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Un peu d'Histoire


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#121 RCV06

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Posté 30 juin 2015 - 10:04

C'est un peu simple à dire, mais aucune preuve n'existe pour dire que Roosevelt savait ou ne savait pas.
 
 

Il me semble avoir vu un doc "historique" avec une autre hypothése.
Cette version disait que Churchill aurait été informé par ses services secrets des intentions japonaises mais qu'il aurait choisi de garder l'info sous le coude avec l'idée que l'attaque de Pearl Harbor serait le déclencheur pour vaincre les rétissances américaines à entrer en guerre.
 
Peu avant 21 heures (11 heures du matin à Hawaï), le 7 décembre 1941, Winston Churchill dinait aux Chequers, la résidence secondaire des chefs de gouvernement britanniques, située à quelque 70 km au nord de Londres, en compagnie de Averell Harriman, envoyé spécial de Roosevelt, et de John Winant, ambassadeur des Etats-Unis en Grande-Bretagne. Soudainement, le maître d'hôtel fit irruption dans la salle à manger et annonça que l'on venait d'apprendre à la radio que les Japonais avaient attaqué les Américains à Pearl Harbor. Les invités échangèrent un regard incrédule, mais Churchill se leva d'un bond. " Nous allons déclarer la guerre au Japon ", lança-t-il en quittant la table pour gagner son bureau, où il demanda à joindre d'urgence le président américain. L'ambassadeur Winant exprima alors sa surprise. Comment le Premier ministre pouvait-il accepter une telle nouvelle avant d'en obtenir confirmation ? Mais Churchill n'en avait nul besoin. Depuis longtemps déjà, il savait...
La Trahison de Pearl Harbor de Rusbridge
Qu'en penses tu, possible ??


Modifié par JB 03, 04 juillet 2015 - 12:52 .


#122 Rémy63

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Posté 30 juin 2015 - 10:15

Il me semble avoir vu un doc "historique" avec une autre hypothése.

Cette version disait que Churchill aurait été informé par ses services secrets des intentions japonaises mais qu'il aurait choisi de garder l'info sous le coude avec l'idée que l'attaque de Pearl Harbor serait le déclencheur pour vaincre les rétissances américaines à entrer en guerre.

 

Peu avant 21 heures (11 heures du matin à Hawaï), le 7 décembre 1941, Winston Churchill dinait aux Chequers, la résidence secondaire des chefs de gouvernement britanniques, située à quelque 70 km au nord de Londres, en compagnie de Averell Harriman, envoyé spécial de Roosevelt, et de John Winant, ambassadeur des Etats-Unis en Grande-Bretagne. Soudainement, le maître d'hôtel fit irruption dans la salle à manger et annonça que l'on venait d'apprendre à la radio que les Japonais avaient attaqué les Américains à Pearl Harbor. Les invités échangèrent un regard incrédule, mais Churchill se leva d'un bond. " Nous allons déclarer la guerre au Japon ", lança-t-il en quittant la table pour gagner son bureau, où il demanda à joindre d'urgence le président américain. L'ambassadeur Winant exprima alors sa surprise. Comment le Premier ministre pouvait-il accepter une telle nouvelle avant d'en obtenir confirmation ? Mais Churchill n'en avait nul besoin. Depuis longtemps déjà, il savait...

La Trahison de Pearl Harbor de Rusbridge

Qu'en penses tu, possible ??

 

Non pas possible.

 

Comment pouvait-on encore douter de l'issue de la relation Japon-USA ? Depuis des années, ils s'opposaient géopolitiquement dans le Pacifique. Roosevelt souhaitait patienter car il se savait insuffisamment préparé.

 

Mais au cours du mois de Novembre 1941, les discussions diplomatiques ont pris un tour qui ne donnait aucun doute. Jusqu'à la rupture américaine du 26 Novembre, la pression est montée. L'intransigeance des USA en plus du blocus énergétique et de l'obligation de la rétro-cession des territoires conquis ne pouvaient que finir par une déclaration de guerre.

 

Roosevelt sut qu'il était allé trop loin trop vite et a proposé, quelques heures avant Pearl Harbor, de ré-ouvrir les négociations avec le Japon (probablement pour se donner du temps).

 

Évidemment, Churchill ne peut pas être surpris de l'attaque. Tout comme les américains. Il est juste suffisamment intelligent pour ne pas se montrer surpris quand on évoque Pearl Harbor. Parce que si l'attaque était éminemment connue et prévue, Pearl Harbor c'est une surprise. Militairement et économiquement, ça aurait été bien plus cohérent d'attaquer les Philippines et l'Indonésie, pour frapper l'aéronavale américaine (plutôt que les vieux cuirassés de Pearl Harbor) et pour viser les réserves de pétrole d’Indonésie.

 

Churchill ne pouvait pas savoir pour Pearl Harbor. Mais la nouvelle d'une déclaration de guerre au Japon n'en était pas une. Elle était même inéluctable depuis la rupture des négociations du 26 novembre, soit 11 jours avant PH.



#123 RCV06

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Posté 30 juin 2015 - 10:19

 

Non pas possible.

 

Comment pouvait-on encore douter de l'issue de la relation Japon-USA ? Depuis des années, ils s'opposaient géopolitiquement dans le Pacifique. Roosevelt souhaitait patienter car il se savait insuffisamment préparé.

 

Mais au cours du mois de Novembre 1941, les discussions diplomatiques ont pris un tour qui ne donnait aucun doute. Jusqu'à la rupture américaine du 26 Novembre, la pression est montée. L'intransigeance des USA en plus du blocus énergétique et de l'obligation de la rétro-cession des territoires conquis ne pouvaient que finir par une déclaration de guerre.

 

Roosevelt sut qu'il était allé trop loin trop vite et a proposé, quelques heures avant Pearl Harbor, de ré-ouvrir les négociations avec le Japon (probablement pour se donner du temps).

 

Évidemment, Churchill ne peut pas être surpris de l'attaque. Tout comme les américains. Il est juste suffisamment intelligent pour ne pas se montrer surpris quand on évoque Pearl Harbor. Parce que si l'attaque était éminemment connue et prévue, Pearl Harbor c'est une surprise. Militairement et économiquement, ça aurait été bien plus cohérent d'attaquer les Philippines et l'Indonésie, pour frapper l'aéronavale américaine (plutôt que les vieux cuirassés de Pearl Harbor) et pour viser les réserves de pétrole d’Indonésie.

 

Churchill ne pouvait pas savoir pour Pearl Harbor. Mais la nouvelle d'une déclaration de guerre au Japon n'en était pas une. Elle était même inéluctable depuis la rupture des négociations du 26 novembre, soit 11 jours avant PH.

Ok en effet ça semble être une théorie bancale :flowers:



#124 Rémy63

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Posté 30 juin 2015 - 10:26

Ok en effet ça semble être une théorie bancale :flowers:

 

L'histoire a toujours été sujette à des polémiques suite à des propos faussement attribués ou à défaut, faussement décris.

 

Après, Churchill est au courant pour le document en 14 points décryptés par les américains et qui est en fait la déclaration de Guerre du Japon puisqu'en plus d'un état d'alerte américain envoyé aux Philippines et à Pearl Harbor, l'état d'alerte a aussi été transmis aux anglais.

 

Mais en fait, ça ne change pas grand chose à la situation depuis le 26 Novembre puisqu'à tout moment, Churchill et Roosevelt s'attendent à cette déclaration de guerre.

 

Mais le lieu de l'attaque est une surprise totale. Même pour Churchill et Roosevelt.


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#125 Rémy63

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Posté 30 juin 2015 - 11:39

440px-Solomon_island_-_Guadalcanal_-_Flo

 

Voici Guadalcanal. Une île de 140 km de long sur 30 km de large.

 

Elle sera l'objet de la première véritable opposition terrestre entre les USA et le Japon, d'Août 1942 jusqu'à Février 1943 dans ce qu'on appellera la bataille de Guadalcanal mais qui est en réalité une série de batailles terrestres comme navales.



#126 Rémy63

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Posté 30 juin 2015 - 12:18

Ce sont les Îles Salomon qui sont visées, notamment Guadalcanal, Tulagi et Florida, parce qu’elles sont sur le point d’abriter des bases aériennes japonaises en construction qui seront alors capable d’utiliser des bombardiers à long rayon d’action qui auraient pu être un danger pour les communications entre l’Est de l’Australie, Hawaï et la côte Ouest américaine.

Initialement, seule l’île de Tulagi, qui abritait 900 soldats, est visée. Mais les reconnaissances découvrent la piste de décollage sur Guadalcanal qui deviendra célèbre sous le nom de « Henderson Field ».

Les dispositions sont prises pour débarquer à Guadalcanal le 7 Août 1942 par la 1ere division de Marines basée en Nouvelle-Zélande dirigée par le Major-Général Vandergrift (l’officier des Marines le plus décoré de l’histoire des Marines). C’est l’opération Watchtower.

La task force aéronaval responsable du débarquement se réunit autour des Fidji fin Juillet. Les japonais ne peuvent ignorer ces immenses rassemblements de bâtiment de guerre et la fréquence des reconnaissances.

Les hommes de la 1ere Division de Marines sont pour la plupart des novices qui sortent de l’academy des Marines. Ce sont des hommes d’élite mais inexpérimentés. Certains néanmoins, ont déjà servi aux Philippines. Mais pour des raisons logistiques, ces hommes n’ont pas un équipement complet ni une dotation de vivres optimales prévus pour le débarquement.

Un très mauvais temps agi à ce moment-là autour des îles Salomon. Cela dissimule la force d’invasion américaine qui s’approche de Guadalcanal dans la nuit du 6 au 7 Août 1942.  

Après trois heures de bombardement naval, 13 000 Marines débarquèrent sur la côte Nord de Guadalcanal, à proximité de l'embouchure de la rivière Lunga.  Tulagi ainsi que deux petites îles à proximité, Gavutu et Tanambogo, furent prises d'assaut par 3 000 Marines. Les 886 membres du personnel de la Marine impériale japonaise (MIJ), qui armaient la base navale et la base d'hydravions sur les trois îles, résistèrent férocement aux attaques des Marines. Ceux-ci sécurisèrent les trois îles avec quelques difficultés. Tulagi le 8, Gavutu et Tanambogo le 9 août. Les défenseurs japonais furent tués presque jusqu'au dernier, tandis que leurs ennemis dénombraient 122 tués.

A Guadalcanal, le débarquement se fait dans un certain calme. Les quelques défenseurs japonais, totalement surpris sont rapidement mis hors d’état de nuire par la première vague. Les vagues suivantes, s’attendant à un déluge de feu, sont abasourdies de retrouver leurs camarades allongés sur la plage en se moquant d'eux. Le premier blessé sur Guadalcanal fut un homme qui s'ouvrit la main en tentant d'ouvrir une noix de coco avec une machette.

En l’espace de quelques heures, les Marines progressent vers le Sud de l’île et emporte leur objectif principal : Henderson Field. Néanmoins, les japonais se remettent vite de leur surprise et bombardent les navires américains chargés de décharger le matériel et les vivres ainsi que la tête de pont américaine. De plus, les Marines découvrent une île inhospitalière et couverte de montagnes, forêts et marais.

Au cours des opérations de débarquement des 7 et 8 août, des appareils de l'aéronavale japonaise basés à Rabaul, sous le commandement de Sadayoshi Yamada, attaquèrent les forces amphibies alliées à plusieurs reprises, mettant le feu au transport de troupes USS George F. Elliott (qui coulera deux jours plus tard) et endommageant lourdement le destroyer USS Jarvis. Au cours des attaques des deux jours, les Japonais perdirent trente-six avions tandis que les Américains en perdirent dix-neuf, dont quatorze chasseurs embarqués, dans les combats ou dans des accidents.

Le contre-amiral Fletcher, chargé des opérations navales, décida qu’il n’appuierait le débarquement que pendant deux jours au lieu des quatre nécessaires pour décharger l’équipement et la logistique.  Dans les faits, il ne resta que 60 heures sur place, précipitant le débarquement. Ainsi, les Américains ne disposaient que de 6 semaines de vivres et 4 jours de munitions pour l’opération.

Fletcher sait bien qu’une contre-attaque japonaise est en prévision afin d’empêcher au maximum le débarquement. C’est l’objet de la bataille navale de l’île de Savo. Dans la nuit du 8 au 9 Août, les japonais attaquent les navires d’escortes américains et coulent en peu de temps un croiseur lourd australien, trois croiseurs lourds américains tout en faisant de lourds dommages sur le reste de la flotte américaine.

Dans la nuit, les Marines sur Guadalcanal assistent au spectacle, priant pour que ce soit les navires japonais qui explosent au loin. Mais au réveil, stupeur, la task force a disparu avec le restant du matériel (la moitié des vivres et des munitions, toute l’artillerie lourde et 3 000 Marines). La bataille de l’île de Savo a été une catastrophe pour les américains qui ont dû se replier.

La décision du vice-amiral Mikawa de ne pas aller attaquer les navires de transport alliés tout proches, lorsqu'il en eut l'opportunité, s'avéra une erreur stratégique cruciale pour les Japonais.

Le constat est cinglant : les Marines débarqués sur Guadalcanal sont seuls. Ils manquent d’équipement, d’artillerie lourde et n’ont plus aucun soutien de l’aéronavale et de l’artillerie navale…

En partant de ce constat, Vandergrift décida de se borner à établir un périmètre de défense entre la mer au Nord et l’aérodrome au Sud. L’approvisionnement fut transféré des plages vers l’intérieur. Heureusement, lors de la capture d’Henderson Field, les américains avaient également capturé 10 jours de vivres aux japonais et des munitions.

Après rationnement obligatoire, l’objectif fut de rendre l’aérodrome Henderson Field opérationnel.

Peu après le débarquement, les troupes alliées furent confrontées à une souche sévère de la dysenterie qui, dès la mi-août, affecta un Marines sur cinq. Les maladies tropicales affectèrent les forces combattantes des deux camps durant toute la campagne. Bien que certains ouvriers coréens du bâtiment se rendirent aux Marines, la plus grande partie du personnel japonais et coréen restant se rassembla juste à l'ouest du périmètre de Lunga Point, sur la rive occidentale de la rivière Matanikau, et survécut principalement en se nourrissant de noix de coco. Un avant-poste naval japonais se trouvait également à Taivu Point, environ 35 kilomètres à l'est du périmètre de Lunga Point. Le 8 août, un destroyer japonais en provenance de Rabaul parvint à débarquer cent treize soldats de l'infanterie de marine en renfort de la position japonaise de Matanikau.

L’aéronavale met néanmoins rapidement 19 chasseurs et 12 bombardiers à disposition d’Henderson Field sur Guadalcanal. Ils s’attaquent rapidement aux bombardiers japonais qui tous les jours, bombardent les positions américaines à Guadalcanal. Fin Août, 60 avions étaient sur place.

Mais rapidement, les japonais tentèrent une réponse au débarquement. 1 000 hommes d’une troupe d’élite du Colonel Kiyonao Ichiki appartenant à la 35e brigade d’infanterie basée aux Philippines débarquèrent à Taivu Point de plusieurs destroyers dans la nuit du 18 au 19 Août 1942 et ils se dirigèrent à marche forcée dans la nuit vers les positions des Marines. Les sous-estimant, ils attaquèrent frontalement les Marines à Alligator Creek en passant à travers les bancs de sable de la rivière Tenaru à l'est du périmètre de Lunga, aux premières heures de la journée du 21 août.

Ce fut un massacre. La quasi-totalité du bataillon d’Ichiki fut anéantie. Ichiki mourrut dans l’affrontement. Au total, seuls 128 des 917 des membres de cet élément précurseur du régiment d'Ichiki survécurent à cette bataille. Les survivants se replièrent vers Taivu Point, rendirent compte de leur défaite au quartier général de la 17e armée et attendirent des renforts ainsi que des ordres de la base de Rabaul.

Vaincus sur terre, les japonais attaquèrent sur mer afin de débarquer le reste du contingent d’Ichiki.

Fletcher revint néanmoins dans les Îles Salomon pour mettre à mal la suprématie navale des japonais. Et le 24 et 25 Août 1942 eut lieu la bataille navale des Salomon Orientales. Je ne détaillerai pas cette bataille mais bien que les pertes furent assez équivalentes, il s’agit d’une victoire tactique et stratégique américaine. Les japonais perdirent encore nombre de pilotes expérimentés et durent se retirer dans le Nord des Îles Salomon, loin de la menace d’Henderson Field. Ils ne purent jamais obtenir à nouveau la maitrise aérienne dans ce secteur, ce qui déclencha le fameux Tokyo Express (toutes les nuits, tous feux éteints, les navires japonais s’approchaient des côtes et déchargeaient hommes, matériel et munitions dans de lourds tonneaux étanches – car les destroyers n’étaient pas équipés pour accoster – tout en bombardant les positions américaines de manière si systématique que cela fit penser aux trains express qui faisaient le même trajet à l’époque).

Le fait d'acheminer les troupes de cette façon empêchait cependant l'essentiel de l'équipement lourd, des approvisionnements, des véhicules, des munitions et des vivres d'être livrés à Guadalcanal avec elles. De plus, cette activité détournait un certain nombre de destroyers dont la MIJ avait par ailleurs cruellement besoin pour l'escorte de convois navals commerciaux.

Au total, jusqu’à début Septembre, les japonais purent débarquer plus de 6 000 hommes à Taivu Point.

En face, les américains font face à des luttes interarmées notamment entre le pacifique et l’Europe. L’essentiel du nouveau matériel et de la flotte sont détournés vers le théâtre européen (avec en prévision débarquement en Afrique du Nord, sous la forte pression de Staline qui souhaite l’ouverture d’un second front en Europe).

Les bombardiers B17 sur le théâtre pacifique ne sont pas adaptés à la guerre marine. De plus, les infrastructures portuaires sont insuffisantes sur le théâtre pacifique. Le matériel ne peut être débarqué suffisamment vite et de suffisamment de navires à la fois.

Les américains apprennent encore à comment faire la guerre. Ces enseignements seront importants pour le reste de la guerre du Pacifique mais aussi et surtout pour les débarquements en Normandie et en Provence. Mais, à Guadalcanal, l’essentiel était là. Le blocus avait été rompu et les hommes purent finalement être ravitaillés en vivre, matériel et renforts. Mais les japonais n’en restèrent pas là.

Avec les renforts reçus, les japonais commencent à reprendre l’offensive et déclenchent la bataille de la crête d’Edson, du nom de l’officier qui l’a défendit.

Une attaque en triangle est prévue par les japonais avec deux attaques de diversions sur les côtés Est (par la fameuse Alligator Creek) et Ouest soutenant une attaque principale menée par le Sud par 3 000 hommes. Les japonais sont menés par Kawaguchi est se rapprochent par l’Est depuis Taivu jusqu’à Lunga Point.

Mais Edson n’en reste pas là. Pour la première fois, il mène des raids en dehors du périmètre de sécurité. Il franchit le périmètre et conquiert le village de Tasimboko où il trouve du matériel, des vivres et des munitions ainsi que des documents le renseignant sur l’imminence d’une attaque très sérieuse des japonais.

L’objectif ne pouvant être qu’Henderson Field, Edson se doute que les japonais s’attaqueront à une position dominante qui surplombe l’aérodrome et que l’on appelle la crête de Lunga et bientôt la crête d’Edson. La chance de voir les japonais viser cette colline est d’autant plus forte qu’elle n’est pas défendue par les Marines début Septembre. Un bataillon y est rapidement déployé.

Les Japonais prévoient l’aide de l’artillerie navale ainsi qu’une force aéroportée qui arriverait par les airs dès qu’Henderson Field serait reconquérit. La date est fixée au 13 Septembre à 21h.

Après une reconnaissance des japonais ce soir-là, le lendemain, Edson recula vers les hauteurs, laissant un no man's land couvert d'herbe entre ses lignes et celles des Japonais.

Cette nuit-là les bataillons de Kawaguchi suivirent à marches forcées la rive orientale de la Lunga, remontèrent sur la crête et dispersèrent une compagnie entière de Marines en petites fractions tout en chantant «les Marines américains seront morts demain». Ils traversèrent la zone d'herbe, reculèrent sous le feu de l'artillerie, puis s'étant regroupés, ils revinrent. Edson empoigna son téléphone de campagne pour ordonner au capitaine de la compagnie de retirer le plus grand nombre possible de ses hommes.

A l'autre bout une voix cérémonieuse au débit saccadé répondit: «Notre situation est excellente, mon colonel, je vous remercie.» Edson savait qu'aucun de ses officiers ne parlait ainsi et que par conséquent l'ennemi s'était rendu maître de la ligne téléphonique. Il trouva un caporal doté de bons poumons, et lui ordonna de hurler en direction de la compagnie: «Red Mike vous autorise à reculer.» L'utilisation du surnom d'Edson authentifia le message et la compagnie regagna la crête.


Les Japonais repoussèrent les hommes d'Edson jusqu'à un kilomètre du terrain d'aviation. Mais des compagnies de réserve des Marines vinrent étoffer les lignes d'Edson et l'artillerie de la division se mit à tirer du haut de la crête. A l'aube, Kawaguchi ne pouvait plus poursuivre son attaque faute d'effectifs; et au lever du jour les soldats japonais qui se trouvaient encore en haut de la crête furent mitraillés par les chasseurs P-39 de l'armée américaine venus de Henderson Field. Kawaguchi ordonna alors à ses hommes de battre en retraite.

Pour six cents soldats de Kawaguchi, l'épreuve était terminée. Mais pour les autres, blessés ou non, le pire était encore à venir. Ils s'étaient attendus à trouver les rations des Marines à Henderson Field le 14 septembre. Or il leur fallait traverser les montagnes jusqu'aux zones restées aux mains des Japonais à l'ouest, et ils n'avaient plus rien à manger. Ils grignotèrent l'écorce des arbres, mâchonnèrent le cuir des courroies des fusils, déterrèrent des racines et survécurent de leur mieux.
Ce faisant ils passaient devant les cadavres de leurs camarades. Les sous-officiers étaient obligés de frapper les jeunes soldats pour les faire avancer. Un combattant japonais qui parvint néanmoins à tenir son journal personnel rapporte: «Nous n'avons plus que la peau et les os, nous sommes pâles et sauvages, je suis vraiment redevenu un homme primitif.»

Du côté américain, on dénombra 31 morts et une centaine de blessés seulement.

Côté japonais, on prit conscience à ce moment de l’importance que revêtait Guadalcanal et de nouveaux renforts furent envoyés sur place.  
 


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#127 Rémy63

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Posté 30 juin 2015 - 14:14

Les américains ne se relâchent pas et poursuivent dans la jungle les restes des troupes de Kawaguchi. Mais ils sont repoussés après une série de raids le long de la rivière Matanikau qui devient la ligne de défense américaine à l’Ouest de la première position autour d’Henderson Field. Jusqu’au 27 Septembre, malgré un assaut combiné terre/mer, les japonais résistent. Les américains se rassemblent donc et relancent leurs offensives à partir du 6 Octobre.

 

Cette fois, c’est payant. La rivière est franchie et les japonais souffrent de lourdes pertes. Ils doivent battre en retraite et abandonner une sérieuse attaque prévue contre Lunga Point. A l’Est, les Marines américains progressent malgré de lourdes pertes et conquièrent des avants postes à près de 50 km à l’intérieur des terres.

 

Dans le même temps, sur mer, la bataille du Cap Espérance, au Nord de Guadalcanal, fut finalement l’enjeu majeur. Quoiqu’il se passe sur terre, les Marines comme les soldats japonais étaient dépendants de ce qui se passait sur mer. Là était leur survie. Grâce au Tokyo Express, les japonais continuaient de déverser renforts et matériel sur Guadalcanal.

 

Les américains prévoyaient aussi d’envoyer des renforts fortement escortés depuis la Nouvelle-Calédonie. Mais l’état-major nippon voulait se débarrasser de la force aérienne d’Henderson Field qui obligeait les japonais à se déployer de nuit et limitait l’envoi de matériel lourd.

 

Une escadre équipée d’obus spéciaux fut envoyées pour bombarder l’aérodrome et détruire les appareils américains. Trois croiseurs lourds et deux destroyers sous le commandement du contre-amiral Aritomo Gotō furent envoyés. Mais ils furent détectés.

 

Les navires américains purent barrer le T pour l’une des dernières fois de l’histoire de la marine militaire. Ouvrant le feu, les navires américains coulèrent un croiseur et un destroyer japonais et causèrent d’importants dégâts à un autre croiseur. L'amiral Gotō fut également mortellement blessé et le reste des navires de guerre japonais dut renoncer à la mission de bombardement pour battre en retraite. Durant l'échange de feu, un destroyer américain fut toutefois coulé tandis qu'un croiseur et un autre destroyer subirent de lourds dommages.

 

 Ce faisant, le convoi d'approvisionnement japonais parvint, quant à lui, à remplir avec succès sa mission de débarquement à Guadalcanal et entama son voyage de retour sans avoir été découvert par la force de Scott145. Plus tard dans la matinée du 12 octobre, quatre destroyers japonais du convoi d'approvisionnement revinrent cependant pour prêter main forte à la retraite des navires endommagés de Gotō. Deux de ces destroyers furent coulés plus tard dans la journée par des avions de la Cactus Air Force partis de Henderson Field. Le convoi de l'armée américaine parvint à Guadalcanal comme prévu le jour suivant et livra avec succès sa cargaison de matériels et d'hommes.

 

Mais les japonais n’abandonnèrent pas leur plan de détruire les avions d’Henderson Field et réussirent à bombarder lourdement l’aérodrome le 14 Octobre, détruisant 48 des 90 appareils, endommageant les pistes et détruisant la majorité des réserves de carburant.

 

Cependant, les américains avaient des réserves. L’aérodrome fut remis en état en quelques heures, des avions furent acheminés en urgence tout comme le carburant et les avions de la Cactus Air Force purent détruire 3 cargos d’un convoi japonais qui était en court de déchargement de renforts.

 

15 000 japonais furent néanmoins débarqués dans la première semaine d’Octobre. L’état-major japonais avait donc sous son contrôle plus de 20 000 hommes, suffisamment pour envisager l’attaque décisive pour reprendre Henderson Field.

 

Ayant perdus leurs positions à l’Ouest le long de la rivière Matanikau, tout comme à l’Est, les japonais n’avaient d’autre choix que d’attaquer par le Sud, d’une manière quasi frontale. 7 000 hommes de la 2e division furent chargés de l’attaque le 23 Octobre. 3 000 hommes furent chargés de faire division le long de la côte au Nord-Ouest.

 

Mais en face, les américains n’avaient pas chômé. Alors que le commandement nippon estimait les forces américaines à 10 000 hommes, ceux-ci étaient en réalité plus de 25 000 sur l’île et il en arrivait toujours plus tous les jours.

 

Une piste fut ouverte par le génie japonais à travers la jungle et les crêtes pendant près de 10 jours. Mais au dernier moment, l’attaque fut repoussée au 24 Octobre. Mais on ne put prévenir à temps l’offensive au Nord-Ouest. Les japonais se firent tailler en pièces, laissant tous leurs chars et de nombreux soldats sur le terrain…

 

Le 24 Octobre, l’attaque se déclencha. Violente, frontale, ce fut un nouveau carnage. 2 jours durant, les Marines repoussèrent les vagues japonaises, qui malgré quelques incursions derrière les lignes américaines, furent toutes anéanties (voir le passage sur John Basilone dans la série « The Pacific » action au cours de laquelle il reçut la Medal of Honor).

 

Au total, sur ces deux attaques, 3 500 japonais perdirent la vie, contre moins de 100 américains. L’échec était total. La terrible armée impériale avait à nouveau perdue pour la 3e fois en moins de 3 mois…

 

Dans le même temps, au large de Guadalcanal, eut lieu la bataille navale des Îles Santa Cruz au cours de laquelle les japonais remportèrent une victoire tactique mais durent se replier du fait des avaries sur leurs navires. Les américains perdirent le porte-avion Hornet tandis que l’Enterprise fut fortement endommagé. Malgré tout, ça restera une victoire stratégique américaine. Les japonais perdirent là leurs derniers meilleurs pilotes et chaque perte ne pouvait pas être remplacée comme côté américain…

 

Sur Guadalcanal, l’offensive se poursuivit vers l’Ouest. Peu à peu, les japonais étaient repoussés un peu plus loin dans l’île au prix de très lourdes pertes. Des 3 000 hommes qui s’échappèrent dans la jungle suite aux raids américains, seuls 800 parvinrent à rejoindre les garnisons du Mont Austen et de la haute vallée de la rivière Matanikau. Les autres furent tués soit par des commandos américains mais surtout par les ravages de la malaria et de la dysenterie.

 

 

L’échec était total. Par la suite, les japonais tentèrent à nouveau d’apporter des renforts, notamment 7 000 hommes à bord de transport lors de la bataille dites de Guadalcanal (bataille navale).

 

Mais le porte-avion Enterprise, après un mois de réparation en Nouvelle-Calédonie, était à nouveau disponible et ses avions, en plus de ceux d’Henderson Field, firent des ravages sur les navires de ligne japonais. Au total, seuls 3 000 des 7 000 hommes parvinrent en vie sur Guadalcanal. C’était beaucoup trop peu pour contrer des américains toujours plus nombreux.

 

Dans le même temps, une offensive Australo-américaine en Nouvelle-Guinée contre Buna changea les priorités nippones. On ne pouvait plus considérer Guadalcanal comme la seule menace. Beaucoup des hommes qui étaient destinés à partir à Guadalcanal furent stoppés.

 

Une dernière tentative de ravitaillement à Tassafaronga échoua à nouveau. Malgré de lourdes pertes côté américains (un croiseur coulé, et 3 autres fortement endommagés), les japonais durent rebrousser chemin alors que sur Guadalcanal, chaque jour Hyukutake perdait 50 hommes à cause des maladies, des combats ou de la malnutrition.

 

Des nouvelles tentatives de ravitaillement les 3, 7 et 11 Décembre échouèrent. Il fut décidé, devant l’impossibilité de ravitailler les troupes sur place, d’abandonner Guadalcanal le 12 Décembre 1942.

 

Mais cela pris du temps. La 1ere division de Marines, épuisé, fut remplacée sur le front par la 2e division de Marines, la 25e division d’infanterie US et la division Americal formée des gardes nationaux notamment. Après de très durs combats contre le Mont Austen et les deux crêtes dites du Cheval au Galop et de l’Hippocampe, les japonais, au prix de 3 000 morts (contre 250 aux américains) cédèrent encore du terrain.

 

Alors qu’un groupe naval américain fut pris à parti par une force japonaise venue en soutien pour rembarquer les soldats japonais, les américains se replièrent, ignorant totalement les intentions japonaises. Frileux sur mer comme sur terre, les américains laissèrent échapper près de 11 000 japonais de Guadalcanal jusqu’au 7 février. Les américains ne se rendirent compte de rien jusqu’au 9 février, date de la fin de la bataille de Guadalcanal.

 

Quelles conséquences ?

 

Guadalcanal fut la première offensive terrestre américaine dans le Pacifique. Après des débuts catastrophiques, où les Marines furent encerclés, sans ravitaillement, sans matériel lourd, sans soutien naval et aérien, souffrant des maladies tropicales et de dysenterie, ils réussirent à inverser la tendance et à conquérir petit à petit l’ensemble de l’île de Guadalcanal ainsi que les îles Tulagi et Florida. Ces îles furent le point de départ vers la conquête de la Nouvelle-Guinée, la reprise de Rabaul et la stratégie de saut d’île en île dans le Pacifique central.

 

Les japonais perdirent 30 000 hommes donc 4 500 marins là où les américains dénombrèrent 7 000 morts dont 5 000 marins. Si les pertes navales américaines et japonaises furent équivalentes, jamais le Japon ne parvint à récupérer ces pertes alors que la machine industrielle américaine venait à peine de se mettre en branle.

 

Les américains subirent néanmoins un coup d’arrêt. A l’issue de cette immense bataille, seul le porte-avion Enterprise est encore opérationnel. Et il faudra plusieurs mois aux américains pour être capables de reprendre l’offensive de manière efficace.

 

Mais, si Midway avait mis fin aux initiatives japonaises, c’est bien Guadalcanal qui permit définitivement d’enrayer l’expansion territoriale japonaise. Avec la reprise des îles Salomon orientales, les américains sécurisèrent les lignes de communication vers l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie et donc vers Hawai et la côte Ouest des Etats-Unis.

 

Guadalcanal permit également de mettre en avant le théâtre Pacifique, jusqu’alors inférieurement traité par rapport au théâtre européen. Les meilleures forces terrestres, navales et aériennes japonaises avaient été vaincues et ne pouvaient être remplacées. A contrario, la marine américaine, malgré des pertes si terribles que les chiffres humains furent d’abord cachés, parvint à remplacer chaque perte à partir du mois de Novembre 1942, se renforçant irrémédiablement à partir de l’année 1943.

 

Guadalcanal est clairement le tournant de la guerre dans le Pacifique. La bataille ultime où les meilleures forces japonaises sont anéanties et repoussées par une task force inexpérimentée mais courageuse.

 

Forts de l’expérience du terrain, les américains vont conquérir toutes les îles Salomon pour remonter jusqu’au Japon en Août 1945.


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#128 le nougatier

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Posté 30 juin 2015 - 15:53

 

 

Quant aux questions "comment les américains ont pu-t-ils ne pas voir cette armada ?" il faut se rappeler de la qualité des radars en 1941 vs 1945. C'était un autre monde technologique et l'immensité du Pacifique ainsi que le silence radio ont joué pour les japonais.

 

Merci de ce coté là ok bien d'accord avec toi il ne faut pas voir la guerre de 45 avec notre technologie actuel....

 

Après loin de moi de penser que Roosvelt savait la date et l'heure de l'attaque. Mais de ce que je me souviens de mes cours d'histoire il me semble que notre proff nous avais dit que la concentration de bateaux américain à Pearl Habour était anormalement haute et que cette concentration était forcément un appat pour lui. Surtout quand on sait qu'il avait mis tous leur vieux bateau et pris soins d'écarter les porte-avions ça renforce quand même cette idée d’appât.

 

Alors je ne sais pas si tu pourrais répondre à mes interrogations mais sait on pourquoi les japonnais on choisi justement Pearl Habor plutôt que les Philipinnes? Quel type de bateau s'attendaient-ils a couler (savaient-ils que les porte-avions n'étaient pas sur la base navale)?  Est ce que cette concentration de bateau à Pearl Habor était normal à l'époque ou anormal? Et pourquoi aucun porte-avions n'était présent ce jour là est-ce  des prérogative normal? 

 

(Par exemple pour les sous marins lanceur d'engin en France tu en a toujours un en mer, un prêt à partir armer, un autre en attente au port et deux autres en réparations au port à l'iles longue de Brest. Donc voir tous les portes avions américains en manœuvre le même jour et aucun a quai parait quand même curieux de prime a bord.).



#129 Rémy63

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Posté 30 juin 2015 - 16:32

 

Merci de ce coté là ok bien d'accord avec toi il ne faut pas voir la guerre de 45 avec notre technologie actuel....

 

Après loin de moi de penser que Roosvelt savait la date et l'heure de l'attaque. Mais de ce que je me souviens de mes cours d'histoire il me semble que notre proff nous avais dit que la concentration de bateaux américain à Pearl Habour était anormalement haute et que cette concentration était forcément un appat pour lui. Surtout quand on sait qu'il avait mis tous leur vieux bateau et pris soins d'écarter les porte-avions ça renforce quand même cette idée d’appât.

 

Alors je ne sais pas si tu pourrais répondre à mes interrogations mais sait on pourquoi les japonnais on choisi justement Pearl Habor plutôt que les Philipinnes? Quel type de bateau s'attendaient-ils a couler (savaient-ils que les porte-avions n'étaient pas sur la base navale)?  Est ce que cette concentration de bateau à Pearl Habor était normal à l'époque ou anormal? Et pourquoi aucun porte-avions n'était présent ce jour là est-ce  des prérogative normal? 

 

(Par exemple pour les sous marins lanceur d'engin en France tu en a toujours un en mer, un prêt à partir armer, un autre en attente au port et deux autres en réparations au port à l'iles longue de Brest. Donc voir tous les portes avions américains en manœuvre le même jour et aucun a quai parait quand même curieux de prime a bord.).

 

Alors pourquoi Pearl Harbor ? En fait, ça fait écho à ce que j'ai exposé dans mon "introduction".

 

Les dirigeants japonais savaient qu'ils n'avaient aucune chance en s'engageant dans une guerre longue et donc industrielle.

 

Il devait frapper fort avec le seul espoir de forcer les USA à la négociation. Le Japon savait que Roosevelt essayait de temporiser pour gagner du temps car il n'était pas prêt. Les dirigeants savaient également qu'une partie de l'opinion publique ne voulait pas la guerre sur les deux fronts.

 

En s'attaquant à Pearl Harbor, le Japon s'applique à frapper le symbole USA plutôt que sa force militaire. En fait, le seul accroc dans tout cela, c'est la déclaration de guerre qui intervient après l'attaque. Avec ce Casus Belli, il est clair que les américains ne vont jamais négocier.

 

 

Pour la théorie du complot anti-Roosevelt, ce sont avant tout les officiers déchus après l'attaque qui ont alimenté la chose. Nos livres d'histoire étant juste des ouvrages très incomplets s'appliquant à donner des informations inexactes ou à utiliser des raccourcis. Je me rappelle avoir été assez véhément avec mon prof d'histoire au collège sur ce sujet et sur bien d'autres concernant notamment le débarquement (qui est l'opération militaire que je connais le mieux).

 

Le bon sens vaut pour Roosevelt. Le pouvoir tactique du Porte-Avion est une énigme en 1941. Le navire de guerre amiral, c'est le Cuirassé. La plupart se trouvaient à Pearl Harbor. C'est un faux argument. Les navires à quai étaient principalement, à 2/3 exceptions près, de vieux rafiots inadaptés à la guerre en 1941. De plus, c'était un Dimanche et un jour de permission (Yamamoto qui avait étudié aux USA et qui a écrit les plans de l'attaque n'était pas sans l'ignorer).

 

Pour les portes-avions, ils étaient tous en opération ou en réparation. Le Lexington était à Midway, l'Enterprise revenait de Guam où il avait subi des avaries, le Saratoga était en réparation en cale sèche à San Fransisco, le Wasp était dans l'Atlantique et le Yorktown et l'Hornet était en mer pour des exercices. En 1941, la majorité des navires de ligne américains modernes étaient en fait dans l'Atlantique. Et les navires modernes présents ce jour là à Pearl Harbor étaient tous uniquement des petits batiments d'escorte (Destroyers, Croiseurs légers et un porte hydravions léger).

 

Entre un port non protégé par des filets anti torpilles, un embouteillage dans le port qui a forcé les gestionnaires à présenter les navires de flanc (bien plus propice à une attaque), le laisser aller vis à vis du radar (en plus des luttes intestines entre les dirigeants inter-armés sur l'utilité de ce radar, appareil novateur en 1941), tout ça est une réalité.

 

La fantaisie est d'accuser Roosevelt. Le bon sens nous dit que si Roosevelt avait effectivement fomenté tout ça dans son coin, il aurait au moins permis à Pearl Harbor de se défendre efficacement, ce qui n'a pas été le cas. Il n'aurait jamais pris le risque de laisser les japonais faire autant de mal à la marine américaine, c'était une pure folie de parier là dessus.

 

De plus, il y a clairement des preuves que Roosevelt souhaitait absolument concentrer son regard vers l'Allemagne encore quelques mois avant d'envisager quoique ce soit envers le Japon. Son erreur a été d'être totalement intransigeant dans sa rupture diplomatique du 26 Novembre 1941. Ce n'est que trop tard (au soir du 6 décembre à vrai dire) qu'il a envisagé de recontacter l'ambassadeur du Japon pour lui proposer la réouverture des négociations.

 

Cette théorie est un raccourci de l'histoire employé pour faciliter les explications qui sont bien plus complexes que tout cela. En recoupant les signes, en connaissant parfaitement les acteurs et leur passé, en comprenant les mentalités et coutumes des acteurs, oui il est évident que Pearl Harbor serait la cible. Et les historiens ont bien fait leur travail pour le prouver. Ceux qui discréditent Roosevelt ne se sont jamais intéressés à ce sujet, sinon avec l'envie première d'alimenter la polémique.

 

Parce que les faits, le bon sens, l'intelligence et le contexte sont tous là pour montrer le contraire.


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#130 binôme

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Posté 30 juin 2015 - 18:02

Pas vraiment fan de l'histoire des batailles et des guerres (je pense en connaître l'essentiel), mais un grand coup de chapeau à Rémy pour son savoir exhaustif qui permet de vérifier que là aussi, la bascule se joue souvent sur des détails.



#131 le nougatier

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Posté 30 juin 2015 - 19:17

Merci pour tes réponses Remy.



#132 Rémy63

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Posté 30 juin 2015 - 22:09

Je n'ai nullement un savoir exhaustif. Mes sources et bouquins le sont pour moi :P

Pour Guadalcanal, c'est wikipedia même si j'en ai écris une petite partie ainsi que diverses oeuvres plus ou moins récentes.

#133 dim50

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Posté 30 juin 2015 - 22:14

Énorme ce récit en plusieurs parties Rémy, chapeau ! Autant, sur le front occidental, j'ai quelques connaissances, notamment sur le débarquement que je maîtrise pas mal parce que c'est un pan capital de l'histoire de ma région, autant le front pacifique je connais relativement peu de choses dessus et ce n'est pas l'intérêt qui manque pourtant. Super boulot, vraiment :flowers:

 

Bon cela dit, Guadalcanal, ça m'évoquera toujours Jean-Michel Nulengéo. La Tour de Pise de Montreal, la Pyramide de Guadalcanal...



#134 brayaud's

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Posté 01 juillet 2015 - 07:18

c'est vrai qu'il écrit bien, ce connard de Rémy !

ça reste un connard, mais il écrit bien !

 

 

 

Bon cela dit, Guadalcanal, ça m'évoquera toujours Jean-Michel Nulengéo. La Tour de Pise de Montreal, la Pyramide de Guadalcanal...

 

ça me rassure, je suis pas le seul (et j'osai rien dire pour ne pas gâcher ce beau et intéressant sujet).


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#135 dim50

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Posté 01 juillet 2015 - 08:13

c'est vrai qu'il écrit bien, ce connard de Rémy !
ça reste un connard, mais il écrit bien !
 
 
ça me rassure, je suis pas le seul (et j'osai rien dire pour ne pas gâcher ce beau et intéressant sujet).

J'ai hésité aussi pour les mêmes raisons :lol:




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