Franchement, je trouve que cette interview montre bien ce qu’est Urios : un mec lucide, franc, mais toujours dans la logique du “recadrage moral”. Il ne parle pas de système, ni de stratégie, ni d’adaptation : il parle d’attitude, d’ADN, d’engagement. En soi, ça a du sens après la claque à Bayonne. Mais ça montre aussi qu’il reste attaché à une vision très “ancienne école” du rugby : celle où la clé, c’est la combativité avant tout. Il reconnaît d’ailleurs sa part de responsabilité :
“La première chose qui m’a déçu, c’est moi.”
Mais derrière, c’est clair qu’il vise ses cadres. Quand il dit :
“Les leaders n’ont pas su embarquer l’équipe.”
C’est une manière de dire : certains cadres n’ont pas pris leurs responsabilités. Il parle d’un échec collectif, mais il envoie aussi un signal fort : il y a des places à perdre si on ne répond pas présent.
Concernant Jauneau, je trouve qu’il le protège. Il le met en avant comme un vrai leader en progression, un gars juste dans ce qu’il fait. En revanche, il l’expose aussi : il lui demande clairement de devenir le relais du coach, celui qui “embarque le groupe” même sans Plummer. C’est une vraie marque de confiance, mais aussi une pression énorme pour un joueur de 21 ans.
Le passage sur Raffy, par contre, est plus dur. Quand Urios dit :
“Ce n’est pas très sympa pour Tom, mais la vérité, c’est celle-là.” et qu’il explique que tout le monde a “baissé la tête” après le forfait de Plummer, c’est une phrase qui pique. En gros, il dit que le groupe n’a pas cru en ses chances avec lui à l’ouverture. Même s’il le formule sans méchanceté, ça reste une déclaration très lourde à entendre pour un jeune. Il veut sans doute provoquer un électrochoc collectif, mais ça peut casser la confiance d’un joueur.
Enfin, ce que je retiens, c’est qu’Urios n’est pas dépassé, mais qu’il reste fidèle à son style : il parle de combat, de mental, d’identité, rarement de jeu. Et dans le rugby moderne, où tout se joue sur la vitesse, la précision et la lecture, ça peut donner l’impression d’un décalage.
Le discours est sincère, cohérent, mais on sent que le staff cherche encore comment combiner le “combat à l’ancienne” avec un rugby plus fluide. Je pense que Urios tente de garder la main sur un groupe en transition, avec ses mots à lui, directs, mais pas toujours adaptés à la génération qu’il coache.