En visite mercredi à Clermont, qu'il rejoindra à la fin de la saison, Mohamed Haouas (29 ans ; 16 sélections) a pu se projeter sur son avenir. Mais c'est encore de son passé qu' il sera question ce vendredi matin au tribunal de Montpellier où le pilier droit du MHR comparait, pour deux chefs de « violence aggravée suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours » et deux autres de « destruction du bien d'autrui commise en réunion », avec cinq connaissances, pour des faits remontant au 1er janvier 2014.
Ce procès était prévu le 13 janvier mais avait été reporté en raison de l'absence du joueur, parti au pays de Galles la veille d'un match de Coupe des champions face aux Ospreys (35-29, le 14 janvier). « La justice n'est pas à sa disposition, avait déploré le procureur. C'est une affaire suffisamment grave pour qu'il soit là. »
Ce vendredi matin, le joueur sera bien présent, comme il l'avait été, au même endroit, le 4 février 2022, condamné alors à dix-huit mois de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende pour des faits de cambriolage remontant à 2014 (il avait alors 19 ans). Le tribunal va cette fois juger une affaire antérieure de quelques mois.
Au matin du 1er janvier 2014, une violente bagarre éclate dans une boulangerie dans le sud de Montpellier. Elle met aux prises Mohamed Haouas accompagné de plusieurs personnes et le responsable d'une boîte de nuit. Selon plusieurs témoins, tout serait parti de propos déplacés d'Haouas envers la fille de ce dernier, qui aurait ensuite asséné le premier coup. Les images de vidéosurveillance à l'intérieur de la boulangerie montreraient que le patron de la boîte de nuit a été pris à partie et violemment agressé par plusieurs personnes, dont Haouas, commettant au passage plusieurs dégradations dans les lieux des faits. L'arrivée du fils de la victime et son tir par arme à feu auraient permis à son père de se dégager puis de prendre la fuite.
La version du pilier du MHR, dans nos colonnes le 17 janvier dernier, diffère : « Deux filles se sont fait gentiment draguer. Une des deux était avec son père, un grand costaud du monde de la nuit, elle a insulté le mec qui s'est pris la tête avec elle. Rien de grave. Mais son père, quand il a vu ça, est sorti de la boulangerie. Il m'a mis une patate dans la tête (...) J'ai répliqué, il a sorti un pistolet. Il a tiré à plusieurs reprises. Mon premier réflexe a été de prendre une chaise pour me protéger (...) Je suis rentré dans la boulangerie avec la chaise (...) Pour moi, j'étais en légitime défense. Lui est revenu à la charge et a ensuite arraché un pied de comptoir et a ouvert la tête d'une autre personne. J'ai trouvé un manche à balai, j'ai tapé par terre et sur la vitrine. J'étais énervé. »
Le procès ce vendredi matin, lors duquel le patron de la boîte de nuit, non poursuivi, sera sur le banc des parties civiles, permettra d'établir les responsabilités. Le troisième-ligne Yacouba Camara devrait venir au soutien de son coéquipier au MHR. Pas le manager Philippe Saint-André, avec qui les relations sont tendues. Haouas est même à l'écart du groupe montpelliérain cette semaine, comme le deuxième-ligne Paul Willemse, après des tensions dans le vestiaire entre les deux joueurs et le staff après la défaite contre Brive samedi dernier au GGL Stadium (26-27). Les internationaux ne joueront pas contre La Rochelle demain dans ce qui aurait dû être le dernier match d'Haouas à Montpellier. Dans l'entourage du joueur, on espère que ce procès sera le dernier avant de se projeter vers Clermont, où une nouvelle vie l'attend.
), qui a plein de temps libre pour aller le voir à l'entraînement ? 
