Après je ne suis pas certain que Manager et entraîneur aient le même rôle...c'est pour ça qu'il y a un entraîneur des avants, un de la mêlée, un autre des lignes arrieres, encore un pour les skills ect...
Le Manager...manage j'imagine...donc c'est probablement un travail différent que celui d'entraîneur, sinon il n'y aurait pas besoin des deux ?
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J'entends qu'il puisse y avoir une certaine nostalgie d'une époque où ces termes, cette manière d'envisager le sport était différente, mais je crains que cette époque ne soit révolue actuellement. Et en ce sens, j'ai quand même la sensation, peut-être à tort, que Urios est parfaitement dans le rôle et la fonction qui est attendue de lui par ses employeurs, et que son travail est reconnu par ses paires et dans les milieux rugbystique...
C'est vrai qu'un manager est forcement a la fois "technicien" et "meneur d'homme", et va pencher plutot d'un cote ou de l'autre en fonction de ses preferences et de son staff. Pour la derniere partie je suis tout a fait d'accord qu'Urios remplit certainement exactement le contrat qu'il a passe avec Pats. En revanche je suis pas sur que sa maniere d'etre un manager soit vraiment la seule possible, et que le reste serait une epoque revolue. Deja si on compare a d'autres clubs du Top14 Mola, Bru, ROG, Mignoni, Patat, Piqueronnies, pour moi tous sont plus "techniciens" et moins "meneur d'homme" qu'Urios, et pourtant leur club se porte pas trop mal. Ensuite mon vrai regret c'est que la direction avait decide d'un grand changement apres la periode difficile de ~ 2017-2023 (si on met de cote 2019), pas de souci. Mais pour moi, si on voulait reconstruire une culture dans ce club, ca devait passer par le jeu, c'est-a-dire une identite de rugby forte. Quand Vern arrive en 2006, la situation est un peu differente, mais ce qu'il met en place pour moi est fortement structure autour de sa philosophie de jeu. C'est ce que j'aurais aime pour l'ASM, mes references c'etait plutot Pep, l'Ajax, ou la Masia en foot, et dans une certaine mesure le ST ou Joe Schmidt en rugby, je pense qu'a l'ASM on avait l'opportunite de construire vraiment quelque chose d'unique et durable autour d'une vraie philosophie de jeu avec des principes forts.
En lieu de ca, on est en train de baser nos fondations sur des poncifs LinkedIn ("etre meilleur ne s'arrete jamais", "c'est a plusieurs qu'on devient unique"), et autour d'un manager qui est hyper-centre sur l'idee que le rugby au fond c'est secondaire, ce qui compte c'est que lui soit capable d'embarquer les joueurs (je cite: "Sentraîner, travailler dur, travailler son rugby, faire de la musculation, tout le monde le fait. Par contre, arriver à fédérer la majorité dun groupe autour dune vision commune, cest beaucoup plus dur. Mais si tu y arrives, il ne peut pas tarriver grand-chose.").
Pour le dire autrement, il y a un moment ou Urios dit ca:
"En présaison, on co-construisait le chemin de notre saison. Quelle est notre raison dêtre ? Que veut-on gagner ? Quelles sont nos valeurs ? Quel jeu veut-on pratiquer ? En répondant à ces quatre questions, le groupe va décider de ses objectifs."
Personnellement j'aimerais l'inverse. J'aimerais que "quel jeu veut-on pratiquer" ce soit quelque chose qui ne soit pas decide chaque saison, mais au contraire le marqueur fort de notre identite, nos fondations, qui reste un guide sur ~ 5 - 10 ans (des jeunes jusqu'aux seniors). Et ensuite, en pre-saison, tu fais le boulot de trouver tes cadres pour la saison, et trouver les raisons qui vont faire que le groupe va vouloir se faire mal ensemble quand ils seront dans le dur. Cette deuxieme partie pour moi peut facilement changer de saison en saison (surtout avec le professionnalisme et les blessures du rugby pro qui font que les effectifs changent enormement), alors que la premiere partie (le jeu) devrait etre plus fixe. Et ce n'est pas (juste) une question de gout, je pense que ce que je decris au-dessus comme fondations serait plus pérenne et stable que ce qu'Urios est en train de faire, mais ca l'avenir le dira.
Enfin pour le cote "reconnu par ses paires et dans les milieux rugbystique" c'est peut-etre le cas en France, je peux te certifier que ce n'est pas le cas a l'international, malheureusement quand j'ai eu la chance de discuter avec soit des entraineurs (qui ont souvent des jeunes joueurs qui veulent venir en France) soit des agents de joueur, qui ne savent pas que je suis fan de l'ASM et a qui je n'ai pas parle d'Urios, la grande majorite voient l'ASM d'Urios assez bas sur leur liste de "clubs ou on aimerait envoyer nos joueurs", particulierement les jeunes. Mais c'est sans doute en partie le decalage entre son management qui, je pense, est assez "typiquement Francais", et ce qu'ils ont l'habitude de voir (par exemple le fait qu'Heini Adams ait un role important a Bordeaux, ou la presence des All Blacks a Pau, fait qu'ils ont une bien meilleure impression quand ils discutent avec ces staffs).