Article La Montagne du 27 04 25
Il a fallu des tonnes d’efforts aux Clermontois pour venir à bout de
coriaces Lyonnais et reprendre place dans le top 6 d’un championnat
décidément irrespirable. L’espoir demeure… les lacunes aussi.
On joue la 73 e minute, Clermont est encore debout (32-31), même si les
hommes de Christophe Urios viennent de se tirer plusieurs balles dans le pied,
et c’est le LOU qui a le momentum sur cette fin de rencontre. Les joueurs de
Karim Ghezal viennent en effet d’infliger un 14-0 en deux minutes à leurs
adversaires et voilà comment les fantômes de Montpellier et du Racing ont
commencé à rôder et planer sur un stade Michelin dépité.
C’est alors que Bézy est sorti de sa boîte, avec deux jeux au pied cruciaux : le
premier de pression sur lequel Tauzin s’est montré le plus habile dans les airs,
le second sur un « 50-22 » salutaire qui a offert une pénaltouche à son équipe.
Au bout de l’action, d’une course tranchante de Simone, c’est Urdapilleta,
jusque-là plus désopilant qu’emballant, qui s’est écroulé dans l’en-but pour
ce que l’on peut appeler l’essai de la délivrance (39-31).
Le bras de fer n’était pourtant pas terminé, l’ASM s’est une nouvelle fois
trouée sur le coup d’envoi, ce qui a donné au LOU une mêlée bien placée.
Mais il y a un secteur qui, hier, a fonctionné dans le jeu de Clermont, c’est
celui de la mêlée. À quelques secondes de la fin, les Lyonnais concédaient une
deuxième pénalité dans l’exercice et Christophe Urios a pu, alors, brandir le
poing rageur. Le Michelin pouvait dire merci pour l’ascenseur émotionnel !
« À 32-31, je n’ai pas pensé à l’issue des matchs contre Montpellier (18-22) et le
Racing (21-23), je me suis juste demandé comment on allait s’en sortir,
soufflait le coach au moment d’analyser ce succès. J’étais focus sur le fait qu’il
nous fallait marquer à nouveau et c’est vrai que le “50-22” de Seb (Bézy) est
bienvenu ».
Christophe Urios a alors mis en exergue le caractère de son équipe, « j’ai
trouvé de la rébellion », a-t-il dit. Avec au passage une pique à l’intention de
son adversaire du jour. « Les Lyonnais avaient beaucoup parlé dans la presse
cette semaine, qu’ils voulaient gagner ici, éteindre le Michelin… Bien sûr, je
m’en suis servi », souriait après coup l’entraîneur satisfait.
Urdapilleta, de mauvais génie à marqueur décisif
Cela étant, avant cette fin heureuse et tendue, les Clermontois n’ont pas tout
fait comme il fallait dans ce match primordial. La première période a parfois
été désespérante de maladresses et d’incompréhensions, avec une qualité de
réception sur les renvois proche du néant. Des situations qui ont donné du
grain à moudre aux Lyonnais, venus pour contrer leurs tourmenteurs du match
aller (victoire de l’ASM 30-22) sur leurs points forts.
L’agressivité du LOU n’a pas toujours été canalisée, elle a même coûté cher en
indiscipline, mais Clermont n’en a pas vraiment tiré profit (17-10 à la pause)
malgré deux jolis éclairs signés Raka, servi deux fois sur un plateau par
Jauneau puis par Darricarrère.
À un quart d’heure de la fin, la marge était importante (32-17) mais il est écrit,
cette saison, qu’avec l’ASM rien n’est vraiment facile et que chaque succès doit
s’arracher avec les dents et une énergie absolue. Tout ça parce que « le
chemin est encore long et qu’on a beaucoup de choses à travailler » soulignait
Lucas Tauzin après le match.
Un coup de pied lunaire de Urdapilleta et une interception sur une passe que
l’ouvreur argentin n’aurait pas dû lâcher, ont ainsi donné au LOU l’occasion de
rêver.
On connaît la suite et la fin. Heureuse pour des Clermontois imparfaits, qui ne
feront pas l’économie de rencontres beaucoup mieux maîtrisées. Sous peine
de boucler la saison sur une désillusion.