Interview de Sébastien Bourdin, préparateur physique de l'ASM, pour La Montagne :
Après sept semaines de coupure, les joueurs de l'ASM ont repris le chemin de l’entraînement, ce lundi. Huit semaines de préparation attendent les Auvergnats. Ce qui ne leur était plus arrivé depuis bien longtemps. L'an passé, par exemple, ils n'avaient disposé que de trois semaines. Le point sur cette reprise avec le préparateur physique du club, Sébastien Bourdin.
Cela fait longtemps que vous n'aviez pas bénéficié d'une période de récupération aussi longue. Qu'est-ce que cela a changé pour vous ?
« Déjà, on a plus de temps pour préparer et c'est mieux de pouvoir travailler sur des organismes frais. Lorsque les joueurs suivent correctement leur programme individuel, il y a moins de risques. Pour cette reprise, on a senti beaucoup d'enthousiasme chez les joueurs. Cette envie de jouer au rugby, de faire les courses de replacement. C'est un premier point positif. Après, on n'oublie pas qu'on est sur huit semaines de préparation et que les joueurs veulent très vite retoucher le ballon. C’est à nous de gérer ça, de monter crescendo. »
Ces sept semaines de coupure ont-elles été bénéfiques pour les joueurs ?
« C'est encore un peu juste pour répondre. Je pense que ça va aller car les joueurs ne sont pas arrivés dans un état de forme catastrophique. Ils ont apprécié d'avoir cette pause. La plupart a bien travaillé individuellement. »
La saison passée, en raison de la période de préparation très courte, les joueurs avaient très vite travaillé avec le ballon. Cette année, allez-vous mettre en place une période de préparation sans ballon ?
« Non, ça fait 12 ans que je suis là. A chaque fois, on intègre le ballon dès le début de la préparation. Pourquoi ? Parce qu'on joue au rugby. Et puis, je ne sais pas faire sans le ballon. J'ai appris à travailler comme ça. On ne veut pas dissocier les deux. Le physique est au service du rugby. »
Comment va s'échelonner cette phase de préparation ?
« On va monter crescendo jusqu'au stage à l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), où on aura une grosse semaine de travail avec une charge équivalente à une grosse semaine de match. On reprendra la mêlée cette semaine-là et puis on profitera de notre présence là-bas pour travailler avec des athlètes de l'Insep. Cela nous permettra de bosser différemment. Derrière, on basculera sur les matchs de préparation. Il s'agira de la semaine clé de notre préparation. On sera au complet, puisque les internationaux nous rejoindront cette semaine-là, et puis les joueurs qui ont débuté la préparation ce lundi seront à même d'encaisser une grosse charge de travail. »
Dans quel état de forme sont arrivés les joueurs ce lundi ?
« Dans l'ensemble, ça va. On n'est pas loin des standards. Les objectifs de poids sont bons, à l'exception de deux ou trois joueurs qui reviennent de blessure. C'est un peu plus difficile pour eux. Après, au niveau course et déplacement, ça doit s'améliorer, même si on n'est pas dans le rouge. Mais je préfère maintenir les joueurs sous pression car je veux une équipe capable de jouer le haut de tableau. Et pour cela, on a encore beaucoup de travail. »
Le niveau de forme est-il meilleur que ces dernières saisons ?
« C'est difficile de comparer car on a changé notre système de tests cette saison. Désormais, on va pouvoir s'étalonner par rapport au niveau international, parce qu'on a des données de Super Rugby, de niveau international. »