Force, caractère et abnégation : la recette gagnante de l'ASM Clermont pour renverser le RC Toulon
Benjamin Urdapilleta s’est montré impeccable face à Toulon. Notamment quand il a fallu donner la victoire aux siens à trois minutes de la fin du match. © BOILEAU FRANCK
Au terme d’un match difficile et âpre, l’ASM Clermont est parvenue à renverser un RC Toulon très solide (19-18), ce dimanche soir, au Michelin. Les hommes de Christophe Urios ont fait preuve d’une grosse dose de caractère.
Une délivrance ! Juste devant nous, deux supporters se sautent dans les bras quelques secondes après le coup de sifflet. En contrebas, les Argentins Bautista Delguy et Benjamin Urdapilleta effectuent exactement la même étreinte rageuse sur la pelouse. Les musiciens de la banda de Cournon se frappent dans les mains. « Là, on a montré du caractère ! », s’exclame l’un d’eux.
Ces scènes d’exaltation post-match sonnent comme une véritable libération. Celle d’une victoire acquise avec de la force, du caractère et de l’envie. C’est le succès d’une équipe qui n’a jamais rien lâché. Des valeurs qui plaisent bien évidemment à l’entraîneur Christophe Urios. Les joueurs également à l’image d’un Benjamin Urdapilleta symbole du caractère clermontois dans le money-time. L’ouvreur n’a pas craqué au moment de donner la victoire aux siens (77e). Quelques minutes seulement après avoir manqué un drop de trois fois rien.
« Les Toulonnais nous ont mis énormément de pression tout au long de la partie. Mais heureusement avec l’attitude de toute l’équipe de ne jamais vouloir lâcher nous avons toujours cru que nous pourrions gagner ce match. C’est justement cette force collective qui nous a manqué à Perpignan. Même quand nous étions menés de neuf points, nous n’avons jamais douté. »
Face à une telle adversité, cette mentalité était bien évidement la moindre des choses. Sans celle-ci, les Clermontois auraient certainement perdu cette rencontre. Car dans la maîtrise collective, les Toulonnais se sont montrés bien supérieurs.
Vous n’aviez pas regardé le RC Toulon il y a pile-poil deux semaines sur la pelouse du Stade Français ? Pour celles et ceux qui avaient loupé cette autre affiche du dimanche, les hommes de Pierre Mignoni vous ont proposé un remake en prime time. Même conditions climatiques avec de la pluie en guest star et même trame de scénario avec des Varois qui ne s’amusent pas à jouer les rôles de composition.
Thomas Ceyte et les Argentins ont sonné la révolte
On savait pertinemment ce qui attendait l’ASM dans cette rencontre. Une opposition très forte sur les fondamentaux et qui met l’équipe adverse à la faute. En l’espace de quelques lignes, nous venons mine de rien de vous pitcher le premier acte de ce dimanche soir. Même si les Clermontois ont essayé d’emballer la partie d’entrée, ils se sont heurtés à un mur défensif épais. Et sous cette pression, les partenaires de Baptiste Jauneau ont rendu des ballons à la pelle (11 turn-overs à la pause). Et ils ont également fait preuve d’indiscipline, ce dont a profité le RCT avec un Baptiste Serin des grands soirs. On retiendra notamment sa pénalité passée de 40 mètres en coin alors qu’il ne lui restait qu’une seconde pour buter après que le ballon est tombé une première fois (56e). Taille patron.
Côté Clermontois, certains joueurs se sont également comportés en taulier. On pense notamment à Thomas Ceyte omniprésent dans les zones de combat mais aussi dans le vestiaire quand il a fallu réveiller les siens. « On est trop scolaires ! »
Benjamin Urdapilleta et Bautista Delguy, avec toute leur grinta et leur abomination de la défaite, ont permis à l’ASM de conclure enfin un temps fort sur une énième tentative. L’ailier a appelé son ouvreur en espagnol, celui-ci a immédiatement vu son coéquipier à l’intérieur (65e). Et ce fut le seul essai d’une soirée où le rugby ne fut pas à la noce. Mais ce lundi matin, l’important ce sont bien les quatre points.
Arnaud Clergue (LM - 07/10/24)