A quatre jours d’un déplacement à Paris, où l’ASM Clermont va tenter d’aller chercher des points, Frédéric Charrier, coach adjoint des "jaune et bleu" a disséqué les maux de son équipe qui ont conduit au revers face à Bordeaux-Bègles, vendredi dernier (35-40).
Quatre jours après la défaite face à Bordeaux, qu’est-ce qui vous fait le plus enrager dans la prestation de vos joueurs ?
"J’ai revu ce match quelques fois… Il y a évidemment notre défense comme on l’a déjà dit. Et il y a toutes ces petites erreurs qui ont été faites après avoir marqué, qui ont permis derrière aux Bordelais d’inscrire trois points et nous distancer au score trop facilement."
Des exemples ?
"Quand on recolle à 7 partout, sur le coup d’envoi de Bordeaux, on commet un en-avant et on prend trois points. Sur une touche aux 40 mètres, on doit sortir proprement de notre camp, là, on bafouille la touche, en-avant, pénalité, 3 points de l’UBB. Ce sont des situations où les Bordelais ont marqué trop facilement sur la première mi-temps. Et ils ont mené largement au score, ce qui les a mis en situation confortable pour nous mettre sous pression. Au final, on a rendu ce match beaucoup trop facile pour notre adversaire."
Et pourtant, vous êtez revenus à chaque fois et même pris le score…
"Oui, on a su déployer l’énergie pour revenir dans la partie et essayer de faire basculer le match. Mais ce qui me fait le plus enrager, c’est quand tu mènes de six points, tu laisses les Bordelais revenir avec une faute idiote, qui leur offre une balle dans nos 22 où ils vont scorer encore une fois trop facilement. Après, on parvient encore à reprendre le score et puis, il y a ce coup d’envoi qui est terrible pour nous."
"Sur le dernier renvoi, on fait n'importe quoi"
Qu’est-ce qui s’est passé sur ce renvoi où vos joueurs se ratent totalement ?
"On fait n’importe quoi. Quand tu sais qu’il reste deux minutes à jouer, il ne faut pas être un expert pour comprendre que l’équipe qui va engager va faire un renvoi court pour récupérer le ballon et avoir une dernière munition. Il fallait avancer les blocs, rester en place et ceux qui sont responsables de couvrir les blocs ne pas aller dans le dos de l’adversaire et te faire surprendre comme cela a été le cas. Donc, ce manque de maîtrise à ce moment-là du match, ça fait enrager."
Vous avez retrouvé les joueurs lundi matin (1er janvier), quel a été le message du staff ?
"Les erreurs dont j’ai parlé, on les fait depuis le début de saison. Ce sont les mêmes que lors de notre premier match de préparation à Nevers où on était mené 14-0 après dix minutes. Ça ne peut plus durer. Ce matin (mardi), hier (lundi) aussi on a eu des réunions qui ont duré, on a vu et revu les images du dernier match. On veut changer les choses pour que très rapidement, dès ce week-end, on ne fasse plus ces mêmes erreurs."
"Il y a des secteurs où on est très bien, d’autres où on est dernier du Top 14. Ce n’est pas possible de continuer comme cela, sinon, on n’atteindra pas nos objectifs."
Samedi, vous jouez au Stade Français, qu’avez-vous dit aux joueurs ?
"On vient de prendre un point sur les deux derniers matchs, ce qui est largement insuffisant. On est dans une situation où il faut prendre des points. S’il y en a un à aller chercher, deux, ou si on est en position de gagner, il faut tout prendre. C’est notre priorité en Top 14."
Entretien réalisé par Christophe Buron (LM - 03/01/24)