Il change de nom assez régulièrement. Un coup Yves-du-Manoir, un autre GGL Stadium, aujourd’hui Septeo… Mais depuis trois ans, il est des choses qui ne changent pas lorsque l’ASM se déplace à Montpellier : elle gagne. À croire qu’elle est aussi à l’aise dans le jardin du MHR que dans son stade Marcel-Michelin.
Toujours est-il que le succès acquis ce samedi, en conclusion de ce premier bloc long de 9 journées, permet aux joueurs (non-internationaux) de partir l’esprit léger en vacances et avec le sentiment du devoir accompli. Si au classement, les bienfaits de cette victoire ne sont pas encore franchement perceptibles, celle-ci permet néanmoins d’effacer la « défaite-boulet » de la 1re journée face à Toulouse à la maison. Cela n’aura pas échappé aux adeptes du classement britannique, l’ASM est désormais à l’équilibre et peut donc envisager la suite avec appétit, et non avec la peur d’être mangée.
Surtout lorsqu’elle affiche ce visage à l’extérieur. Un visage que l’on ne lui avait pas encore vu de la saison, fait de caractère, de rugosité et de férocité. En ce lendemain d’Halloween, il ne faisait franchement pas bon traîner autour d’un ruck gardé par Marcos Kremer, encore auteur d’un niveau d’engagement époustouflant (17 plaquages).
Alors oui, le sort de cette partie aurait pu basculer en faveur du MHR si Thomas Vincent n’avait pas trouvé le poteau sur sa tentative de pénalité à la 78e minute. Mais cela aurait été franchement cruel pour cette ASM enfin capable de tenir un niveau élevé d’engagement et de concentration d’un bout à l’autre de la partie loin de ses bases.
Au moment de commenter cette rencontre en conférence de presse d’après-match, Joan Caudullo, le manager de Montpellier, ne s’y est d’ailleurs pas trompé.
« On a été pris partout : dans les un contre un, dans les rucks, dans les collisions, dans les airs… Cela ne nous était pas encore arrivé à ce point. On mérite de perdre. […] Sur la première mi-temps, on est tellement loin. S’il y a 17-0 à la pause, il n’y a rien à dire. »
Effectivement. Pourtant, il n’y avait que 3-0 en faveur de Clermont qui a même frisé la correctionnelle à la sirène quand Madosh Tambwe a cru aplatir le premier essai de la partie avec beaucoup de réussite. Après un long arbitrage vidéo, M. Charabas l’a finalement refusé logiquement en raison d’un en-avant de Gabriel Ngandebe au départ de l’action.
L’ASM pouvait souffler. Mais au retour des vestiaires, elle a surtout eu le mérite de ne pas trop cogiter par rapport au nombre incalculable d’occasions laissées en route lors du premier acte.
Au contraire, elle a continué de contenir le MHR dans son camp. De lui imposer un défi physique de tous les instants sur la ligne d’avantage et de dominer les airs comme rarement. Elle se mettait même à l’abri d’un essai transformé à moins d’un quart d’heure de la fin (0-9, 67e). On l’a même cru, un temps, capable de finir ce match sans encaisser le moindre point. Tant Montpellier - si impitoyable à la maison face à Toulouse, La Rochelle et le LOU - est tout à coup apparu sans idée, sans solution. Léo Coly a finalement initié la révolte pour ne pas finir Fanny (7-9, 73e) et surtout semer le trouble.
Car même après le poteau de Thomas Vincent, les Cistes ont eu deux autres balles de match. Mais c’était sans compter sur la défense de fer des Auvergnats, à 10 mètres de leur ligne ou sur cet ultime contre en touche.
On peut le dire, l’ASM Clermont tient enfin son match référence à l’extérieur. Elle ne pourra pas tous les gagner, mais elle a désormais la preuve qu’elle en est capable.









