Je mets ça là...
Top 14 : ces nouvelles règles auxquelles va devoir s'adapter l'ASM Clermont cette saison
Cette année encore, les staffs et surtout les joueurs vont devoir appréhender quelques nouveautés pour ne pas s’attirer les foudres du corps arbitral dont la sécurité des acteurs reste la priorité.
La principale évolution de cette intersaison est l’arrivée du fameux carton rouge de 20 minutes, imposé par World Rugby à toutes « les compétitions d’élite » pour un test généralisé. Découverte par le grand public lors des compétitions internationales comme la Coupe du monde 2023, cette nouvelle sanction fait donc son apparition dans nos championnats de Top 14 et de Pro D2, malgré les réticences des décideurs français.
Vers plus de cartons ?
« Au début, on était un peu sceptique, convient Mathieu Raynal, responsable avec Romain Poite de la cellule haute performance de l’arbitrage français. Mais maintenant qu’on dispose de cet outil, autant en faire un atout. On a un an pour l’utiliser de la manière dont on le souhaite et essayer de montrer à World Rugby qu’il y a peut-être une autre voie que celle qu’ils empruntent. » La première différence avec l’utilisation initiale qu’en fait l’instance internationale, c’est tout simplement la matérialisation de ce fameux carton. Celui-ci sera orange afin, notamment, de faciliter la compréhension du public.
Mais alors, dans quelles conditions les arbitres le dégaineront-ils ? « Notre carton rouge, reste notre carton rouge, avec les mêmes observables, répond Mathieu Raynal. Idem pour notre carton jaune. En fait, cette troisième sanction va venir trancher des situations qui, l’année dernière, divisaient l’opinion. »
De quoi éveiller quelques craintes dans les staffs. « On sait que l’an dernier, les arbitres avaient plus tendance à s’orienter vers le jaune que vers le rouge, pointe Julien Laïrle, l’entraîneur des avants de l’ASM Clermont. Là, je pense que le carton orange sera beaucoup plus facile à sortir. » Une telle issue pourrait alors poser problème. Car si le joueur sanctionné d’un carton orange pourra être remplacé par un coéquipier au bout de 20 minutes, dans le fond, cela reste un rouge à titre individuel avec l’impossibilité de revenir sur le terrain donc, mais aussi l’obligation de purger une suspension plus ou moins longue après un passage en commission de discipline.
« Cette sanction sera utilisée de façon marginale, tient à rassurer Mathieu Raynal. Il n’y a qu’à observer la 1re journée de Pro D2 : aucun carton orange n’a été sorti. La saison dernière, en Top 14, il aurait été utile sur une quinzaine de situations. » Ce mardi, l’arbitre Vincent Blasco-Bacqué a ainsi passé la journée auprès des joueurs de l’ASM pour leur expliquer, notamment, les détails de cette nouvelle mesure.
Le micro, sur la sono
Autre différence notable, cette sanction de 20 minutes n’appartiendra qu’à l’arbitre central. Il n’y aura donc pas de « bunker » comme sur les compétitions internationales où l’homme au sifflet dégaine d’abord un carton jaune, puis croise les bras, avant que l’action ne soit analysée dans un lieu tenu secret, loin du stade, et où la décision finale est prise. D’ailleurs, pour mieux faire comprendre les décisions aux spectateurs présents au match, le micro des arbitres de champ sera directement relié aux systèmes de sonorisation des stades lors des séquences vidéo.
Parmi les autres nouveautés notables, seront observées la légalité des plongeons au-dessus des rucks pour marquer un essai (il ne faudra pas tomber sur un autre joueur) ou encore les attitudes des soutiens offensifs (demande de maîtrise du poids du corps en ne s’ancrant pas mains ou coudes au sol au-delà du plaqué).
Une attention particulière sera aussi portée à la mêlée : attention au non-respect du break-foot (ce pied que les talonneurs doivent mettre en avant, juste avant introduction) ou aux introductions pas droites ! « C’est une demande spécifique des entraîneurs qui veulent plus de rigueur dans ce secteur, explique Mathieu Raynal. On a d’ailleurs établi avec tous les staffs de Top 14, de Pro D2, de l’équipe de France et les arbitres un document de 65 pages où tous les points techniques ont été débattus et validés. On est donc d’accord sur la manière de les arbitrer, même si cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas d’erreurs d’arbitrage. »