C’est simple à comprendre.
Si tu vis à la campagne avec les vaches tu a tendance à parler en patois
Si tu est dans une activité d’influence anglo-saxonne tu a tendance à faire du franglais
Si tu es à la retraite, probablement que tu as le temps de te poser des questions
En fait le langage s’hérite de ton écho système
Je ne voulais en aucun cas te pointer du doigt, mais je dois dire qu'à moi aussi, le franglais pose problème.
Pour commencer, je ne suis pas d'accord avec ta troisième phrase ("Si tu est dans une activité d’influence anglo-saxonne tu a tendance à faire du franglais"). J'estime être assez bien placé pour répondre ; je n'ai que très rarement l'occasion de parler français (quelques fois par an avec des amis, ou des voyageurs rencontrés par hasard), l'anglais est la langue qui est pour moi la plus naturelle, pourtant je n'emploie pas de mots anglais ou d'anglicismes quand je m'exprime ici à l'écrit. De même, je n'emploie jamais de mots des autres langues que j'utilise pourtant quotidiennement.
Quand je le fais, ce sont des mots communément admis dans le champ lexical du rugby ("rucks"), même si ça aussi, ça me pose un peu problème ; si chacun faisait l'effort de traduire ces mots-là, je suis certain qu'on trouverait d'assez bons équivalents en français ; c'est aussi comme cela qu'une langue évolue. Mais on peut aussi considérer que ces mots anglais font partie d'un "héritage" lié au sport ; ainsi utilise-t-on des mots japonais au judo et karaté, des mots français en escrime, etc. En général, je me plie à l'usage du forum, pour être le plus compréhensible par tous.
Souvent, l'utilisation de mots anglais en français relève d'une certaine flemme, alors que réfléchir aux mots, c'est s'approprier un peu leur sens. On aura beau faire, pour un français "groupé pénétrant" sera toujours plus parlant pour un français que l'obscur "maul". Dans un cas, le mot reflète immédiatement une partie de la réalité du phénomène, tandis que dans le second, le mot semble apposé arbitrairement à celui-ci. Le second terme, maul, exclut par ailleurs davantage de personnes que le premier (il en va ainsi d'un nouveau venu dans le monde du rugby et qui en découvre les règles).
Ensuite, les mots anglais utilisés en français me semblent très souvent être "le fond du panier" de l'anglais ; de ces mots cache-misère qui pullulent depuis quelques années. Comme dit par d'autres, ils cachent bien souvent une pauvreté de pensée abyssale, et je pense que les anglicismes sont plus souvent employés par des influenceuses maquillage sur Facebook et autres jeunes cadres dynamiques vendant du vent que par des intellectuels, comme j'ai aussi pu le lire ici. Comme disait Nick Woodwater, "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément". Franchement, l'anglais est une très belle langue, pleine de possibilités, et ça me fait mal de la voir réduite à cela. Je me dis qu'inévitablement, les non-anglophones doivent avoir une bien piètre opinion de cette langue.
Par ailleurs, le niveau des français dans leur propre langue est catastrophique. Bien pire que ce que je peux constater pour d'autres langues. Il y a sans doute beaucoup de raisons à cela, et je ne suis en rien spécialiste de ces questions. Par contre, il me semble que l'usage d'anglicismes abscons à tout va n'aide en rien. Je trouve alarmant que de nombreuses personnes ne soient pas capables de s'exprimer convenablement dans leur seule langue maternelle. C'est pour moi bien plus préoccupant que le fait que les français ne parlent pas bien anglais (ce dont, personnellement, je me contrefous royalement).
Enfin, l'exemple néerlandais devrait vous faire franchement peur ; une langue devenue rachitique à force d'anglicismes, une langue qui rabougrie sur elle-même. Il suffit de demander à un néerlandais de parler deux minutes sans utiliser de mots anglais pour s'apercevoir du souci. Cela a par exemple un impact considérable sur la littérature néerlandaise (ou plutôt sa relative absence). Je ne voudrais pas que la même chose arrive au français.
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Ci-dessous, un exemple de cette jeune génération d'analphabètes éhontés et dévergondés, qui n'ont jamais entendu parler de concordance des temps et ne connaissent Cyrano que par le robot Bergerac 3000 dans Mass Effect 6 :
Moi, si j'usitais d'une telle langue, il eût fallu sur le champ que je me l'amputasse.