Une belle victoire d’estime face à l’UBB (34-19), un collectif retrouvé affichant à nouveau un gros caractère, un paquet d’avants conquérant, un record d’affluence au Michelin... Et pourtant, ce dimanche matin, ce n’est rien de tout cela qui animait les discussions autour du café. Les mots de Christophe Urios, prononcés au micro du diffuseur après la rencontre, ont considérablement agité le landerneau clermontois. Après les critiques d’anciens joueurs (Fritz Lee, Alexandre Audebert, Julien Malzieu, Julien Pierre, NDLR) et de supporters, dont l’équipe et le manager ont été les cibles les jours précédant la rencontre, la mise au point fut pour le moins musclée.
« Les critiques, je suis habitué. Mais tous ces révolutionnaires qui veulent parler de Clermont, j’aimerais juste leur faire l’état des lieux de ce que j’ai rencontré il y a trois ans. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait, eux, dans le club. C’est donc bien joli de critiquer… Ce n’est pas le moment de parler de ça, mais je m’en occuperai rapidement. Ce soir (ce samedi), je suis content de mes joueurs et je leur dis "merci". J’aurai moins de textos provocateurs et désagréables ce soir. »
La sortie n’a pas manqué de faire réagir. Et c’est un euphémisme. Les supporters de la première heure n’ont pas apprécié que le manager s’attaque à d’anciennes gloires du club. D’anciens joueurs se sont également montrés virulents dans les colonnes de Rugbyrama ou de L’Équipe quant à la production de l’équipe et au management du staff. L’ASM Clermont étant un club déchaînant les passions, on peut entendre que les fidèles de la première heure aient été heurtés par le ton de la déclaration.
Mais au-delà de toute l’agitation de ces derniers jours, la colère froide de Christophe Urios trouve son origine il y a bien des mois. Et il est important de faire un pas de côté par rapport à l’actualité brûlante. Outre le fait que le technicien n’ait jamais caché son rejet de convoquer la gloire passée, Christophe Urios a pris soin d’évoquer l’état de santé du club et de l’équipe lorsqu’il a pris les rênes en janvier 2023. Cette phrase de sa déclaration est essentielle pour comprendre son ressenti.
L’ASM Clermont part de loinAvant même que la saison ne commence, l’entraîneur avait évoqué dans nos colonnes sa sidération lorsqu’il a effectué ses premiers pas en Auvergne. « Quand je suis arrivé ici, je me suis rendu compte qu’il y avait un monde d’écart avec ce que je voyais à la télé. À Bordeaux, par exemple, on travaillait bien plus qu’à Clermont. Mon rapport d’étonnement a été assez dur. Je ne sentais pas de cohérence ni d’envie de progresser. »
Un club à l’arrêt, en somme. Pour comprendre les périodes de moins bien, il faut aussi en connaître les origines. Et sur ce point, le manager n’a pas tort. L’ASM Clermont part de loin et n’a pas retrouvé, pour l’heure, son lustre d’antan.
La qualification pour les phases finales en juin dernier constituait une première étape. Elle devra être suivie de résultats sportifs encore bien meilleurs pour attester d’une progression plus importante. Au-delà des polémiques et des sorties médiatiques, la vérité du terrain sera la seule viable et entendable. D’un côté comme de l’autre.







