je mets une présentation rapide que j'ai écrite pour un autre site :
Clermont : le défi Sara-boks
Vendredi 8 octobre 2010, début de la 1ère journée de la H-Cup 2010, lancement de la représentation européenne de nos clubs français. Parmi les chocs de cette journée, intéressons nous à celui mettant en scène le champion de France 2010, Clermont, dans une compétition que le club a lui-même définie comme un objectif majeur de la saison.
Face au club auvergnat se dressent les Saracens, l’un des nombreux clubs londoniens, installé à Watford, partageant le stade de Vicarage Road avec le club de football local. Sa particularité ? Elle tient dans une appellation : les Sara-boks…
Pourquoi ce surnom ? C’est un chiffre qui l’illustre le mieux : 8, soit le nombre de joueurs sud-africains évoluant au club, sans oublier l’entraîneur Brendan Venter ou encore les joueurs namibiens renforçant l’accent afrikaner au sein du club anglais. La liste :
- Schalk Brits, talonneur
- Ethienne reynecke, talonneur
- Deon Carstens, pilier
- Mouritz Botha, 2nde ligne
- Justin Melck, 3ème ligne aile
- Ernst Joubert, 3ème ligne centre
- Neil De Kock, ½ de mêlée
- Derick Hougaard, ouvreur
Cette phalange donne à l’équipe un style, sans surprise, très proche de celui de sa « grande sœur », l’équipe nationale d’Afrique du Sud, du jeu à une passe, essentiellement centré sur le défi physique et servi par le jeu au pied précis et puissant de l’ouvreur Derick Hougaard. C’est parfois sans génie, presque prévisible mais cela fonctionne et permet à l’équipe de se classer actuellement en 3ème position du championnat anglais, l’Aviva Premiership, notamment après leur victoire face à Leicester hier (26-20, 2 essais de Brits et Wigglesworth, 2 transformations et 3 pénalités de Hougaard, après avoir mené 26-10), pour une revanche, lors du remake de la dernière finale du championnat anglais :
court résumé du matchLa puissance n’est cependant, pas le seul atout de l’équipe de Watford. Sur le papier, le groupe compte dans ses rangs nombre de joueurs de talent, devant permettre à l’équipe de tendre vers un rugby de plus en plus complet. Parmi les joueurs à suivre, certains connus du grand public comme Richard Wigglesworth, ½ de mêlée (polyvalent ouvreur), international anglais et transfuge de Sale à l’intersaison ou David Strettle venu relancer une carrière prometteuse après son passage aux Harlequins. Sans oublier le 3ème ligne international gallois Michael Owen venu des Newport Dragons ou encore le pilier Matt Stevens cherchant à faire oublier les soucis extra-sportifs lui ayant valu les « honneurs » de la presse britannique dans son ancien club de Bath.
Ajoutez à cette liste des joueurs d’expérience comme le capitaine de l’équipe d’Angleterre Steve Borthwick, l’imposant 2nde ligne Hugh Vyvyan ou le puissant centre fidjien Ratuvou et vous mesurez plus précisément l’ampleur de la tâche qui attend les Auvergnats dans leur antre du Parc des Sports Marcel Michelin samedi à 16h30 (en direct sur France 2).
Pour les « Anglo-sud africains », il s’agira de démontrer que l’amalgame et la cohésion ne sont pas qu’affaire de nationalité et que le choix stratégique opéré il y a 2 ans par la direction du club était le bon, comme pour conforter leur sulfureux entraîneur Brendan Venter.
Pour l’ASM, Brent Russel , ex-pensionnaire de la maison, sera peut-être en mesure de donner des conseils précieux à son coach. Il s’agira surtout pour les Auvergnats de s’éviter un « Sale bis », une entrée ratée dans cette compétition comme cela fut le cas en 2008, pour la réception des ex-protégés de Philippe Saint André, plombant d’entrée les objectifs du club dans un mini-championnat ne tolérant pas les fautes de goût (l’ASM est en outre dans une poule des plus relevées avec le Racing et le Leinster).
Il s’agira enfin peut-être pour les internationaux français de Clermont de se remémorer le calvaire vécu au Cap en juin dernier. Car s’il est une qualité que la diaspora bok a dû amener dans ses bagages à Londres et transmettre à leurs coéquipiers, c’est celle-ci : savoir se muer en rouleau compresseur si l’adversaire se met à vaciller. Le champion de France est prévenu, les Saraboks seront redoutables.