Je n'espère pas pour eux ; on l'a vu 30min chez nous cette saison, et il a été catastrophique. Il ne vaut même plus son nom.
Quelle finesse dans le calembour, tellement fin que personne n'a liké, baisse d'un cran .
Posted 15 July 2024 - 17:24 PM
Je n'espère pas pour eux ; on l'a vu 30min chez nous cette saison, et il a été catastrophique. Il ne vaut même plus son nom.
Quelle finesse dans le calembour, tellement fin que personne n'a liké, baisse d'un cran .
Posted 15 July 2024 - 17:28 PM
Je n'espère pas pour eux ; on l'a vu 30min chez nous cette saison, et il a été catastrophique. Il ne vaut même plus son nom.
Avec quelle équipe?
Il jouait pas pour Scarlets.
Posted 15 July 2024 - 17:44 PM
Avec quelle équipe?
Il jouait pas pour Scarlets.
Les Crusaders (Christchurch, NZ). Je ne te remercie pas du cadeau.
Cet Halfpenny-là était plus "Tu dors" que "Tudor".
Posted 16 July 2024 - 14:21 PM
Posted 16 July 2024 - 19:00 PM
Posted 16 July 2024 - 20:29 PM
Les Crusaders (Christchurch, NZ). Je ne te remercie pas du cadeau.
Cet Halfpenny-là était plus "Tu dors" que "Tudor".
Avant de critiquer le joueur, je ciblerais ton club. A-t-il fait assez de contrôles sur le niveau du joueur avant de signer, ou rêvait-il sur ses performances de cinq ans plus tôt?
Son agent (représentation) a joué si bien de lui gagner un autre contrat après Scarlets.
On pouvait dire que ça vaudrait pas la peine de lui signer et c’est probablement pourquoi Scarlets n’a rien offert.
Mais vous pouvez rester content qu’il était un joueur dans l’effectif et pas un entraîneur avec une grande reputation qui a fait tomber le club qui l’a signé.
Malheureusement, il est revenu au XV de Poireau et les résultats sont pareils.
Posted 16 August 2024 - 16:23 PM
Posted 16 August 2024 - 17:04 PM
Jean-Noël Pisver.
Posted 08 September 2024 - 09:36 AM
Gwenaël Duplenne se souvient très bien de son premier match avec l'équipe première de Vannes. C'était il y a 12 ans. « Une rencontre amicale contre Massy, on était en Fédérale 1. J'avais 18 ans, sourit l'arrière morbihannais. À l'époque, je ne rêvais pas de Top 14. Je rêvais peut-être de Pro D2, et encore. C'était inimaginable de penser à ça. On jouait le maintien une année sur deux. La salle de musculation faisait 4 m2, ça manquait d'infrastructures. »
Son capitaine qui évoluait deuxième-ligne était Martin Michel, devenu en 2017, le directeur général du club. Et son entraîneur ? Il s'appelait déjà Jean-Noël Spitzer. « Oui, c'était Jean-Noël, il était à mi-temps. À notre niveau, on a finalement tous apporté quelque chose », poursuit Duplenne.
Le parcours de Spitzer, ce technicien pas comme les autres, suscite l'admiration et le respect. Il est en poste depuis 2005, après avoir été un bon troisième-ligne. C'est rare, c'est beau. Ça rappelle les trajectoires de Guy Roux avec Auxerre, évidemment, ou de Pascal Donnadieu avec l'équipe de basket de Nanterre. Des hommes qui ont performé et surtout duré dans un univers professionnel qui ne laisse plus guère le temps aux hommes de s'installer et coupe les têtes dès qu'un objectif n'est pas atteint. « Il incarne le club, lâche Martin Michel, et attire la lumière. »
« Je n'avais jamais pensé qu'un jour je serais entraîneur
de Top 14 »
Jean-Noël Spitzer, manager de Vannes
Pour ce premier match de la saison, le manager ne sera pas sur la touche. Il est suspendu. Il a pris six semaines pour « un comportement et des propos ayant perturbé le bon déroulement du contrôle et de la procédure de l'Agence française de lutte contre le dopage ». En pleine causerie après le match Biarritz-Vannes, la saison passée, il avait envoyé balader les contrôleurs venus chercher quelques joueurs.
« Je n'avais jamais pensé qu'un jour je serais entraîneur de Top 14. Mais je vais être frustré, car ça fait 20 ans que je suis sur le bord d'un terrain, et là, je n'y serai pas, surtout sur un match comme ça. J'ai eu un comportement mal maîtrisé, j'aurais dû avoir plus de contrôle, j'ai été sanctionné. J'avais un casier vierge, je n'étais jamais passé en commission de discipline, c'était une nouveauté pour moi, je ferai tout pour ne pas y repasser. Je vais trouver un endroit où j'espère être à peu près calme. » Son staff où figure notamment Goulven Le Garrec, le père de Nolann, prendra le relais.
Duplenne, lui, ne sera pas dans les tribunes. Rencontré mercredi, à l'issue de la séance, le natif de Vannes venait d'apprendre la composition de l'équipe qui aura le bonheur, la chance et le privilège de recevoir Toulouse ce dimanche à 21 h 05. Il sera titulaire. Le sport professionnel et les journalistes qui le commentent raffolent de ces belles histoires qui changent du quotidien et apportent un peu de fraîcheur dans un environnement vicié par de sombres affaires et de tristes drames.
La sienne en est une, celle du club vannetais aussi : un club du Morbihan qui est parti de très loin, de nulle part presque, pour bousculer la hiérarchie et atteindre l'élite du rugby français grâce à son titre de champion remporté le 8 juin dernier à Toulouse face à Grenoble (16-9). « On a eu la volonté d'installer le rugby professionnel en Bretagne, on y est parvenu en travaillant dans la continuité, en construisant, en s'appuyant sur l'économie locale », raconte Martin Michel, le directeur général.
Situé à quelques mètres du port, entre une école et l'auditorium des Carmes, le Stade de la Rabine, qui peut accueillir 12 000 spectateurs, sera plein. Et s'il avait eu une capacité de 50 000 places, la rencontre se serait également disputée à guichets fermés. Lorsque le club a ouvert sa campagne d'abonnements, le site internet n'a pu résister aux innombrables connexions. 9 000 ont été récompensés de leur patience. « Cette enceinte, décrit Martin Michel, c'est à la fois le point fort et le point faible du club. »
Des travaux sont prévus à moyen terme pour augmenter sa capacité. David Robo, le maire, est un fan. Il suit le club depuis 2001. Il sera là ce soir, et la semaine prochaine il a prévu de prendre le train pour assister au deuxième match de la saison, contre le Stade Français (14 septembre, 16h30). « Je pense qu'en 23 ans, je n'ai pas manqué plus de 10 matches à domicile. On accompagne le club avec une subvention de 600 000 euros. Des études ont été lancées pour la construction d'une nouvelle tribune. L'exemple, c'est la Rochelle. Le club grandit doucement, avec des hommes réfléchis et raisonnables. » Raisonnables, vraiment ?
« Je pense qu'il est très important, tout en recrutant, de continuer à s'appuyer sur les joueurs qui t'ont permis d'accéder au Top 14 »
Martin Michel, directeur général de Vannes
« Quand j'ai pris la présidence du club, en 2016, se remémore Olivier Cloarec, et que je suis allé voir le maire pour lui dire qu'on avait le projet de monter en Top 14, je pense qu'il m'a pris pour un fou, mais il a suivi. Comme les 80 entreprises bretonnes qui nous accompagnaient à l'époque. Aujourd'hui, il y en a plus de 600 dont 150 nouvelles qui nous ont rejoints cet été et nous ont permis d'atteindre les 20 millions d'euros de budget. » Ce sera le plus petit du Top 14, avec 6 millions d'euros de masse salariale. L'argent fait souvent le bonheur dans le sport professionnel. « L'an dernier, on avait le 5e budget et la 5e masse salariale et on a réussi à monter », rappelle Cloarec. Il connaît l'histoire du rugby et la vie d'un promu qui prend très souvent, à la fin de la saison, l'ascenseur pour retourner à l'étage inférieur. « J'ai déjà entendu ce refrain quand on est monté en pro D2, on avait réussi à déjouer les pronostics en travaillant plus que les autres. Il faut utiliser cela comme une force. »
Jean-Noël Spitzer, son entraîneur, est plus sceptique : « Je ne pense pas que je pourrai m'en servir car c'est une vérité. On est promu, on n'a jamais connu l'élite, c'est de loin la plus petite masse salariale, c'est une évidence que les observateurs nous voient en difficulté cette année. Si quelqu'un dit le contraire, c'est qu'il n'est pas objectif. »
L'argent est un problème, tout comme le règlement qui ne facilite pas l'intégration du promu : Vannes a obtenu son ticket le 8 juin, c'est tard, et un handicap pour le recrutement. Tous les autres clubs se sont servis et bien servis. Il faut aller vite, sans se tromper sur le profil des joueurs. « On a fêté la montée deux jours et le 10 juin, on était tous au boulot avec un mois pour trouver les joueurs susceptibles de nous aider à atteindre notre objectif », explique le président.
Sur le papier, le recrutement a de la gueule avec notamment les signatures de joueurs expérimentés comme le pilier anglais Mako Vunipola, le troisième-ligne fidjien Kitione Kamikamica, le centre néo-zélandais Francis Saili et l'ailier Filipo Nakosi. On parlera aussi sans doute beaucoup durant cette saison de Salesi Rayasi, un ailier néo-zélandais de 27 ans qui évoluait chez les Hurricanes et qui a souvent brillé lors du Super Rugby, inscrivant 15 essais lors des deux derniers exercices. Vannes aimerait se renforcer encore avec un troisième-ligne, bon en touche, et un arrière qui pourrait être l'Uruguayen Baltazar Amaya. Pour l'instant, aucun des 49 joueurs de l'effectif ne perçoit plus de 20 000 euros par mois.
« Mais la clé de la saison, appuie Spitzer, c'est la capacité des joueurs de la saison précédente à se mettre au niveau, et pour le staff de trouver comment on peut les nourrir pour qu'ils parviennent à cet objectif. » 20 des 23 joueurs présents sur la feuille de match de la finale de Pro D2 sont encore là et ce soir, Francisco Gorrissen, Pat Leafa, Anton Bresler, Joseph Edwards, Sione Kalamafoni, Michael Ruru, Maxime Lafage, Alex Arrate, et Gwénaël Duplenne commenceront la partie. « Je pense qu'il est très important, tout en recrutant, de continuer à s'appuyer sur les joueurs qui t'ont permis d'accéder au Top 14 », avance Martin Michel.
« Collectivement et individuellement, on a une énorme marge de progression, pense le coach. Après ce match de Toulouse, ce sera difficile de tirer des enseignements, mais on aura quand même une image de notre niveau. On va essayer d'emmener le plus longtemps possible la meilleure équipe du monde dans un bras de fer. Mais c'est possible qu'on n'y arrive pas, il faut être lucide. »
Durant sa préparation, l'équipe bretonne a disputé un seul match amical, contre Lyon, sur la pelouse de Bourgoin. Une rencontre perdue (33-21) après avoir mené au score. « On n'a pas été ridicules, analyse Duplenne. On a montré qu'on pouvait rivaliser et poser des problèmes. Des matches, on va en gagner, c'est certain. »
Mais la peur d'être ridicule existe, de ne pas être invité, de passer complètement à côté de la saison. « On part quand même un peu dans l'inconnu », reconnaît Martin Michel. « Oui, on ne se fait pas beaucoup d'illusions, confirme David Robo, c'est certain, mais on n'est pas à l'abri d'une bonne surprise. »
Posted 08 September 2024 - 10:12 AM
Posted 10 September 2024 - 06:14 AM
Promu pour la première fois dans l’élite, Vannes a permis au Top 14 de mettre un premier pas en Bretagne. Dépaysement garanti
Déception, fierté… Confusion ! Pris en étau entre l’ampleur d’une défaite implacable face aux champions de France toulousains (18-43) et la joie d’avoir disputé le premier match en Top 14 de l’histoire pour un club breton, joueurs et entraîneurs du RC Vannes semblaient avoir l’esprit aussi écartelé qu’un mélomane confronté à un air de biniou.
Les 40 points encaissés n’empêchaient ainsi pas l’ouvreur Maxime Lafage d’écarquiller des yeux émerveillés : « Ce qui prédomine, c’est la fierté et la joie d’avoir lancé la saison. » Et la perspective du déplacement au Stade Français, dès le week-end prochain, ne dissuadait pas le troisième ligne Joseph Edwards de proclamer son ambition : « On va attaquer la prochaine semaine avec la volonté de porter de nouveau le drapeau breton avec fierté. »
Le « Gwenn ha du » a effectivement enfin trouvé sa place sur la carte de l’élite du rugby français. La Ligue et Canal+ ne se sont pas fait prier pour surfer sur cet effet « nouveauté » en programmant dès la 1re journée, en prime time un dimanche soir, cette affiche entre le promu breton et le club le plus titré de France. « À croire que des gens sont payés pour réfléchir à cela », glissait avec un sourire entendu Emmanuel Eschalier, directeur général de la Ligue, deux heures avant le coup d’envoi de ce match.
« Ils n’ont pas l’habitude des terrains comme ça. Bien arrosés, à l’eau de pluie… salée »Bagad, billig…
L’arrière-pensée est évidente. L’irruption du RCV au plus haut niveau doit faire souffler un vent de fraîcheur sur le championnat. Et pas uniquement par la seule grâce des spécificités locales de la météo que les Toulousains ont expérimentée dès ce week-end. « Ils n’ont pas l’habitude des terrains comme ça », se gondolait un supporter avant le coup d’envoi : « Bien arrosés, à l’eau de pluie… salée. »
L’entrée des joueurs dans les pas du bagad de Vannes a imposé sans détour la carte postale : l’hymne breton du « Bro gozh ma zadou » - oui, c’est presque le même que le “Land of fathers gallois” -, drapeaux des neuf « pays » de la Bretagne et… odeurs de galette-saucisse exaltant des « billig » (comprenez des galettières) disposés devant la plupart des bars jouxtant le petit stade de la Rabine, cerné d’un mur en pierres de schiste, sur les bords du port de Vannes… Loin des bastions du Sud-Ouest, dépaysement assuré.
Le Top 14 a découvert le rugby breton. Mais l’inverse est aussi vrai. Le choc a été brutal. « C’était cash » sur le terrain, ainsi que l’a exprimé Maxime Lafage, mais aussi en dehors. Le facteur « première » peut expliquer l’inhibition des joueurs durant l’essentiel de la première période. Mais il a peut-être aussi eu une influence sur l’enthousiasme timide du public de la Rabine.
« Pour la réception de Toulouse, Vannes aurait pu remplir un Parc des Princes »« Machine à laver »
Mâchoire serrée, Mathieu Cidre rappelle qu’il faudra rapidement se départir de cette retenue : « Il y a eu un mélange de toutes les émotions », admet l’un des entraîneurs adjoints du RCV, « mais il va falloir les laisser de côtés : il est impitoyable ce championnat, c’est une machine à laver. » Ou à noyer…
Presque autant que les averses qui ont nettoyé les façades à colombage du centre de Vannes durant tout l’après-midi. Presque autant que les larmes qui ont envahi les yeux de Florian Jehanot, en tout début d’après-midi, lorsque le président « Kerlenn Gwened » - comprendre, l’association de Vannes – a raconté comment, il y a 18 ans, il s’est pris de passion pour le rugby au fin fond du Morbihan.
« En fin d’école primaire, quelqu’un qui est devenu un ami d’enfance est arrivé à mon école en provenance du Pays basque : Louis Lamaison. Il a passé deux ans dans mon village, il avait perdu tous ses copains en arrivant, il pleurait à l’école comme moi aujourd’hui. Je lui ai dit, je vais être ton pote. Il m’a dit qu’il allait me faire découvrir le rugby, j’ai eu un coup de cœur énorme. »
L’effervescence consécutive à la montée l’aide désormais à le faire partager. Monté en octobre 2023, son club de supporters comptait 56 membres en juin dernier lors de la victoire en finale d’accession face à Grenoble. Ils sont désormais près de 180. Encore relativement confidentiel pour un club qui fait figure de porte-drapeau d’une ville d’environ 50 000 habitants.
Mais le nombre de fanions aux couleurs du RC Vannes accrochés autour des terrasses des bars du vieux centre-ville démontre que le terrain est fertile. Comme les 50 000 connexions répertoriées lorsque les 1 300 dernières places libres, sur les 12 000 que compte la Rabine, ont été mises en vente. « Ils auraient pu remplir un Parc des Princes », se félicite-t-on à la Ligue. « C’est plus qu’une simple « hype », insiste Florian Jehanot : « Ce n’est pas que passager. »
« Crainte et anxiété »Une assertion qu’Olivier Cloarec aimerait probablement brandir avec autant d’assurance. Deux heures avant le baptême de son club en Top 14, à l’étage de la brasserie Le Gambetta, l’établissement qu’il possède au bout du port de Vannes, le président du RCV était lui aussi déchiré par les émotions.
« Il y a de l’excitation à se retrouver là avant de jouer le premier match dans le meilleur championnat au monde face à ce qui est peut-être la meilleure équipe du monde », confiait-il aux côtés du patron du service des Sports de Canal+, Thomas Sénécal : « En même temps, il y a beaucoup de crainte et d’anxiété : la peur de ne pas exister face à cette équipe de Toulouse. On a envie d’être à la hauteur de l’événement. » Réveillé dès 2 heures du matin, il avait confié à son épouse sa crainte « de prendre 60 points ».
« On a la chance d’avoir un gros public, il va falloir aussi s’appuyer sur les forces extérieures »
L’histoire ne dit pas ce qu’il avait en tête sur les coups de 23 heures en regardant le tableau d’affichage. Mais il partageait probablement l’avis de Mathieu Cidre : « On a été à la hauteur, martelait le technicien. On est allé chercher cette montée la saison dernière, maintenant on y est ! On a la chance d’avoir un gros public, il va falloir s’appuyer aussi sur les forces extérieures. » Dont celles qui marchent au son du biniou.
Posted 21 September 2024 - 22:19 PM
Goulven Le Garrec est le père de Nolann, le brillant demi de mêlée du Racing 92. Mais il est aussi un des adjoints du coach Jean-Noël Spitzer. Le RC Vannes, c'est son club, avec lequel il a tout connu. Il ne lui manquait finalement plus grand-chose, juste le goût de la victoire en Top 14. Samedi, au coup de sifflet final, il n'a pas pu retenir ses larmes. Olivier Cloarec, le président, a également craqué. Toujours suspendu, Spitzer était loin du banc, dans sa tribune...
Vannes a donc gagné sa première rencontre dans l'élite après deux revers concédés contre Toulouse (18-43), à domicile, et contre le Stade Français à Jean-Bouin (34-31), avec la fierté toutefois d'avoir pu ramener le point du bonus défensif. Sa victime du jour est Lyon (30-20), la grosse équipe du LOU, invaincue après deux journées, qui ambitionnait de s'imposer dans le Morbihan. Elle a échoué, incapable d'enrayer la puissance du pack vannetais, de faire déjouer la première ligne commandée par Mako Vunipola, en grande forme, et de faire taire le stade de la Rabine.
Un drôle de joli stade, situé un peu dans une école, à quelques pas du port. Il est petit mais bruyant sauf quand les buteurs tapent, incandescent parfois. Les presque 12 000 spectateurs se souviendront longtemps de ce 21 septembre historique.
« Il fallait gagner pour ne pas tomber dans une spirale infernale »
Cyril Blanchard, talonneur de Vannes
Sébastien Taofifenua, le pilier droit de Lyon qui a fréquenté bon nombre d'enceintes durant sa carrière, a juré samedi qu'il n'avait jamais vécu une telle ambiance : « Il faut commencer par féliciter Vannes qui a fait un gros match et s'est accroché pendant 80 minutes. On pensait qu'il allait connaître un coup de moins bien, mais poussé par son public, ce n'est pas arrivé. Franchement, c'est la première fois que je vis ça. »
Lors des deux premières journées, Francisco Gorrissen et ses partenaires étaient complètement passés à côté de leur entame, obligés de courir après le score. L'exercice est épuisant. Samedi, ils ont affiché de nets progrès. Ils ont aussi amélioré leurs sorties de camp, même si elles furent encore imparfaites. On avait souligné également cette difficulté à marquer des points sur les temps forts, et ce fut le cas, encore, notamment en première période.
Mais souvent, la chance est nécessaire pour renverser une situation complexe. Vannes en a eu, avec un arbitre indulgent sur quelques plaquages mal maîtrisés, et avec un magnifique cadeau des Lyonnais, offert juste avant la pause. Sur une relance risquée, Davit Niniashvili vit sa passe contrée et déviée par son poteau, et tomber aux pieds de Paul Surano, l'arrière breton, heureux de pouvoir aplatir (35e). « Je pense que le LOU a pris un petit coup derrière la tête », analysa-t-il à l'issue de la rencontre.
En seconde période, Vannes est parvenu à inscrire deux nouveaux essais par Salesi Rayasi et Alex Arrate (47e et 73e). L'ailier néo-zélandais ayant une nouvelle fois fait preuve de sa puissance, de sa classe folle avec des prises d'initiative intelligentes et efficaces, offrant bon nombre de solutions tout au long de la partie...
Pourtant, la semaine prochaine, il ne sera certainement pas du voyage à Toulon puisque le staff a prévu de faire tourner. Tout comme Mako Vunipola, qui va prendre quelques jours de repos. « C'était intense, sourit Cyril Blanchard, le talonneur, un ancien de la maison. On va se mettre deux jours dans le formol maintenant. Il fallait gagner pour ne pas tomber dans une spirale infernale. On est là, on sait qu'on peut maintenant exister dans ce Championnat. » La peur d'être ridicule s'est peut-être dissipée samedi.
Posted 04 October 2024 - 11:26 AM
Goulven Le Garrec a refusé toutes les demandes d'interview avant ce match de Top 14. Cette rencontre ne ressemble évidemment pas aux autres pour l'un des adjoints de Jean-Noël Spitzer, chargé des skills, de l'attitude aux contacts, et de superviser des joueurs pour la cellule de recrutement. En face, c'est le Racing 92, le club de son son fils, Nolann, le demi de mêlée international, l'un des meilleurs spécialistes du pays.
L'instant sera fort et intense, et nous fait penser à ces quelques mots de David Darricarrère, adjoint l'an dernier à Castres, et amené à défier son fils, Léon, centre de Clermont. « C'est un sentiment mitigé, étrange. Il y a beaucoup de fierté, mais ça te fait bizarre aussi de voir ton gosse sur le bord du terrain, comme quand il évoluait en jeune. Mais c'est un sentiment ambivalent, parce qu'il y a la préparation du match aussi. Dès que le coup de sifflet retentit, tu penses au match, au rugby même si, quand il y a un ruck, et que ton fils n'est pas loin, tu le regardes avec un peu plus d'attention. Mais ça fait de belles émotions. »
Des émotions, Goulven Le Garrec en a eu beaucoup à gérer depuis plusieurs mois avec la montée en Top 14, la première de l'histoire du RCV, et le début du Championnat plutôt corsé. Il y a quinze jours, au coup de sifflet final de la rencontre qui opposait Vannes à Lyon avec une victoire du club morbihannais (30-20), on avait même vu quelques larmes couler sur son visage.
Comme Jean-Noël Spitzer, le manager, ou Martin Michel, le directeur général du club, Goulven Le Garrec (48 ans) est une figure du RC Vannes, un personnage incontournable qui a tout connu dans ce club. À son parcours, il faut associer aussi son père, Alain, ancien professeur d'éducation physique et entraîneur du club. C'est avec lui que Jean-Noël Spitzer a commencé à jouer au rugby, au collège.
Goulven Le Garrec exerce le même métier que son père. Il continue d'ailleurs d'enseigner, à Arradon, dix heures par semaine. En juin, après l'obtention du titre de champion de France de Pro D2 (16-9 en finale contre Grenoble), il avait réservé une belle surprise à ses élèves, en débarquant dans la cour de l'école avec le bouclier sous le bras.
Le professeur a aussi été un excellent joueur. Il évoluait avec le 9 dans le dos. Vincent Stricher a porté le même maillot, à Vannes : « C'était un joueur très propre, comme Nolann. C'est dommage, il a eu quelques pépins physiques qui ont freiné son évolution. Avec nous, en Fédérale 3, il allait trop vite. Il avait une passe de 25 mètres et notre demi d'ouverture, un coup de pied de 15 mètres... Au final, on reculait. Il était très bon, s'occupait de tout. »
Pour ses études et toucher le haut niveau, il s'est exilé dans le Sud-Ouest avec une licence signée en faveur du CA Bordeaux-Bègles. Considéré comme le premier joueur professionnel breton, celui qui a été champion du monde U19, en 1995, était la doublure de Guy Accoceberry.
« Il avait une super passe, Nolann, son fils, a d'ailleurs la même, cette fluidité du geste »
Guy Accoceberry, son coéquipier à Bordeaux-Bègles
« Je me souviens bien de lui. On s'est croisé il y a quelques années aux fêtes de Bayonne, raconte l'ancien international. Il était arrivé à Bordeaux pour ses études. Junior, il a vite intégré le groupe professionnel mais il s'est fracturé une jambe. Après, ce fut plus difficile. Mais il était à l'écoute, posait des questions intéressantes et intelligentes. Il était attachant, bosseur et respectueux. Il avait une super passe, Nolann, son fils, a d'ailleurs la même, cette fluidité du geste. Il m'avait envoyé un SMS pour la naissance de son fils. »
Après Bègles, il s'est retrouvé du côté du Racing... C'était en 2000. Mais son corps n'a pas tenu. Il a donc cessé de jouer, a retrouvé ses terres pour devenir l'entraîneur du RC Vannes. L'équipe évoluait en Fédérale 2. Spitzer appartenait à l'effectif avant de rejoindre le staff, en 2006. En 2007, le père de Nolann quittait son poste, en froid avec quelques dirigeants, et peu convaincu par le projet.
Dix ans plus tard, après avoir travaillé à la formation du club morbihannais, il a accepté de revenir, à la demande de Spitzer, au plus près des joueurs. Vannes était alors en Pro D2. Nolann avait 14 ans, et s'apprêtait à rejoindre le Racing...
Posted 04 October 2024 - 14:00 PM
Posted 06 October 2024 - 08:01 AM
Pour exister dans ce Top 14 complexe qui ne pardonne aucune erreur, il faut être consistant, sur la longueur de la saison, mais aussi lors d'une rencontre. Si le RC Vannes n'est pas ridicule pour un promu, il doit absolument travailler cette régularité, et se battre pour éradiquer de ses prestations ces drôles et étranges trous d'air, ces absences récurrentes et pénalisantes... Contre le Racing, le RC Vannes disputait son cinquième match de championnat, et comme lors des quatre premiers (Toulouse, Stade Français, LOU, Toulon), il a un moment disparu des débats, oublié les fondamentaux, avec une punition immédiate.
Samedi après-midi, les hommes de Jean-Noël Spitez qui purgeait son dernier match de suspension et effectuera donc son retour sur le banc, samedi prochain, à Montpellier, ont parfaitement négocié l'entame et la première période. Ils étaient bien dans tous les compartiments du jeu, réalistes dans les zones de marques, solides en défenses, costauds en mêlée, inspirés en touche.
Les feux étaient au vert, et les supporters croisés à la pause semblaient persuadés de voir le promu s'imposer pour la deuxième fois de la saison, après le succès obtenu face au LOU. Le RC Vannes menait donc 17-10 après 40 minutes de jeu, avec deux essais marqués par Salesi Rayasi (9e) et Cyril Blanchard (40e). Mais une rencontre, c'est 80 minutes, et deux périodes, et la seconde, les Bretons ne l'ont pas joué.
Pourquoi ? À chaud, difficile de trouver les réponses. Le premier à avoir été invité à réfléchir au problème fut Alex Arrate, le centre : « C'est frustrant quand on voit notre première période, on commence bien le match on est devant à la pause, il y avait vachement de choses positives. Et puis on s'écroule, on passe 25 minutes dans notre camp, on prend des pénalités, je prends un jaune. Ces 25 minutes de trou d'air avec pas mal de maladresses, d'indiscipline. On est sous pression, on n'arrive pas à mettre la main sur le ballon. Et puis on est tombé face à une équipe qui est revenue avec d'autres intentions. »
Pour Francisco Gorrissen, son capitaine, le problème ne peut pas être physique. Il faut alors chercher dans la tête des joueurs qui après la première période se sont peut-être vus trop beau, et certain, avec le vent dans le dos, d'enfoncer encore un peu plus le Racing, une équipe en mal de confiance en arrivant en Bretagne. « Il faut être plus concentré, plus discipliné. À la pause, on était bien, on était excité, on voulait encore plus. Mais on a lâché, on a fait moins d'efforts. »
Est-ce que la pause a été bien gérée ? Est-ce que le discours des coaches durant ces minutes de repos a été le bon ? « C'est une question qu'on se pose, reconnut à chaud Mathieu Cidre. Est-ce qu'on a donné les bonnes consignes, est-ce qu'elles ont été pertinentes. Franchement, la première période était encourageante, on est décisif, on met de la pression sur les coups d'envoi, on arrive à scorer, on pensait que les choses allaient dans le bon sens mais on a oublié certains ressources. On se doit d'être au taquet pendant 80 minutes. Est-ce qu'on a mis les ingrédients pour pouvoir insister et garder le contrôle du match ? C'est un championnat impitoyable qui ne permet pas de trou d'air. Il y a toujours un trou d'air.... Il manquait certaines ressources, il manquait de tout ça, on se doit d'être au taquet tout le temps, car quand on joue notre rugby, on n'est pas largué. » Oui, mais il faut le jouer plus que 40 minutes.
0 members, 1 guests, 0 anonymous users