize ans, le groupe comportait 6 000 personnes. Vous bossez dix-huit heures par jour, le travail devient une drogue et une nécessité.

En quoi les relations humaines au RCT vous nourrissent-elles ?
Je suis monté dans le camion RCT il y a moins de deux ans. En devenant le principal actionnaire, j'ai appris à connaître les gens. C'est très intéressant, très riche et gratifiant. Un club de rugby est une aventure humaine. Elle est parfois courte, certains joueurs ne passent que deux ou trois ans. J'essaie d'allonger ça. C'est la raison pour laquelle Patrice Collazo est là pour les cinq prochaines années, comme un certain nombre de joueurs cadres qui ont signé pour au moins quatre ans.

Quoi qu'il arrive ? 
Ah, oui ! Moi, je ne change pas comme ça. Avec Patrice Collazo, on partage ces mêmes valeurs et une grande confiance mutuelle. Si un coach est en permanence sur la sellette, comment peut-il donner sa pleine mesure ? Les qualités humaines, techniques et de leadership que je discerne chez Patrice ce n'est pas de l'analyse physico-chimique, c'est du feeling.

« Patrice (Collazo) est un homme sur lequel on peut compter, tout sauf mercenaire. Et puis son côté bâtisseur me parlait »

Bernard Lemaître

 
 
 

À quel moment vous êtes-vous dit : "C'est lui" ?
J'avais de bonnes relations avec Mourad Boudjellal. Quand il a viré Galthié, il avait deux options : Christophe Urios et Patrice Collazo. Je lui ai dit : "Urios, tu ne peux pas, il est sous contrat à Castres pour encore deux ans". Surtout, j'avais des échos positifs sur Patrice par le président de La Rochelle, Vincent Merling, avec lequel je suis ami. Il m'a dit que Patrice est un homme sur lequel on peut compter, tout sauf mercenaire. Et puis son côté bâtisseur me parlait.

Être l'homme providentiel à Toulon, c'est une satisfaction intime pour vous ? 
Nos joueurs veulent gagner. Patrice veut gagner. Le personnel administratif sera plus heureux si on gagne. Remporter des titres, ça me ferait plaisir bien sûr, mais je n'ai pas un ego extraordinaire à ce sujet. Je ne sers pas ma propre personne. Je ne suis pas un homme médiatique. Ce que je voudrais, c'est que dans quinze ans le RCT, grâce à ces infrastructures matérielles et organisationnelles, par la qualité de son personnel, puisse rayonner. Moi je ne serai sans doute plus là. Ou alors en mauvais état.

Mais je souhaite que le club perdure grâce à des bases solides. En France et en Europe, le rugby, ça ne rapporte pas grand-chose. Même si on est champions, on aura des pertes et je vais devoir réinvestir. Mais ça n'est pas l'essentiel. L'important, c'est de construire et de transmettre. Tant pis si c'est sans retour sur mes investissements. J'aime bien l'idée qu'on ne fait pas tout pour tout de suite. »

 
Et la France tourna le dos aux harkis
En 1960, lorsque Bernard Lemaître entame son service militaire en Algérie, les harkis sont 61 000, engagés comme « supplétifs au sein de l'armée française ». L'Algérie est alors un département français, et ces autochtones ont choisi de servir la France. Enrôlés dès 1956, ils sont encadrés par des officiers français et payés comme simples journaliers. D'abord employés à la défense de villages, ils sont vite intégrés aux commandos pour leur connaissance du terrain et de la langue arabe.
En arabe, « haraka » signifie « mouvement » et l'expression « harkis » désignait ces groupes mobiles aptes à se déplacer vite, à frapper l'ennemi et à se retirer. À la fin du conflit algérien, les responsables politiques français ont scellé hâtivement le sort de ces supplétifs. Le 22 février 1962 seront actés le désarmement et le démembrement des unités de harkis. Livrant ces hommes qui ont servi la France à la vindicte des vainqueurs algériens. Le 25 juillet 1962, le général de Gaulle assène : « On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu'ils ne s'entendront pas avec leur gouvernement ! Le terme de rapatrié ne s'applique pas aux musulmans : ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères. Dans leur cas, il ne saurait s'agir que de réfugiés. Mais on ne peut les recevoir en France comme tels que s'ils couraient des dangers. »
La France feint de croire que le « principe de non-représailles » inscrit dans le cessez-le-feu du 18 mars suffira à protéger les harkis démobilisés, qui sont invités à monnayer une amnistie en cédant au FLN leurs primes de licenciement. Fausse promesse : dès mars 1962, les premiers massacres de harkis sont perpétrés là où l'armée française s'est retirée. Des officiers refusent, comme Bernard Lemaître, de lâcher leurs soldats. Certains vont jusqu'à évacuer des familles menacées, en dehors de toute voie hiérarchique.
Le 16 mai, Louis Joxe - ministre d'État des Affaires algériennes - ordonne de « faire rechercher les promoteurs et les complices » de ces rapatriements, et annonce que « les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan officiel seront renvoyés en Algérie ». Le 28 juin, il explique : « Les officiers qui veulent ramener leurs hommes font preuve d'un condamnable instinct de propriétaire, exercé sur des personnes dont ils violent la liberté de choix afin de constituer en France des groupements subversifs. »
En Algérie, le nouveau pouvoir ne fera rien pour protéger les harkis. Le chaos de l'indépendance les livre aux lynchages. De juillet 1962 à janvier 1963, les historiens estiment qu'entre 60 000 et 80 000 furent massacrés. La voie de rapatriement « officielle » permet à 20 000 d'entre eux de gagner le territoire français, entre juin 1962 et mai 1963. Quelque 25 000 à 40 000 autres y parviendront par des chemins détournés.
En septembre 1962, une circulaire du ministère des Rapatriés demande aux préfets de ne reloger d'anciens harkis dans des HLM qu'après avoir relogé tous les rapatriés. Les harkis sont alors parqués dans des camps de fortune. À Rivesaltes, comme ce fut le cas de Bernard Goutta, l'entraîneur de l'AS Clermont, dont le père, Kouider, avait servi la France. Ou encore au Larzac, à Bourg-Lastic, à Bias ou à Saint-Maurice-l'Ardoise. Ils formeront une des communautés ostracisées dont l'isolement ne prendra officiellement fin qu'en 1975. Un an plus tôt, le statut d'anciens combattants leur avait enfin été accordé. Karim Ben-Ismail (avec Arnaud Vergnol)

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#27011 le nougatier

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Posté 03 novembre 2020 - 22:01

Je découvre cette interview ici. Putain de guerre à la source de beaucoup de choses actuel...

 

Merci pour le partage.


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#27012 DOUDOU63

DOUDOU63

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Posté 03 novembre 2020 - 22:20

Oui, comme Nougat, merci pour le post - Des informations intéressantes sur le Président du RCT, je découvre un homme, hors rugby - Merci à toi - une page d'histoire comme dit Nougat -



#27013 Bad Zé

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Posté 03 novembre 2020 - 23:27

Merci El Länderno. Toulon en voie de déracingisation avancée.

#27014 pakora

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Posté 12 novembre 2020 - 19:10

Pinaise...il craint dégun le vieux !

Lui, il a reniflé l'odeur de la poudre et de la mort...



#27015 Patator

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Posté 12 novembre 2020 - 20:52

Une histoire personnelle touchante et une personnalité bien plus attachante que l'ex.

Dommage que ce soit à Toulon ^_^






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